Bien que la Tunisie soit le seul pays du printemps arabe à avoir a achevé la transition vers des institutions démocratiques avec l’adoption d’une nouvelle constitution, suivie d’élections législatives et présidentielles, plusieurs attaques terroristes ont hypothéqué les progrès en matière de réforme économique structurelle, et les récentes divisions au sein du parti majoritaire Nidaa Tounes accroissent les troubles politiques et économiques avec lesquels le pays aux prises dans sa transition vers un modèle de croissance durable.
« La croissance moyenne du PIB au cours des trois premiers trimestres de 2015 a baissé à 0,7 pour cent en glissement annuel contre 2,3 pour cent de croissance annuelle en 2014, avec des chiffres trimestriels montrant une tendance à une décélération progressive (1er trimestre 1,7 pour cent , 2ème tri : 0,7 pour cent, 3ème tri: -0,1 pour.
« La baisse généralisée de l’activité économique dans tous les secteurs, sauf pour la saison de l’huile d’olive 2014/2015 qui devrait s’inverser la prochaine saison, ce qui pousse Moody’s à réviser vers la baisse ses prévisions de croissance annuelle à 0,5 pour cent en 2015 et à 1,5 pour cent en 2016 contre 1 pour cent et 2,3 pour cent, respectivement.
« Nous prévoyons que le déficit budgétaire pour 2015 se creusera pour atteindre 6,0 pour cent du PIB avant dons et privatisations (-5,7 pour cent du PIB comprenant ces derniers), en raison des ajustements budgétaires et extérieurs prévus suite à des mesures sécuritaires et de soutien supplémentaires, mais nous prévoyons une amélioration du déficit à 4,9 pour cent du PIB en 2016 (-4,6 pour cent du PIB, y compris les subventions et les privatisations)’’, indique l’agence qui ajoute que les recettes du tourisme se sont effondrées de 35 pour cent entre fin 2015 et fin 2014 (et de 40 pour cent en dollars américains).
« En dépit de la baisse des prix mondiaux du pétrole en 2015, le déficit énergétique de la Tunisie s’est amélioré moins que prévu alors que la baisse combinée du prix et du volume de production et des exportations d’énergie ont neutralisé partiellement la baisse de la valeur des importations, réduisant ainsi le déficit commercial énergétique global à 4,3 pour cent du PIB au 3ème trimestre 2015, contre 4,7 pour cent du PIB une année avant. Nous nous attendons donc à ce que le déficit global du compte courant décline à 8,6 pour cent du PIB d’ici la fin de 2015 contre 9,0 pour cent du PIB en 2014’’, souligne Moody‘s.
« Sur le plan des financements, la Tunisie continue de bénéficier d’un fort soutien multilatéral et bilatéral officiel, tandis que la reprise des flux des investissements directs étrangers reste tout en étant progressive en termes de dollars depuis le creux enregistré au 3ème trimestre 2014, et orientés vers le secteur de l’énergie (56 pour cent du stock des IDE), suivi par les industries manufacturières (28 pour cent) et les services (16 pour cent) « , conclut l’agence Moody’s.