Des rumeurs de pénurie de viande de poulet ont circulé ces derniers temps en Tunisie, alimentées notamment par l’augmentation des prix d’autres produits.
Cependant, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), à travers son conseiller économique conseiller économique, Fathi Ben Khalifa, tient à rassurer les consommateurs. Selon lui, la production de poulet est stable et suffisante pour répondre à la demande.
Si les prix des poissons et des viandes rouges ont connu une hausse, poussant les consommateurs à se tourner davantage vers le poulet, cette demande accrue n’a pas entraîné de rupture d’approvisionnement. Bien que des infections aviaires aient affecté une partie de la production en juin dernier, la production nationale a rapidement retrouvé son niveau habituel.
Les prévisions pour septembre 2024 tablent même sur une production supérieure à la moyenne, à hauteur de 13.100 tonnes.
Les abattoirs tunisiens poursuivent leurs activités de manière normale, malgré les contraintes tarifaires imposées par le ministère du Commerce.
Cette situation témoigne de la résilience du secteur avicole tunisien face aux défis actuels.
En bref, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’une pénurie de viande de poulet en Tunisie. La production est stable et les abattoirs fonctionnent normalement. Les fluctuations de prix observées sur le marché sont liées à des facteurs conjoncturels et non à une baisse de la production.
L’autre son de cloche !
Le président de la Chambre nationale du commerce de détail de la volaille, Brahim Nefzaoui, a évoqué ce mardi 17 septembre 2024 sur les ondes de Jawhara fm, la crise dans le secteur des volailles.
Il a affirmé que « la crise du secteur de la volaille est apparue au début du mois d’août. Face à la hausse des prix de la volaille, le ministère du Commerce est intervenu conformément à l’article 4 de la Loi n°2015-36 du 15 septembre 2015, relative à la réorganisation de la concurrence et des prix, en plafonnant les prix ».
Nefzaoui a déclaré que les aviculteurs ne subissent aucun contrôle contrairement aux deux autres maillons de la production qui sont respectivement, les fournisseurs et les vendeurs en détail. Ces deux derniers maillons sont astreints à respecter ce plafond fixé par le ministère du Commerce.
Sur un autre volet, Nefzaoui a rappelé également qu’à la fin du mois de juillet 2024, la canicule a engendré la mort de milliers de volailles, saluant dans ce cadre le chargé de la régulation des marchés de l’œuf de consommation et des viandes avicoles qui a permis l’importation de 604.800 œufs à couver qui seront productifs deux mois après.
Le président de la Chambre nationale du commerce en détail de volailles a déclaré que début septembre 2024, il y avait une pénurie de volailles, mais aujourd’hui, le 17 septembre 2024, l’approvisionnement s’est « miraculeusement » rétabli. Le marché de gros a reçu deux tonnes de poulet et une tonne d’escalope, alors qu’aucune livraison n’avait été effectuée le 16 septembre 2024. En ce qui concerne les prix, l’escalope est plafonnée à 16 dinars, le poulet à 8,5 dinars et les œufs se situent entre 0,275 dinars et 0,340 dinars l’unité.
Nefzaoui a exprimé sa préoccupation concernant l’état des abattoirs, qui sont au nombre de onze. Pendant la crise, seuls quatre abattoirs de volaille ont pu rester opérationnels. Ces abattoirs risquent de disparaître car ils achètent les volailles à 8 dinars le kilo et les revendent à 7,5 dinars, alors que le coût de production pour l’éleveur est estimé à 4,205 dinars par kilo. Ainsi, l’éleveur gagne 3,300 dinars par kilo, soit une marge de 80%, malgré les quatorze baisses de prix du fourrage depuis 2023.
Il a affirmé que cette crise est provoquée, en soulignant que la répartition des poussins est de 17% pour les abattoirs et de 83% pour les éleveurs. Ces poussins ne font l’objet d’aucun contrôle et sont revendus par la suite par les éleveurs, selon ses dires.