Soucieuse d’être plus proche de sa clientèle, la Banque de l’Habitat vient de lancer une batterie de mesures en faveur des promoteurs immobiliers. Lors d’une rencontre organisée, jeudi, sur les perspectives de la promotion immobilière, le PDG de la banque, Ahmed Rjiba a dévoilé les grandes lignes de cette stratégie basée, principalement, sur l’amélioration de la qualité des services de la banque et le renforcement de ses relations avec sa clientèle.
Il s’agit pour la Banque de retrouver sa place de leader dans le domaine de la promotion immobilière, et ce à travers l’augmentation du budget alloué à l’activité de la promotion immobilière et la mise en place d’un département au sein de l’établissement chargé de ce créneau notamment en termes de crédit.
La Banque de l’Habitat a décidé, dans ce contexte, de réduire le nombre des documents exigés pour la constitution d’un dossier de crédit, d’en abréger les délais de traitement et d’offrir la possibilité de cofinancer les projets, tout en poursuivant sa stratégie de décentralisation dans le traitement des dossiers, et ce afin de réduire les délais d’attente.
La Banque s’emploie également à appliquer un taux de tolérance de 20% au lieu de 10% auparavant, en cas d’écart entre les estimations (le coût) du promoteur et les siennes propres.
Elle s’engage aussi à débloquer la première tranche du crédit sans attendre l’enregistrement du gage, alors que les autres tranches seront débloquées en fonction de l’avancement des travaux (décompte).
La BH offrira, également, à ses clients la possibilité d’obtenir l’avis du crédit via la plateforme « BH Net ».
Elle s’est engagée, en outre, à réactiver les conventions conclues auparavant avec les promoteurs immobiliers afin de simplifier les procédures.
Lors du débat, le PDG de la Banque a appelé les promoteurs à investir à l’étranger et à saisir les opportunités qu’offrent certains pays africains, soulignant que la BH est implantée déjà au Burkina-Faso et au Congo. Bien encore, une mission de promoteurs immobiliers sera organisée à l’initiative de la banque en mars ou avril prochain.
Le PDG a annoncé que la banque projette aussi de s’implanter dans plusieurs autres pays d’Afrique, et ce dans l’objectif d’accompagner les promoteurs immobiliers qui souhaitent investir dans le Continent. « Les potentiels sont grands et importants en Afrique et il faut que les promoteurs immobiliers en tirent parti », a-t-il dit.
Selon lui, le secteur immobilier affiche un chiffre d’affaires annuel estimé à 5 milliards de dinars, ce qui représente, d’après l’Institut national de la consommation (INC) 12,6% du PIB, 23,5% des investissements globaux du pays et procure 40 mille emplois.
Il a souligné que le pourcentage des Tunisiens propriétaires de logements s’élève à 79,2% des familles tunisiennes (selon les statistiques de l’INC) contre 77,4%, cinq ans auparavant.
Fahmi Chaâbane, président de la chambre syndicale des promoteurs immobiliers relevant de l’UTICA a, de son côté, appelé à protéger et préserver l’intérêt du promoteur immobilier.
Il faut aussi, selon lui, renforcer les rapports entre la banque et les promoteurs immobiliers, faire face à la flambée des prix qui a influencé la cadence habituelle du secteur, et accélérer le déblocage des crédits dans les meilleurs délais.
Pour sa part, le directeur général de l’Habitat et de l’Equipement, Néjib Snoussi a fait savoir que seuls 30% parmi les 2600 promoteurs immobiliers tunisiens titulaires d’autorisations mènent leurs activités de façon normale. Les autres sont en proie à plusieurs difficultés.
Il a expliqué que le nombre des projets (logements) approuvés durant l’année 2013 a atteint 8460, enregistrant ainsi une baisse par rapport aux années précédentes, alors qu’en 2010, le nombre des logements ayant obtenu une autorisation a été de 14 200. 62% de ces projets sont situés dans le Grand-Tunis contre 19% à Sousse, à Bizerte et à Nabeul.
Les 14 autres gouvernorats n’ont accueilli que 2% des ces projets.
Khadija Taboubi
