AccueilLa UNETunis : La situation est « maîtrisée ». Incompétence et « turpitudes...

Tunis : La situation est « maîtrisée ». Incompétence et « turpitudes » des politiques !

Le pire a-t-il été évité ? C’est probablement le cas au vu du calme, il est vrai, tout relatif, qui semble régner ce vendredi quasiment partout en Tunisie et d’abord à Kasserine où les mouvements de protestation avaient pris naissance voici quelques jours pour faire tache d’huile et gagner toutes les régions du pays.

D’ailleurs, de Paris où il se trouvait pour une visite écourtée en raison des troubles sociaux en Tunisie, le chef du gouvernement, Habib Essid, a annoncé à l’issue d’un déjeuner avec le président de la République française, François Hollande, que « la situation se calme » et est « actuellement maîtrisée ».

Évoquant les troubles sociaux qui ont éclaté à Kasserine, il a souligné qu’il s’agissait d' »un problème économique, de demandes d’emploi », expliquant que de nouvelles « mesures seront prises dans le cadre d’un programme de développement ». Toutefois, a-t-il relevé, « nous n’avons pas de baguette magique, on ne peut pas résoudre tous les problèmes d’emploi en une seule fois ».

De son côté, l’Élysée a indiqué, à l’issue du déjeuner, que François Hollande avait « annoncé que la France mettrait en œuvre un plan de soutien à la Tunisie d’un milliard d’euros sur les cinq prochaines années ».

« Un des axes majeurs de ce plan vise à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l’accent sur l’emploi », a spécifié la présidence française.

Toujours selon l’Élysée, une « convention de conversion de 60 millions d’euros de dette signée (vendredi), afin de permettre la construction d’un hôpital dans la région de Gafsa, en est une première illustration concrète ».

Évoquant « une année de renforcement de notre relation bilatérale », l’Élysée a précisé que « le Premier ministre Manuel Valls se rendra en Tunisie d’ici la fin de l’année pour coprésider avec son homologue le premier +Conseil de haut niveau franco-tunisien+ ».

Selon Habib Essid, les discussions avec François Hollande et Manuel Valls au cours du déjeuner ont porté « sur la coopération (…) dans le domaine sécuritaire » avec « une entraide entre les deux pays pour lutter contre le terrorisme ».

« La France est notre premier partenaire économique », a-t-il également relevé, évoquant un renforcement des échanges dans les secteurs de la construction automobile, de l’économie verte ou des technologies de l’information.

Pendant ce temps, à Tunis, c’est soit la confusion, soit l’inaction qui règnent. Le gouvernement, réuni d’urgence, n’a été capable d’aucune initiative qui puisse désamorcer un tant soit peu la situation, avec les déclarations « intempestives voire irréfléchies » de son porte-parole officiel, Khaled Chawket, aussitôt démenties par le ministre des Finances, Slim Chaker, mais qui n’ont fait que mettre encore une fois le feu aux poudres parmi les jeunes chômeurs diplômés dont la religion a été définitivement faite çoncernant  manque de sérieux du gouvernement dans sa gestion de la crise. Pourtant, les protestataires ont fait montre, dès le départ, d’un remarquable sens de la mesure, en mettant en garde contre toute politisation de leur mouvement et en appelant les Tunisiens à s’interdire tout acte susceptible de semer le chaos et faire de l’ombre à leurs légitimes revendications.

Au palais de Carthage, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, n’a pas cru impératif de s’exprimer sur la situation même s’il vient d’être annoncé que le chef de l’Etat s’adressera  au peuple tunisien, ce vendredi soir. De quelque nature que soit son message, il lui sera fait grief d’être tardif, trop tardif même. Dans tous les cas de figure, il devrait être sans objet pour autant qu’il s’agisse d’appeler au calme et de promettre des mesures pour répondre aux revendications des sans emplois alors que la situation économique du pays est ce qu’elle est.

Les casseurs partis en vrille !

Les mouvements de protestation, conçus pour être pacifiques, ont vite dégénéré pour donner lieu à des actes de vandalisme, de pillage et de vol.  Ces actes de violence ont été commis non seulement contre les institutions de l’Etat, mais également contre les biens des particuliers, suscitant une vive indignation parmi bien des organisations et d’associations de la société civile.

Plus particulièrement, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a appelé les citoyens à contrer les actes de sabotage commis dans certaines régions du pays, exhortant la société civile et les partis à assumer leur rôle dans le soutien des revendications des jeunes sans emploi.

Dans un communiqué rendu public, vendredi, l’UGTT exhorte ses militants et structures régionales à se mobiliser, au besoin, en vue de protéger les biens et les établissements publics et privés contre les actes de destruction.

Tout en réaffirmant son soutien et appui aux protestations pacifiques des sans emploi, l’UGTT dénonce « vigoureusement » les actes de destruction et de vandalisme perpétrés par des « bandes suspectes de pilleurs et d’infiltrés », lit-on de même source.

L’UGTT fait part de son soutien aux sécuritaires, saluant à ce propos la retenue dont ils font preuve lors des mouvements de protestation.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -