La Tunisie se propose d’atteindre 50000 voitures, 5000 bornes de recharges et 50MW de puissance installée en 2030, contre respectivement 500 voitures, 500 bornes et 5MW, en 2025.
La loi des finances pour l’exercice 2024 stipule la réduction de la TVA applicable aux véhicules électriques de 19% à 7%, la baisse de 50% des droits d’immatriculation appliqués sur les véhicules électriques et la réduction de 50% de la taxe de circulation (vignette) des véhicules électriques.
C’est dans ce contexte que le chargé de la direction de l’efficacité énergétique auprès de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie, , Abdelhamid Gannouni a déclaré sur les ondes d’une radio privée que l’acquisition d’une voiture électrique est très avantageux pour les Tunisiens.
« Outre le fait que les voitures électriques sont beaucoup moins chères à l’usage (consommation, frais d’entretien etc.), rouler en électrique est aussi plus intéressant fiscalement parce que l’Etat a passé la TVA sur ce genre de voitures de 19 à 7%, réduit les tarifs des vignettes de 50% et annulé tous les droits de douane », a-t-il expliqué.
« Pour une voiture qui coûte 100 mille dinars, le citoyen obtient de 45 à 50 mille dinars d’avantages », a-t-il encore précisé.
Sur un autre plan, Abdelhamid Gannouni a indiqué que les dix mille dinars de bonus écologique est un privilège destiné aux entreprises et ce, pour les inciter à opter pour les voitures électriques.
Il a, également, fait savoir que le parc national de véhicules électriques ne dépasse pas les 150 unités, alors que l’Etat ambitionne de porter ce chiffre à 50 mille d’ici 2030.
« Contrairement à ce que certains pensaient, les conducteurs de voitures électriques n’ont aucun souci de ravitaillement étant donné que le nombre des bornes de recharge équivaut à celui des véhicules mis en circulation. Ces bornes sont généralement installées dans des stations-service et des hôtels mais on projette d’en instaurer de nouvelles dans les grandes surfaces et notamment dans les régions », a-t-il dit.
Nouvelles mesures pour encourager la mobilité électrique d’ici 2030
Des mesures réglementaires, tarifaires, techniques, institutionnelles et à caractère économique ont été élaborées afin de favoriser la promotion des voitures électriques en Tunisie, a indiqué,, pour sa part, le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, des mines et de l’énergie, chargé de la transition énergétique, Ouael Chouchane.
Intervenant, au cours d’un atelier de travail sur la promotion de la mobilité électrique, il a annoncé qu’au niveau réglementaire, il a été décidé de considérer la recharge des batteries des véhicules électriques comme un « service » où l’électricité fait partie des différents intrants.
Un projet d’arrêté a été préparé dans ce sens pour permettre d’organiser tous les aspects liés au service de recharge moyennant un cahier des charges, a-t-il précisé.
S’agissant du cadre normatif, Chouchane a indiqué qu’il a été procédé à une actualisation de la norme relative à la nomenclature d’activités tunisiennes en ajoutant le service de recharge des batteries des véhicules électriques, avec un arrêté actualisant la norme NT120 qui est en cours d’adoption.
Il a fait savoir par ailleurs que le département de l’Industrie œuvre à l’élaboration d’une stratégie nationale sur la mobilité électrique qui favorisera l’amélioration des performances énergétiques du secteur des transports et la réduction de son empreinte de carbone.
Cette stratégie, a-t-il ajouté, permettra de définir les objectifs clairs concernant le nombre de voitures électriques, le nombre de points de recharge, et ce, en parallèle avec la stratégie nationale de transition énergétique, la stratégie nationale de transition écologique et celle de développement à bas carbone.
Et de rappeler que le secteur des transports en Tunisie occupe la première place en termes de consommation d’énergie avec un tiers environ de la consommation d’énergie finale et plus de 50% de la consommation des produits pétroliers.
Batterie de mesures techniques
Pour ce qui est des mesures techniques, il a précisé qu’un plan de renforcement des capacités techniques des acteurs impliqués dans le déploiement des infrastructures de recharge a été mis en place, outre l’élaboration d’un cahier de spécifications techniques standard qui sera adopté par tous les maîtres d’ouvrage et l’élaboration d’un guide pratique pour les décideurs et d’un guide technique pour les autres acteurs.
Ces mesures portent aussi sur la mise en place d’un cadre normatif régissant les infrastructures de recharge et prévoient la mise en place de laboratoires accrédités pour la vérification de la conformité des équipements aux normes en vigueur.
Le responsable a fait savoir dans ce sens qu’un cadre normatif spécifique est en cours d’élaboration par I’INNORPI, avec l’appui de l’ANME, couvrant toutes les activités liées à la mobilité électrique particulièrement celles ayant trait aux infrastructures de recharge.
Et d’ajouter que les discussions sont en cours avec le CETIME pour la mise en place d’un laboratoire spécifique pour la vérification de la conformité des équipements aux normes en vigueur.
Au sujet du cadre tarifaire, Hanchi a annoncé que les autorités de tutelle ont décidé d’opter pour une politique tarifaire non administrée avec une obligation d’affichage des tarifs, outre l’adoption d’un tarif spécifique encourageant la recharge intelligente et des tarifs incitatifs pour la recharge nocturne.
Les mesures à caractère économique proposées portent entre autres sur la réduction de la fiscalité des équipements utilisés dans les bornes de recharges et l’octroi de primes à l’investissement du Fonds de Transition pour encourager le déploiement des infrastructures de recharge.
Hanchi a rappelé qu’outre ces nouvelles mesures, d’autres ont été approuvées dans le cadre des lois des finances des exercices écoulés. Il a cité dans ce cadre la loi des finances de l’année 2022 qui a adopté une réduction du droit de douane à l’importation appliqué sur les autobus, les voitures légères et les véhicules de transport de marchandises équipés d’un moteur électrique, la réduction de 50% du droit de consommation pour les véhicules hybrides et la réduction de 50% de la taxe sur la maîtrise de l’énergie pour les véhicules hybrides.