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Tunisie : Les deux facettes de la rentrée scolaire

Au moment où le ministère de l’Education rassure les familles tunisiennes sur une année scolaire «particulièrement fertile en nouveautés », les syndicats dénoncent une rentrée «floue» marquée par la multiplication des mouvements de protestation.

Environ deux millions d’élèves rejoindront les bancs des écoles, collèges et lycées, le 17 septembre 2012. Une rentrée sur fond d’innovations : 17 nouveaux établissements éducatifs seront opérationnels. Le nombre établissements éducatifs atteindra, de ce fait, les 453, ce qui correspond à une progression de 7 établissements par rapport à 2011. Celui des collèges et lycées atteindra 475, soit 10 nouveaux établissements par rapport à l’année dernière.

En outre, le ministère a procédé au recrutement de 1500 enseignants dans l’enseignement secondaire. Ces derniers seront affectés à 25 disciplines dont les mathématiques et la physique. 2400 instituteurs seront aussi recrutés pour l’année en cours dont 100 instituteurs dans le cadre d’une convention conclue avec le syndicat générale de l’enseignement de base.

Des enseignants qui dénoncent

Et pourtant, les enseignants sont assez moroses et veulent attirer l’attention de leur ministre, encore indifférent vis-à-vis leurs demandes. Ils sont inquiets face à l’absence des négociations sérieuses en ce qui concerne l’application de l’accord conclu le 15 juin.

L’indifférence du ministère a mené le syndicat de l’enseignement de base, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a observer, ce mercredi 5 septembre, un mouvement de protestation devant les délégations régionales de l’enseignement de base.

Africanmanager était présent devant la délégation régionale de l’enseignement de base de Tunis 1.

Un grand nombre d’enseignants se sont réunis, ce mercredi, afin de protester contre l’attitude du ministère de tutelle scandant des slogans contre le premier responsable du département, Abdellatif Abid.

 

Dans une déclaration à Africanmanager, Tahar Dhaker, le secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base, a rappelé que les revendications concernent en fait, l’application de l’accord conclu le 15 juin 2012 relatif, notamment, à la prime de la rentrée scolaire, au statut qui fixe les promotions dans le corps des instituteurs ainsi qu’à l’amendement de l’article 35 de la loi d’orientation permettant à l’école primaire d’avoir sa personnalité juridique et son autonomie financière. A cela s’ajoute l’annulation de la récente décision en ce qui concerne le prélèvement de trois jours du salaire des enseignants des écoles primaires.

A ce titre, il a appelé le ministère de tutelle à honorer ses engagements envers la partie syndicale et respecter le corps enseignant.

Les protestataires présents n’ont pas manqué d’exprimer leurs soucis quant à l’évolution du système éducatif. Pis encore, les conditions de travail assez défavorables dans certains établissements demeurent un grand souci » c’est un secteur trop marginalisé. On travaille dans des conditions « misérables » avec une pénurie d’équipements », nous a confié un enseignant.

 » Si les revendications du syndicat ne sont pas satisfaites, on procédera à l’organisation d’une deuxième protestation, le 12 septembre prochain, devant le siège du ministère de l’Éducation » a fait savoir Dhaker, avant d’ajouter  » En cas d’inaction, une grève sectorielle d’avertissement aura lieu le 4 octobre prochain dans tous les établissements éducatifs primaires »

La réponse du ministère

Sur ces revendications, Mohsen Jlassi, chargé de mission auprès du ministre de l’Education a précisé que le prélèvement de trois jours du salaire est une décision irrévocable. Le chef du gouvernement est seul habilité à intervenir pour trouver la meilleure solution.

Pour la prime de la rentrée scolaire, il a indiqué que les négociations se poursuivent conformément à l’accord convenu, affirmant que « La décision sera annoncée avant fin décembre 2012 ».

Interrogé sur les répercussions de mouvements de protestation sur la rentrée scolaire, il a affirmé que ces mouvements, considérés comme un moyen d’expression, auront sans doute des effets néfastes sur le système éducatif en Tunisie.

Parle-t-on alors d’une rentrée satisfaisante «pleine de nouveautés» comme le souligne le ministre ou de rentrée «chaotique» dans une conjoncture assez tendue comme le dénoncent les syndicalistes ?

Wiem Thebti

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