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Tunisie : « Un taux de croissance nul ou négatif, fin 2011 », dixit Mustapha Kamel Nabli

À l’ouverture de la conférence annuelle du Forex Club de Tunisie, sur le thème « les marchés de capitaux et les nouveaux défis de l’économie tunisienne », Mustapha Kamel Nabli , gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a parlé d’ un taux de croissance  nul ou négatif à la fin de l’année 2011, un taux de chômage de 18%, en mai dernier, et susceptible de s’aggraver, un déficit de la balance commerciale notable , flambée des prix qui asphyxie le budget des ménages, et la chute des investissements directs étrangers .

Il a expliqué ces prévisions pessimistes, notamment, par la décélération de la croissance de deux secteurs stratégiques, à savoir le tourisme et les mines de phosphates et dérivés. En 2011, plusieurs secteurs stratégiques ont été touchés de plein fouet.

L’insécurité a sanctionné les recettes touristiques, soit une chute de plus que 50%, les grèves et les sit-in ont freiné le rythme des exportations des produits miniers de 9 millions de dinars par jour, et les tensions dissuadent certains investisseurs étrangers, dont certains ont choisi des pays voisins, de lancer leurs projets.

« On s’est débarrassé d’une dictature, il est temps de se débarrasser de la dictature du taux du marché monétaire », affirme le gouverneur de l’institut d’émission.

Toujours selon lui, la marge de manœuvre de la BCT est devenue limitée, au plan monétaire et à  celui des réserves de change, estimées actuellement à 110 jours d’importation, niveau qu’il a jugé néanmoins « acceptable ». L’année 2012 s’annonce plutôt difficile, compte tenu des crises dans les  pays européens, principaux marchés à l’export et premiers investisseurs en Tunisie.
Parallèlement, la conjoncture nationale délicate limite le champ des possibilités et étrangle la marge de manœuvre des dirigeants et politiciens, voire les amène à mettre en œuvre des actions inappropriées pour réagir au mieux face à des situations d’extrême urgence.

Le gouverneur de la BCT a, également,  indiqué  que «le marché financier est un levier de la croissance économique et de la création d’emploi». Toutefois, ni le marché monétaire, ni celui des changes, ni la place boursière n’ont contribué à la croissance économique.

Ramzi  Hamzaoui, Chef Exécutif Officer de Bmce Bank international PLC, Londres, estime, pour sa part, que «le marché interbancaire est étroit. Les opérations se font à des échéances de moins d’un mois et se limitent à des échanges de liquidités à blanc entre les banques». Et d’ajouter : «Le marché est largement dépendant de la BCT».

Quant à Hédia Jallouli, cadre bancaire, elle a indiqué que le lot le plus important se fait avec la Banque centrale : «Le volume des transactions entre les banques est résiduel», précise-t-elle.

Dans ce contexte, elle déplore qu’on «n’ait pas une courbe de taux fiable pour évaluer les risques de liquidités et de taux». Aussi, les procédures contraignantes dissuadent les opérateurs qui optent pour le marché à blanc.

Pour ce qui est du marché secondaire, elle évoque la nécessité d’un tableau électronique pour avoir des informations en temps réel et de nouvelles procédures pour doper la réactivité des opérateurs.

Enfin,  Mohamed Salah Souilem, directeur général de la politique monétaire à la BCT, a rappelé que la courbe des taux est un outil incontournable d’aide à la décision qui assure une meilleure visibilité du coût de l’argent et renforce la capacité de la place financière à attirer les investissements.

Nadia Ben Tamansourt 

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