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Tunisie : Le dossier noir du blanchiment d’argent

Bien que difficile à quantifier, il est clair que le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont des délits financiers qui ont des effets économiques souvent dévastateurs. Ils peuvent menacer la stabilité du secteur financier d’un pays, ou, de manière plus générale, sa stabilité extérieure.

Des dispositifs efficaces de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont essentiels pour protéger l’intégrité des marchés et de la structure financière mondiale, car ils contribuent à atténuer les facteurs qui facilitent les abus financiers.

C’est dans ce contexte que le ministre chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, en collaboration avec la Commission européenne, a organisé, mardi, un séminaire sur la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière.

Intervenant à ce séminaire, Abderrahman Ladgham, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Gouvernance et de la lutte contre la corruption a indiqué que « 20pc du PIB provient du commerce illicite. La lutte contre le blanchiment d’argent est l’un des résultats des flux illicites de fonds est pose un problème de sécurité aux niveaux national, régional et international.

Il a également insisté sur l’importance de trouver des solutions efficaces pour lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent, en renforçant le cadre juridique, la diffusion de la culture de « l’honnêteté et l’intégrité et la création de nouvelles sources de revenus stables »

Il a ajouté que « le département chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption a adopté une démarche globale basée sur l’identification des zones à risques, le renforcement de la coordination entre les différents intervenants à l’échelle nationale et internationale, la réforme des systèmes financier, fiscal, douanier et bancaire, la protection des divulgateurs ainsi que le renforcement de la loi sur la déclaration des biens ».

Quant à Fadhel Saïhi, chargé de mission au ministère de la Justice, il a rappelé que « la Tunisie a promulgué, depuis 2003, une loi sur la lutte contre le terrorisme et l’interdiction du blanchiment d’argent qui a comporté des lacunes et des défaillances. »

D’après lui, cette loi doit être révisée afin qu’elle soit en harmonie avec l’évolution des normes internationales dans le domaine de lutte contre le blanchiment d’argent. D’ailleurs, une vision stratégique basée sur la prévention de la criminalité et l’incrimination de toutes les formes de blanchiment d’argent ainsi que la condamnation des coupables a été adoptée, a-t-il précisé.

De son côté, Françoise Millecam, chef de coopération à la délégation de l’Union Européenne en Tunisie a souligné que « le rejet d’hommes d’affaires et de gouvernants corrompus constitue une des motivations à l’origine du déclenchement de la révolution tunisienne. Le coût économique induit par la corruption dans l’Union Européenne est estimé à 120 milliards d’euros, soit 1pc du PIB de l’UE ».

De même, la responsable a ajouté que « les Etats membres de l’Union ont tous gelé les avoirs mal acquis de la Tunisie et des réunions bilatérales avec les pays du Benelux sont organisées périodiquement afin d’accélérer le processus de récupération des biens ».

Force est de constater que les autorités de contrôle et de supervision concernées par la lutte contre le blanchement d’argent se sont engagées, à cet effet, dans l’élaboration des programmes et pratiques liées à la détection des opérations et transactions suspectes, d’autant plus qu’elles sont chargées de dicter des règles de contrôle interne et de mettre en place des programmes de formation continue, outre le suivi de l’application de ces dispositifs.

Nadia Ben Tamansourt

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