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Tunisie : La banquière paie un redressement fiscal et gagne un procès.

On voit rarement cela dans les annales du contrôle fiscal en Tunisie. Contrairement à ce qui est en cours, les 4 derniers exercices, la STB (Société Tunisienne de Banque) se fait contrôler sur … 14 années, de 1994 à 2008. La première banque publique de la Tunisie en récolte un redressement fiscal de 13,7 millions DT.

Dirigée de main de fer par la banquière Samira Ghribi dont le long passage à la Banque Centrale de Tunisie en  a fait un fin connaisseur des arcanes du secteur bancaire et  l’a certainement rendue plus apte à faire face à ce genre de situation, la STB se remet lentement mais sûrement en selle. Lorsqu’il s’agit de l’argent public, elle s’entête et tient tête mais sans perdre la tête. Les exemples sont là, même si  elle finit par octroyer après accord du ministère des Finances, un  crédit à cet ancien importateur de bananes qui avait défrayé la chronique d’un jour par son Sit-in. L’exemple aussi  de cette autre entreprise qui avait fait le buzz parla saisie sur les compte de la banque à la BCT et où la STB  finit par gagner le procès. La banquière est intransigeante.

La STB rattrape progressivement son retard de 2011.

Arrivée à la banque au début de l’exercice 2011, qui plus est, dans une conjoncture sociale difficile, elle parvient à doubler le capital de la banque. Une prouesse réalisée après 14 ans. Elle termine ensuite l’exercice avec un PNB (Produit net bancaire) de 221,4 MDT, même s’il est en baisse de 8,8 %, à cause notamment des dettes du secteur touristique qui représente 18 % du portefeuille crédit de la STB. 2011 aussi, pour Samira Ghribi, c’est un RBE (résultat brut d’exploitation) de 104 MDT avant provisions, qui en fait la 3ème banque de la place, même si ce résultat reste légèrement plombé par le secteur touristique qui l’a privée de 25 MDT en paiement des intérêts sur ses créances. Il faut ici rappeler que la STB avait financé 75 % du parc hôtelier de la place et que ses créances accrochées représentent 23 % (1800 MDT) de l’encours total de crédit de la banque (7700 MDT). Les créances accrochées du secteur touristique représentent 50% du total. Et comme le reste du secteur bancaire public, la STB a été un des viviers de financement des affaires des familles de l’ancien président tunisien. 432 MDT est l’encours des crédits de la STB à la famille. Cela ne représente, cependant, que 6 % de l’encours global de la banque. Ces crédits sont couverts de garanties réelles ou financières. La banque n’a ainsi fait provision que de 31 MDT pour des projets de la famille qui restent viables malgré leurs difficultés.

Dans un environnement économique relativement difficile, l’activité de la STB s’est  déployée dans un contexte caractérisé essentiellement par un resserrement de la liquidité au niveau du secteur.

Ces principaux indicateurs d’activité et de performance  ont plutôt bien évolué et tendent à combler les retards accumulés en 2011.  

Au niveau de la mobilisation des ressources et devant la poursuite de l’envolée des taux de rémunération des dépôts à terme des institutionnels observée depuis plusieurs mois, la banque, dirigée de main de maître (sse), n’a pas suivi, la STB ayant opté pour la limitation du recours aux placements sous forme de dépôts à terme et  leur substitution par l’émission d’emprunts obligataires à maturité plus longue. En conséquence, les dépôts de la clientèle se sont établis à 5.040,1 Millions de Dinars, à fin juin 2012, contre 5.193,4 Millions de Dinars au terme du premier semestre 2011, enregistrant ainsi une baisse de 153,3 Millions de Dinars ou 3%. Ce repli n’a concerné que les dépôts à terme. Les autres catégories de dépôts ont enregistré des évolutions positives.

L’encours des emprunts et des ressources spéciales a augmenté de 95,2 Millions de Dinars pour atteindre 540,9 Millions de Dinars, et ce sous l’effet de l’émission d’un emprunt obligataire subordonné de 70 Millions de Dinars et d’un emprunt obligataire privé de 52 Millions de Dinars.

L’évolution des crédits  a été modérée, et ce sous l’effet de l’adoption d’une politique sélective d’octroi des crédits axée sur la qualité du risque conjuguée à un souci de respect des normes prudentielles. Ainsi, l’encours brut des crédits à la clientèle, au terme du premier semestre

2012, a enregistré une évolution favorable de 115,7 Millions de Dinars ou 1,8% par rapport à son niveau, une année auparavant. Comparé à son  niveau à fin décembre 2011, cet encours a enregistré un accroissement de 199,2 Millions de Dinars ou 3,1%.

Elle règle, quand même et rubis sur l’ongle, son redressement fiscal.

Le Produit Net Bancaire a enregistré une évolution favorable de 1,7 Millions de Dinars ou 1,7%, rompant ainsi avec la tendance baissière observée depuis l’exercice 2011. Cet accroissement résulte de la baisse des charges d’exploitation bancaire ,les produits d’exploitation bancaire ayant enregistré une baisse de 9  Millions  de  Dinars  ou  4,6%, et ce sous l’effet de la baisse du taux d’intérêt directeur de la BCT dont l’impact se situe à environ 30 Millions de Dinars, d’une part, et par le fait que le recouvrement sur les créances touristiques n’a pas connu de reprise, d’autre part.

S’agissant de la régression des charges d’exploitation bancaire, elle a essentiellement concerné les dépôts à terme dont les intérêts encourus ont baissé de 6,6 Millions de Dinars ou 17,8% et, à un degré  moindre, les charges sur les dépôts d’épargne (-3,7 MD ou 13,3%). Les charges opératoires   continuent d’être maitrisées et n’ont enregistré qu’une augmentation de 1,4 Millions de Dinars ou 2,4% pour atteindre 57,7 Millions de Dinars. Cet accroissement provient exclusivement de l’évolution des frais de personnel (1,6 MD ou 3,5%), les charges générales d’exploitation ayant enregistré une baisse de 0,2 Million de Dinars ou 2,4%.

Avec tout cela, la banque qui a été, bizarrement, contrôlée sur les 14 dernières années, arrive à régler un important redressement fiscal. D’un montant de 13,7 MDT, ce redressement a été entièrement résolu,  fin  juin dernier. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la STB mène à bien une affaire, plutôt ennuyeuse. La STB vient en effet de gagner définitivement son procès contre la société «Tunisie Volailles».

Khaled Boumiza

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