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Tunisie : Les journalistes se sont mis d’accord pour ne pas être d’accord, plus de 10 medias brisent la grève !

Il semble que les médias se soient mis d’accord pour ne pas être d’accord. Alors que les journalistes observaient, ce mardi, 17 septembre 2013, une journée de grève pour dénoncer les pressions du système judiciaire et du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda après la multiplication de poursuites relevant de la liberté d’expression et d’information, d’autres médias ont choisi de poursuivre leur travail comme si de rien n’était, ignorant l’appel de la SNJT, à une grève générale.

« Tanit press » vient de publier une liste des médias qui ont brisé la grève à laquelle ont appelé le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et l’Association des directeurs des journaux. On trouve dans cette liste, qui n’est pas encore définitive, la chaîne nationale Wataniya 2 qui a consacré la matinée à la retransmission en direct des travaux de l’ANC, Al Moutawasset, Al Zaytouna, Al Kalam, Al Inssen, la radio Azzeitouna, ainsi que plusieurs journaux électroniques à savoir « Al Ikhbaria » et « Achahed », « Assadaa » et « Zoom Tunisia ».L’objectif de cette liste n’est pas la diffamation mais plutôt d’opérer un vraie distinction entre les médias susceptibles de loyauté partisane et ceux soutenant les voix de leur collègues et la liberté de parole et d’expression, indépendamment des appartenances intellectuelles et idéologiques du journaliste ou de l’organisation, selon le site.

Il y a lieu de signaler, dans ce cadre, que la SNJT a souligné, dans un communiqué, que parmi les règles qui devraient être appliquées est que chaque média est appelé à signer le document de la grève, faire apparaître l’expression « en grève » en première page et assurer une couverture exclusive de la grève générale.

Pourquoi alors empêcher les médias étrangers de couvrir les travaux de l’ANC si les Tunisiens l’ont fait ? Les médias étrangers ont été empêchés d’assurer la couverture médiatique de des travaux de l’ANC. Dans une déclaration à Africanamanger, la députée à l’Assemblée nationale constituante(ANC), Héla Hammi, a démenti les informations selon lesquelles la chaîne qatarie Al Jazeera Mubasher couvrirait la séance plénière de l’ANC, prévue pour ce mardi 17 septembre 2013, signalant qu’aucun autre média ne peut prendre la place des médias tunisiens.

Parallèlement, la bataille de la liberté d’expression faisait encore rage devant le SNJT. La présidente du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néjiba Hamrouni, a affirmé que les mouvements de protestation vont se poursuivre pour réclamer l’application du décret-loi 115 dans toutes les affaires qui concernent la publication , la presse et l’imprimerie , et exiger l’arrêt des poursuites, selon le code pénal, à l’encontre des journalistes notamment Mourad Maherzi , Slim Bagga, Mouldi Zouabi, Lamia Salem.

Les radios n’ont diffusé dans la matinée que des informations liées au débrayage, se conformant à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). L’agence officielle TAP a, de son côté, indiqué n’assurer qu’un service minimum couvrant uniquement les événements d’extrême urgence, précisant que la séance plénière de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ne sera pas couverte par les journalistes et que les détails de cette séance pourront être communiqués au public dans la journée du mercredi du 17 septembre 2013, ce qui n’a pas été respecté par bon nombre de medias.

Kh.T

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