AccueilLa UNEUn Sommet expéditif et de nul effet !

Un Sommet expéditif et de nul effet !

On le savait dès le départ, et cela s’est confirmé en chemin, ce 30ème Sommet arabe passera à la postérité comme celui qui, à l’instar de ses précédents, aura été de nul effet sur le cours des choses malgré l’extrême gravité des enjeux auxquels les dirigeants arabes, réunis à Tunis, sont littéralement sommés de trouver une esquisse d’épilogue.

Pourtant, maints présidents et souverains ont jugé utile de répondre à l’invitation du pays hôte et de son président, Béji Caïd Essebsi, donnant sans doute à penser que des résultats significatifs pourraient sortir de ce conclave rassemblant d’influentes figures comme le Roi Salmane d’Arabie saoudite et le président égyptien Sissi. Il n’en fut rien au regard des verbeuses résolutions dont lecture vient d’être donnée à la clôture de ce Sommet qui n’aura duré que quelques heures.

Des défis à la pelle

Il ne s’agit, comme l’enseigne la littérature en la matière, que de professions de foi, de vœux, le plus souvent pieux, de vues de l’esprit, et dans une bien moindre mesure de décisions d’autant moins contraignantes qu’elles n’ont pas prise sur la réalité, et que sitôt adoptées, elles rejoindront les milliers et milliers de semblables dont regorgent les cartons de la Ligue arabe. L’aberrant dans tout cela, c’est que le constat et le diagnostic posé sont d’une irréprochable pertinence. « Le terrorisme ne cesse de ronger les sociétés de l’intérieur, lesquelles sont en même temps sous la menace constante de dangers extérieurs, dont principalement l’ingérence de certaines puissances régionales et l’occupation israélienne qui dure depuis plusieurs décennies » a dit à juste titre le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou Al Ghaith. Et il relève encore qu’il existe «  aujourd’hui et plus que jamais un besoin pressant de mettre en place une définition globale de la sécurité nationale arabe objet d’un consensus de toutes les parties et de travailler dans ce nouveau cadre conceptuel ».

Pourtant, et comme l’a affirmé le président du 30ème Sommet, « la nation arabe ne manque pas de mécanismes d’action commune, ni de ressources humaines et matérielles ou encore de composants nécessaires à l’unité et la complémentarité ». Seulement, elle est demeurée tributaire de situations délicates et de questions non encore résolues, ne cessant au contraire de se compliquer, pour alourdir les charges des pays et affaiblir les capacités des peuples aux plans politique, sécuritaire, humain et développemental. Cette situation ne peut se poursuivre et la région arabe continuer à cumuler les indicateurs les plus avancés en matière de réfugiés, de zones de tension, de désastres humanitaires, de terrorisme et d’immobilisation du développement, en plus de l’examen des questions arabes, liées directement à la sécurité nationale, hors du cadre d’action arabe commun.

Aveu dimpuissance

Funeste état des lieux auquel il est répondu par un aveu d’impuissance partagé en parfaite égalité par tous les dirigeants arabes, non seulement face à leurs voisins, mais vis-à-vis d’eux-mêmes, déchirés qu’ils sont par des divisions, vieilles et récentes, vouées à perdurer, attisées par des mains étrangères, telles que celles de la Turquie et de l’Iran. Sans oublier les Etats-Unis, dont l’actuelle administration, celle de Donald Trump, a osé tout ce que ses précédentes ont jugé inapproprié de faire.         Et poussant l’aplomb jusqu’à reconnaître formellement la souveraineté israélienne sur le Golan, à l’avant-veille du Sommet de Tunis, le chef de l’Exécutif américain ne fait que souligner à grands traits le mépris dans lequel il tient les Etats arabes et la désinvolture dont il fait incorrigiblement montre s’agissant des causes arabes.

Pour toute réponse, le conclave de Tunis ne s’est fendu que d’une résolution condamnant la décision de Donald Trump, sans mesures concrètes qui dissuadent l’administration américaine de revenir à la charge et récidiver autre part dans le monde arabe, dans l’impunité totale, et « encouragée » par le délitement qui abîme chaque jour encore plus les rangs arabes. Il n’en fallait pas davantage pour que, par exemple, le secrétaire général des Nations-Unies, prenne sur lui d’appeler à «  renforcer l’unité dans le monde arabe qui constitue, une condition sine qua non à la réalisation de la paix et de la prospérité dans la région et pour épargner aux pays arabes une situation de fragilisation qui ouvrirait la voie à l’ingérence des forces étrangères et aggraverait l’instabilité dans la région ». C’est tout dire !

ML

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