A la suite du déplacement de Christine Lagarde , ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et de Laurent Wauquiez , ministre auprès du ministre d »État, ministre des Affaires étrangères et européennes, le 22 février dernier, Frédéric Lefebre , secrétaire d’État français chargé du Commerce, de l’artisanat et des PME s’est rendu, le 2 mars en Tunisie , accompagné des présidents des organisations professionnelles des tour operateurs et des agences de voyages. Il s’est entretenu avec Mehdi Haouas, ministre du Commerce et du tourisme pour lui confirmer le soutien de la France et permettre à la Tunisie de retrouver rapidement son niveau d’activité touristique à l’approche de la saison estivale.
Le secrétaire d’Etat français a bien voulu nous accorder l’entretien que voici :
Que faudra-t-il attendre de votre visite dans la Tunisie d’après le 14 janvier ?
J’ai visité la Tunisie, la première fois quand j’étais adolescent, j’adore ce pays, et j’ai bien admiré la révolution tunisienne, qui fait de la Tunisie une nation pionnière dans ce qui se passe actuellement dans d’autres pays.
Cette visite s’inscrit dans la stratégie de la promotion du tourisme tuniso-français. Car il est essentiel d’améliorer l’artisanat, le commerce, le tourisme ; c’est très important de collaborer ensemble, on va s’employer à faire bouger ce secteur endommagé depuis le 14 janvier 2011.Nous allons améliorer ensemble les prestations hôtelières.
La France confirme sa volonté d’der la Tunisie dans sa mission de rassurer les touristes français pour les faire revenir en Tunisie.
Egalement, les autorités françaises désirent aider la Tunisie dans sa démarche de relance économique. D’autant que la situation du tourisme en Tunisie ressemble celle de la France, dans la mesure où la France draine beaucoup de touristes alors qu’en termes de chiffre d’affaires, elle est supplantée par l’Espagne, comme la Tunisie.
On veut travailler ensemble sur la valorisation du patrimoine et faire évoluer l’image du touriste qui venait seulement pour rester à l’hôtel, pour la plage et le soleil.
En quoi consistent les mesures prises pour sauver la saison printanière et estivale ?
Depuis la levée des restrictions de voyages, les tour -opérateurs misent plus que jamais sur les petits prix pour inciter leurs clients à repartir et éviter un désastre économique. Le tourisme concerne tellement d’emplois que ce serait une catastrophe en termes de croissance qu’il y ait une chute brutale dans les semaines et les mois qui viennent.
Il faut relancer le secteur. L’an dernier, 1,4 million de touristes français ont passé leurs vacances en Tunisie, soit 20 % du total.
Tout ce qu’on peut faire, c’est soutenir le tourisme tunisien. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Mehdi Haouas, ministre du Commerce et du Tourisme pour trouver des solutions plus efficaces qui vont améliorer et renforcer la saison, surtout que les mois de janvier et de février ont enregistré une chute remarquable. J’ai déjà invité le ministre tunisien à se rendre à Paris pour renforcer les échanges et la coopération entre les deux pays sur les questions de l’apprentissage et sur les bonnes pratiques en matière de développement de l’artisanat et la promotion du savoir-faire des artisans.
En outre, j’ai examiné avec les acteurs du tourisme français comment soutenir la Tunisie, et ce à travers des programmes ambitieux dans le but de valoriser une campagne touristique.
Avez-vous visité quelques espaces touristiques en Tunisie pour examiner la situation sur le terrain ?
J’ai visité un centre de formation professionnelle des métiers de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme ; c’est un exemple concret de la coopération que la Tunisie et la France mettent d’ores et déjà en œuvre en matière de formation professionnelle et de tourisme.
Je vous rappelle que je suis venu en Tunisie avec plusieurs patrons du secteur de tourisme pour nous édifier sur le vrai visage de ce pays et améliorer les prestations afin de trouver des solutions efficaces pour redémarrer la saison printanière.
Il est primordial d’améliorer les services hôteliers pour attirer les touristes français, surtout que plus qu’un million de Français ont admiré la révolution de ce peuple qui a relevé la tête avec un moral essentiel et montré sa force et sa dignité pour réaliser sa liberté et sa démocratie.
Nous avons exprimé notre engagement à garantir tous les moyens à même de permettre le redressement de la situation du secteur touristique tunisien, d’autant plus que le pays représente la première destination hors Europe pour les touristes français.
Nadia Ben Tamansourt