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Un ministère de marbre, des employés de « La Rose » désemparés et un avenir incertain pour 130 enfants autistes

Etre parent d’un enfant autiste, ce n’est pas une simple affaire. C’est plutôt une énorme responsabilité à assumer pour que cette personne puisse vivre dans la situation la moins incommode possible.

Cette responsabilité devient de plus en plus lourde notamment dans ce climat particulier où les personnes handicapées sont en proie à la marginalisation dans la Tunisie de l’après 14 janvier où le peuple s’est soulevé pour la dignité et la liberté.

Cette réalité difficile nous a poussés à soulever plusieurs questions au sujet de « la Rose », unique association prenant en charge plus de 130 enfants autistes, qui fait face aujourd’hui à plusieurs défaillances.

Ladite association est menacée de claquer la porte suite à la décision du ministère des Affaires sociales de suspendre les subventions annuelles au profit des enfants handicapés tout en prenant en charge les salaires de quelques membres du personnel au nombre de 7.

Pour la Rose, cette décision est irraisonnable étant donné que l’association compte 23 employés et est dans l’incapacité de conduire ses missions, ayant été privée des services d’éducateurs licenciés par le ministère de tutelle.

Africanmanager a jugé utile de visiter « la Rose » pour mettre en lumière les problèmes confrontés par cette association.

L’avenir incertain de la Rose

Hédi Bouallague, directeur de l’association nous a affirmé que les décisions prises par Khalil Zaouia, sont injustifiables et leurs répercussions sont néfastes puisque le ministère de tutelle n’a pas pris en considération le nombre élevé des enfants, la lourdeur de leur handicap mental ainsi que le manque de moyens mis à la disposition de l’association.

Ces décisions tourmentent encore le directeur qui avait rencontré le ministre des Affaires sociales, khalil Zaouia, dans le but de trouver un compromis.

La déception a été d’autant plus grande que le ministre médecin, appelé à témoigner plus de respect et consacrer plus de temps aux personnes handicapées, a fait montre d’une grande indifférence à l’égard de ces préoccupations. « Khalil Zaouia nous a mal accueillis. Chose qui m’a beaucoup déçu », nous a avoué Hédi Bouallague précisant que « la rencontre était contreproductive et n’a nullement débouché sur des solutions».

Hédi Bouallague en est arrivé à s’interroger sur l’avenir de « la Rose », encadrant plus de 130 enfants. « Face à l’indifférence du ministère, l’association est menacés de fermer ses portes », a dit le directeur s’inquiétant ainsi sur l’avenir des enfants dont elle a la charge.

Hédi Bouallague aurait souhaité une réaction plus positive de la part du ministre qui « n’était pas vraiment intéressé par cette frange de la société. » « Je m’attendais à une autre réaction où le ministre pourrait jouer le rôle de médiateur. Or, ce ne fut pas le cas». Et d’ajouter : « trouver une solution demeure une mission impossible de la part du ministre qui restait attaché à l’application de la convention ».

Personnels au bord du chômage

Rencontré dans un état de désespoir, Moncef Maaoui, éducateur, tire la sonnette d’alarme quant à la gravité de la situation actuelle que vit l’association en l’ absence d’une réaction positive de la part d’un ministère, appelé à être plus sérieux et diligent en traitant ce genre de dossier. « Je suis vraiment déçu. On est dans le flou suite aux décisions prises par le ministère de tutelle qui ne s’emploie pas à trouver une solution adéquate », a martelé l’éducateur avant d’ajouter que « l’intégration de deux parmi sept éducateurs seulement pour prendre en charge plus de 130 enfants en difficultés demeure une tâche impossible étant donné la complexité de cette mission »

Soutenant ses collègues menacés d’être de nouveaux chômeurs, Moncef Maaoui a appelé le ministère des Affaires sociales à agir immédiatement afin d’intégrer les autres 16 employés menacés d’être licenciés. « Khalil Zaouia devra prendre en considération nos préoccupations. Nous sommes tous menacés et les 130 enfants seraient sans doute dans la rue »

Avis partagé par une autre éducatrice, Arbia Ben Aziz, responsable d’une famille composée de six personnes qui a passé plus de 5ans au sein de la Rose. Elle n’a pas manqué d’exprimer ses craintes vis-à-vis de son avenir professionnel dans pareille situation. Malgré ce pessimisme, Arbia reste attachée à son métier « digne » et « humain » nécessitant, selon elle, un effort supplémentaire pour encadrer ces enfants. « Je n’ai aucune solution. Avec le silence du ministère, le chômage serait mon lot », a-telle déclaré avec résignation.

De son côté, Hanène Tahri (27ans) kinésithérapeute, a estimé que les mesures prises par le ministère sont incompréhensibles. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation désespérée et nous sommes très préoccupés pour l’avenir de ces enfants nécessitant un encadrement particulier », a-t-elle dit.

Un ministre continue de faire la sourde oreille

Malgré le silence et le manque de réactivité du ministère des Affaires sociales, on reste optimiste pour l’avenir de ces 130 enfants qui s’en remettent à la Providence et qui n’attendent rien d’un ministre dont l’ambition est de garder son fauteuil.

Wiem Thebti

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