Les fuites des sujets du baccalauréat sur les réseaux sociaux font des vagues actuellement en Algérie. Trente et une personnes, accusées d’avoir trempé dans ces fraudes, ont été arrêtées, a fait savoir le ministère de l’Éducation nationale hier jeudi 2 juin. Le gouvernement est assailli par les appels à l’invalidation des examens, mais il est inflexible : Les épreuves iront jusqu’au bout.
L’affaire est montée en intensité du 30 mai au 2 juin 2016, avec un flux très dense de fuites. Les enquêteurs ont pu remonter jusqu’aux suspects grâce aux adresses IP. Les investigations sont toujours en cours pour tenter de déterminer leur niveau de responsabilité dans cette fraude qui a pris des proportions gigantesques.
Des sujets comme ceux des sciences naturelles, d’histoire-géographie, de langue française et de sciences islamiques, ont été ventilés sur Facebook bien avant la remise officielle des épreuves dans les salles d’examen, dit la presse algérienne. Cette affaire ternit un examen national que la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Bengharbit, jurait de rendre neutre, égalitaire et irréprochable. Pour cette fois c’est raté…
Du pain béni pour les adversaires de la ministre
Pour couronner le tout, une page sur Facebook, intitulée « Urgent baccalauréat annulé », a accru le trouble ambiant, forçant l’Office national des examens et concours (ONEC) à sortir du bois pour démentir formellement et fermement ces bruits, demandant au passage des sanctions très sévères à l’encontre des fraudeurs.
L’affaire a même pris une tournure très politique ; la ministre, qui avait pourtant fait ce qu’il fallait pour renforcer les contrôles dans les salles d’examen, est en train d’être broyée par la machine mise en branle par ses adversaires islamo-conservateurs. Il est vrai que le torchon brûle depuis août dernier, quand elle a jeté sur la place publique le débat sur la réforme du système éducatif, notamment le sujet explosif de la darija.