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Tunisie : Moody’s maintient la note Baa3

Dans son rapport annuel sur le crédit concernant la Tunisie, le département des investisseurs relevant de l’agence de notation Moody’s déclare que la note Baa3 et la perspective négative de la Tunisie reflètent la solidité économique, institutionnelle et financière modérée du gouvernement, touchée dans tous ses volets par l’instabilité politique et les problèmes de sécurité à la suite de la «Révolution du jasmin», début 2011.

La vulnérabilité modérée du pays au risque événement reflète la permanence des hauts niveaux du chômage des jeunes et les disparités régionales, ainsi que l’augmentation de la vulnérabilité du système bancaire.

Le rapport de l’agence de notation est une mise à jour annuelle des marchés et ne constitue pas une action de notation. Moody’s établit la note souveraine en procédant à son évaluation sur la base de quatre facteurs principaux – la solidité économique, la solidité institutionnelle, la solidité financière du gouvernement et de la vulnérabilité au risque événement – ainsi que les interactions entre elles.

La solidité économique modérée de la Tunisie reflète l’impact de l’instabilité politique et des problèmes de sécurité qui ont suivi la «révolution du jasmin» de janvier 2011, avec une régression de la croissance de l’économie du pays de 2% et le recul de l’investissement étranger direct et du tourisme. Alors que les IDE ont repris, les flux de touristes et les recettes restent inférieurs à leurs niveaux de 2010, en raison de la poursuite des mouvements sociaux. Moody s’attend à ce que le déficit du compte courant de la Tunisie demeure stable à près de 8% du PIB, un taux toujours élevé par rapport à la moyenne historique de 3,2% sur la période 2000-2010, alors que les prix élevés des matières premières et l’augmentation des importations entraînent un déficit commercial plus élevé.

La note de la Tunisie prend en compte la solidité institutionnelle modérée du pays. Après la Révolution du jasmin, le classement de Tunisie dans l’indice de la Banque mondiale sur la gouvernance dans le monde (WGI) s’est légèrement détérioré, en raison des incertitudes politiques et sociales après la chute du régime du président Ben Ali. Cependant, une plus grande transparence et une plus grande redevabilité introduites par le changement de régime ont conduit à une amélioration significative de l’indicateur de la responsabilité. L’organisation rapide d’élections et l’élection de l’Assemblée nationale constituante, en octobre 2011, attestent la volonté de la population à mener avec succès la transition politique et la solidité institutionnelle du pays. Cependant, la relative inexpérience du gouvernement intérimaire désigné par l’ANC et son mandat relativement court pourraient entraîner un manque de coordination et ralentir le rythme des réformes.

Moody’s qualifie la solidité financière du gouvernement tunisien de modérée au regard des paramètres de crédit qui ont servi d’amortisseur, depuis le début de la révolution, et permis aux gouvernements provisoires successifs d’adopter une politique budgétaire expansionniste pour soutenir l’activité économique et répondre aux demandes sociales. Par conséquent, en 2011, le déficit budgétaire est passé à 3,9% contre 1,1% en 2010. En 2012, Moody’s s’attend à ce que le déficit budgétaire atteigne presque le double pour culminer à 7,5% du PIB. Alors que Moody’s estime que le ratio dette / PIB augmentera à 48,5% à la fin 2012 contre 40,8% à fin 2010, ce ratio est toujours conforme à la note Baa3 du pays.

La vulnérabilité de la Tunisie au risque événement est modérée. La situation politique actuelle demeure incertaine, avec les deux principaux facteurs à l’origine de la révolution, à savoir le chômage des jeunes, et les disparités régionales, qui demeurent des préoccupations pour les autorités. Avec un taux de chômage qui reste élevé à 17,6% au 2ème trimestre 2012, il y a urgence à accélérer le rythme des réformes. Le résultat des élections de l’année prochaine semble incertain, et un faible taux de participation pourrait conduire à une coalition de petits partis faibles incapables de mener à bien les réformes nécessaires pour moderniser l’économie du pays. Alors que la Banque centrale de Tunisie a relativement bien résisté à la tourmente politique et au repli économique de 2011, l’ensemble des vulnérabilités du système bancaire risque d’être beaucoup plus élevé, conclut Moody’s .

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