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«La Tunisie est une ligne à ne pas franchir», selon un expert algérien

En 2022, la Tunisie fut le premier partenaire commercial de l’Algérie, les échanges commerciaux atteignant 1,124 milliard de dollars, en hausse de 12% par rapport à 2021, selon les données de Bloomberg.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ammar, a récemment décrit l’Algérie comme un partenaire de premier ordre pour la Tunisie, de nombreux responsables des deux pays confirmant souvent l’intensité de leurs relations.  À la mi-décembre 2021, quelque 27 accords de coopération conjointe ont été signés dans de nombreux domaines tels que la sécurité, la justice, l’industrie et l’énergie.

Afin de connaître les domaines de coopération les plus prometteurs entre la Tunisie et l’Algérie, ainsi que  dans quelle mesure  cette dernière peut soutenir économiquement la Tunisie dans la période à venir, African Manager a contacté le professeur d’économie à l’Université d’Algérie, Mourad Kouachi, qui a qualifié d’ « excellentes » les relations entre les deux pays .

« Des relations constamment au beau fixe »

Selon lui, ces relations  ont toujours été au beau fixe, étant donné que la coopération existe depuis des décennies, l’expert soulignant que l’Algérie se tiendra aux côtés de la Tunisie comme la Tunisie l’a déjà soutenue à plusieurs reprises.

En effet, les prêts qu’a accordés l’Algérie à la Tunisie reflètent son soutien sans faille. Un prêt et une subvention de 600 millions de dollars ont été accordés en 2022, ainsi qu’un autre  crédit de 300 millions de dollars fin décembre 2022, sans oublier la garantie  de 470 millions de dinars tunisiens qu’a reçue Kais Saied lors de sa première visite officielle.

L’expert a, d’autre part, indiqué que l’Algérie peut soutenir la Tunisie économiquement et financièrement, puisqu’elle a fourni 4 dons et prêts, soulignant que le soutien matériel n’est pas lié aux négociations  avec le Fonds monétaire international, la Tunisie pour les Algériens est, selon ses dires, une ligne à ne pas franchir.

Il convient de noter que les autorités officielles n’ont fourni aucun détail sur la valeur financière ou le taux d’intérêt des prêts et des dons, ni  sur les détails et la date de remboursement.

En janvier 2022, le président algérien Abdel Majid Tebboune, a émis un décret ratifiant le protocole financier entre son gouvernement et le gouvernement tunisien, signé en Tunisie le 9 décembre 2021.

Par ailleurs, Kouachi a affirmé que les Tunisiens ont contribué à la revitalisation du commerce en Algérie et du tourisme, mais qu’il y avait tout de même des problèmes représentés dans la contrebande pratiquée par certains Tunisiens pour bon nombre de produits subventionnés, ce qui inquiète le ministère du Commerce en Algérie, selon ses propos.

En réponse à une question sur les 27 accords signés mi-décembre dans divers domaines, et l’étendue de leur application  dans les faits, l’économiste a déclaré que ces accords sont le résultat de la visite d’Abdelmadjid Tebboune en Tunisie.

Il a, en effet, estimé que la signature d’accords couvrant le domaine de la sécurité est due au fait que l’Algérie considère la Tunisie comme une ligne à ne pas franchir- tel qu’il l’a dit précédemment- d’autant plus que la sécurité nationale algérienne  commence dès la frontière tunisienne et que l’Algérie est la première ligne  de la sécurité tunisienne, donc la coordination sécuritaire entre les deux  pays est au plus haut niveau, selon lui.

Des domaines prometteurs

Kouachi affirme que dans le domaine de l’énergie, la Tunisie peut bénéficier de l’expérience des entreprises algériennes, d’autant plus que Sonatrach est devenue la première entreprise africaine dans le domaine de l’énergie et le numéro 12 mondial, d’autant plus que l’Algérie a fait de grands progrès dans ce secteur, notamment après la guerre russo-ukrainienne, et se taillant une place considérable  dans la région méditerranéenne .

Dans le domaine de l’industrie, la Tunisie peut nouer des partenariats  fructueux avec l’Algérie, que ce soit dans l’extraction ou la transformation, d’autant plus qu’une nouvelle loi sur l’investissement a récemment été élaborée pour dynamiser l’industrie algérienne.

Kouachi a conclu que les domaines de coopération entre les deux pays sont prometteurs, appelant à la création d’une zone de libre-échange entre la frontière Tuniso-algérienne ou la frontière Algéro-tuniso-libyenne afin de bénéficier de la grande richesse des deux pays dans le domaine agricole ou industriel et touristique, d’autant plus qu’un grand nombre d’Algériens considèrent la Tunisie comme leur première destination.

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