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Tunisie : Jbali face au peuple, devant le «complot» et après Béji, خانها ذراعها قالت مسحورة ?

Visiblement, la situation politique qui prévaut actuellement en Tunisie a tout d’être délétère , ne présageant de rien de bon pour la suite et singulièrement pour le processus consensuel prôné sur tous les toits et toutes les fréquences. Les algarades auxquelles on assiste à longueur de journée dont d’aucuns imputent l’initiative à l’équipe au pouvoir en place, sont d’autant plus inutiles, voire néfastes qu’elles ont vocation à détourner l’attention des véritables dossiers, ô combien nombreux et inextricables, auxquels le gouvernement a l’impérieuse obligation de s’attaquer.

Alors que le gouvernement provisoire s’achemine vers l’échéance fatidique des 100 jours à l’aune de laquelle les Tunisiens auront à juger son action et sa gestion de la chose publique, voilà qu’une polémique éclate au grand jour sur la « bombe à retardement » laissée par Béji Caïed Essebsi et son équipe à leurs successeurs. En s’engageant sur cette voie, le cabinet Jbali chercherait-il à se dédouaner de l’indigence du bilan dont il va devoir se prévaloir, dans quelques semaines ?

L’interrogation taraude bien des observateurs qui disent ne pas comprendre l’opportunité de cette polémique ni pourquoi elle a éclaté à ce moment précis du processus politique engagé, depuis le 23 octobre. Conjuration, conspiration, complot, les mots sont lâchés et l’argumentaire qui y est associé, distillé à répétition dans toutes les analyses et déclarations publiques des partisans des militants et partisans d’Ennahdha.

Il s’y loge matière à pérorer et à gloser, et surtout à dire leur fait à des adversaires qui affirment, non sans quelque esprit de malice parfois, que ce qu’ils disent et ne peuvent pas faire est guidé par l’intérêt supérieur du pays. Mais, il y a probablement pire : pourquoi ira-t-on chercher dans la chronique de l’après-Indépendance de présumés faits et actes qui vouent aux gémonies, un dirigeant politique que l’on encensait, il est vrai du bout des lèvres, pas plus tard qu’il y a deux mois ?

La chose politique a ceci de singulier et paradoxalement d’usuel qu’elle autorise de chercher querelle à un adversaire dès lors qu’il se met en état de représenter un danger potentiel ou une pierre d’achoppement à ses projets. C’est de bonne guerre. Mais, à la cadence où s’accumulent les problèmes, s’aggravent les enjeux et s’épuise la patience des gouvernés, l’intérêt , des uns et des autres , faut-il le souligner sentencieusement, commande que l’on passe à autre chose, nommément, un chantier politique, économique et social qui mobilise le grand nombre et dont le bénéfice rejaillisse, toutes affaires cessantes, sur un peuple qui n’a que faire d’engueulades oiseuses et stériles et qui a hâte de voir le gouvernement produire les effets d’un projet pour lequel il a été élu.

Dans semblable architecture politique, il serait encore plus important  et bien plus essentiel que l’on destine son énergie et ses ressources à des fins autrement plus convenues et dont le Tunisien tirera motif à espérer et matière à rebondir, car enfin , le principal n’est-il pas que le peuple reprenne confiance en ses capacité, se donne l’opportunité d’apporter son concours à l’édification d’une économie qui peine désastreusement à se relever et à la reconstitution d’une assise financière à la faveur de laquelle il lui sera loisible de repartir du bon pied, alors que les réserves s’amenuisent à vue d’œil, que les investisseurs tournent le dos au pays et que les mouvements sociaux recommencent à proliférer ?

C’est bien de tout cela et nullement d’autre chose que le Tunisien à besoin. Si bien qu’il se rend de plus en plus à l’évidence qu’il ne doit compter que sur lui-même pour pouvoir voir enfin le bout du tunnel, après avoir désespéré de voir se concrétiser les promesses mirifiques d’aides et de soutiens financiers extérieurs , même celles dont se sont fendues les parties arabes les plus proches d’Ennahdha.

En jetant aux orties ces offres sans lendemain, le Tunisien saisit dans son sens le plus profond la crédulité d’un gouvernement qui a été plus prompt à prendre pour de l’argent comptant ce qui lui a été promis, finalement au pied levé, qu’à investir dans ce qui est opportunément réalisable et bénéfique pour le grand nombre.   

Mohamed Lahmar

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