Il existe en Tunisie 152 zones industrielles couvrant une superficie de 4.854 ha dont 80% sont localisées sur le littoral. Toutefois, force est de constater pour les lots existants, que le taux d’exploitation demeure très faible surtout dans les zones de développement régional. Les chiffres mettent en évidence des disparités entre les régions.
Globalement, la demande de lots industriels est importante sur le Grand Tunis, Nabeul, Zaghouan et Bizerte alors que l’offre est excessive dans les régions de l’intérieur.
Aujourd’hui, il est important de valoriser l’existant avant de s’engager dans l’aménagement de nouvelles zones industrielles en raison d’un faible taux d’occupation dans plusieurs régions notamment les zones de développement régional, recommandent les experts. La stratégie à moyen long terme devrait coupler les orientations en termes d’urbanisme et d’aménagement du territoire et la demande de foncier industriel, tout en optimisant le dimensionnement des nouvelles zones avec des espaces de vie pour éviter la dispersion et le saupoudrage qui coûtent cher à la communauté et posent des problèmes innombrables de gestion et de maintenance difficile à solutionner sans atteindre convenablement l’objectif qu’est d’attirer les investisseurs.
Au demeurant, une réflexion devrait être menée pour la gouvernance d’ensemble de la mission d’aménagement de zones industrielles qui est partagée aujourd’hui par plusieurs intervenants dont les statuts juridiques sont différents (Agence Foncière Industrielle, Complexe Industriel et Technologique, collectivité locale) et dont certains opèrent dans le secteur privé (Société de gestion des pôles de compétitivité).
L’attraction des investisseurs en général et des investisseurs étrangers en particulier doit demeurer, certes, une constante de cette politique pour assurer un épanouissement et un essor économique du pays.
Les Z.I. lestées de lourds handicaps
Plusieurs études ont souligné le fait que la plupart des zones industrielles (ZI) en Tunisie présentent de lourds handicaps en termes d’attractivité et de fonctionnalité. La conception des ZI devrait s’adapter à la demande et non l’inverse.
S’y joint un deuxième élément majeur à intégrer dans les opérations d’aménagement , à savoir le développement durable et la « territorialisation » des interventions, surpassant les problèmes de transport, sécurité, parking, manque d’espaces verts, routes dégradées. On doit donc prioriser l’amélioration des infrastructures existantes (zones industrielles peu exploitées et sous-aménagées) avant de s’engager dans l’aménagement de nouveaux parcs ou complexes industriels.
En ce qui concerne les infrastructures, dans son rapport sur la transition, la BERD estime que la Tunisie devrait consacrer 23,8% de son PIB pour remettre à niveau et développer ses infrastructures, ce qui est difficile à faire au vu de l’état dramatique des finances publiques.
Notons enfin qu’il existe trois catégories de zones industrielles. Un premier groupe de zones d’encouragement au développement régional prioritaires dans les secteurs de l’industrie, de l’artisanat et de quelques activités de services ,où l’Etat prend en charge 85% du prix de vente du terrain. Un deuxième groupe de zones d’encouragement au développement régional dans les secteurs de l’industrie, de l’artisanat et de quelques activités de services, où l’Etat prend en charge 75% du prix de vente du terrain.
Enfin, un troisième groupe des zones d’encouragement au développement régional dans les secteurs de l’industrie, de l’artisanat et de quelques activités de services, où l’Etat prend en charge 50% du prix de vente du terrain.