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Tunisie : La transition a un coût

Dans une conjoncture internationale difficile, une conjoncture nationale critique et des choix économiques non encore définis, exprimés, Joaquim Oliveira Martins, Chef de la division des politiques de développement régional à l’OCDE, a estimé que la Tunisie aurait besoin de l’indépendance de la banque centrale pour assurer la stabilité du pays et sa crédibilité, « une démarche parfois coûteuse en termes de choix politiques, mais c’est un capital de confiance ».

Dans un entretien avec Africanmanager, il a relevé que la Tunisie a conduit son processus de changement politique avec beaucoup de dignité, de sens de l’honneur et avec une image encore plus renforcée du pays ».

« Un atout favorable par rapport aux autres pays de nature à attirer les investisseurs étrangers. Et d’ajouter qu’avec le changement, les bouleversements sont inévitables. Il est tout à fait normal qu’il y ait certains circuits ou mécanismes dont la cohérence se trouve modifiée et est normal qu’il y ait un coût pour la transition. L’important pour l’instant est de regarder l’avenir, préserver les acquis réalisés, ce qui nous rend optimistes quant au futur de ce pays » a t-il dit.

Concernant les solutions qu’il propose pour y faire face, il a évoqué le capital humain comme un atout indispensable en termes d’attraction de certains types d’investissements directs, qui vont renforcer le capital technologique. « En termes d’atout économique, la Tunisie dispose d’un bon capital humain. Un avantage par rapport aux autres pays ayant beaucoup de ressources naturelles, mais qui se trouvent obligés d’avoir à faire face à des lacunes puisqu’ils n’accordent pas une attention particulière à la formation et à l’éducation »

Joaquim Oliveira Martins n’a pas manqué de mettre l’accent sur le volet connectivité, et ce par rapport au réseau d’innovation international, « même si elle ne produit pas l’innovation dans une conjoncture marquée par une concurrence assez rude en la matière. La Tunisie peut bénéficier de l’innovation qui se produit ailleurs à condition qu’elle soit connectée. Ce sont, à mon avis, des stratégies qui vont favoriser le développement et surtout un développement régional équilibré, qui représenterait un grand atout pour la nouvelle Tunisie »

Evoquant la question de la dette de la Tunisie qui s’élève à 14,7 milliards d’euros, ce qui correspond à 41.7% de son PNB, Joaquim Oliveira Martins a affirmé que l’endettement est fonction de la capacité de l’investissement et du développement d’épargne. Si la Tunisie est capable de générer les épargnes des fonds domestiques pour faire face aux besoins d’investissements qui sont énormes, sachant que sans investissement, il n’y a pas de croissance et s’il y a un gap entre l’investissement et l’épargne, c’est out à fait normal qu’un pays importe du capital étranger. Cela va se refléter dans un déficit externe et dans une certaine accumulation de la dette. Mais, si cette accumulation a été bien investie et cet investissement génère des fondements, il n’y a aucun problème lié à l’endettement qui n’est pas une chose mauvaise. Toute entreprise s’endette pour pouvoir investir et augmenter la productivité, a-t-il souligné.

Mais la question qui se pose toujours est de savoir comment utiliser cette dette. Si on le fait pour la consommation, la compensation plutôt que l’investissement, c’est mauvais. Il n’y a rien de négatif pour s’endetter à condition qu’on ait la capacité de rembourser cette dette. Il faut que ce soit dans l’investissement, qui produira par la suite des fonds de roulements permettant la croissance.

Wiem Thebti

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