Le taux de l’inflation a atteint 5,4%, durant le mois de juin de l’année 2012, en comparaison avec la même période de l’année dernière, dû principalement à l’augmentation des prix des produits alimentaires qui représentent le tiers de la consommation du Tunisien.
En effet, le coût de vie en Tunisie demeure encore très élevé en dépit de la tendance à la baisse de l’inflation durant les deux derniers mois en raison de l’augmentation des salaires, ce qui menace de détériorer le pouvoir d’achat du consommateur. A cela s’ajoute le facteur de la pauvreté, qui a enregistré également une augmentation notamment après la Révolution du 14 janvier 2011.
Selon les dernières statistiques publiées, mardi 10 Juillet 2012, par l’Institut national de la statistique(INS), l’indice des prix à la consommation familiale a affiché, durant le mois de juin de cette année, une légère baisse par rapport au mois de mai où il avait atteint 5,6% et 5,7% en avril, mois qui a connu le plus haut niveau d’inflation en Tunisie ainsi que celui de février depuis plus d’une décennie. Il convient de noter que la Tunisie a connu les taux les plus élevés de l’inflation en 1982 (14,1%) et en 1991 (8,2%).
Les économistes et les observateurs ont expliqué le taux élevé de l’inflation en Tunisie principalement par le facteur de la Révolution et les événements qui l’ont suivie, engendrant des répercussions économiques et des défaillances qui persistent jusqu’à ce jour. Il est probable que cette période soit provisoire à condition que l’actuel gouvernement, dirigé par Ennahdha parvenu à travers une transition démocratique réussisse, dès lors que les choses s’éclairciront après les élections du printemps 2013.
Le danger actuel de l’inflation et malgré sa tendance à une baisse lente, réside dans l’augmentation de la pauvreté, qui frappe environ 4 millions de Tunisiens comme l’a annoncé le chef de l’Etat, Moncef Marzouki, dans un article publié récemment sur Al Jazeera, ce qui représente environ 37% de la population totale et un chômage élevé touchant 20% de la population active totale du pays.
Les observateurs estiment que la pauvreté et le chômage sont les facteurs les plus inquiétants qui peuvent menacer la paix sociale en raison de la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen tunisien.
Le chef de l’actuel gouvernement Hamadi Jebali avait déjà promis la réduction drastique des prix avant le mois de Ramadan 2012, période où on enregistre des niveaux record de la consommation, notamment celle des produits alimentaires qui demeurent les plus demandés par le consommateur tunisien. En effet, les produits alimentaires représentent plus que le tiers des biens consommés par le Tunisien, suivie de loin par les logements avec 14%, le transport (11%) et l’habillement (9,2%), tandis que la consommation des autres produits varie entre 4% et 2,5%. Il est à noter que le domaine de la culture et de divertissement n’a représente que 2% de la consommation totale du citoyen tunisien.
Selon les statistiques de l’INS, la hausse des prix des produits alimentaires a été aux alentours de 7,6% au mois de juin et par rapport à la même période de l’année 2011. Cette hausse a été d’environ 9,8% pour le tabac, 7,4% pour l’habillement et 3,6% pour le logement. Il est à noter que le coût de l’enseignement a augmenté, quant à lui, de 9,8%, tandis que celui des services des restaurants et des hôtels de 7,3%.
A défaut de mesures énergiques dont est redevable le gouvernement à travers la mise en place de mécanismes pour briser la spirale des hausses de prix, la Tunisie pourrait s’attendre à maintenir l’inflation à des niveaux dangereux, du fait notamment de la récession économique mondiale et le retard mis par la production à revenir à son rythme habituel. Cela risque également de donner lieu à une nouvelle crise économique dont il sera difficile de sortir sur le moyen terme.
Kh.T
