AccueilLa UNEEst-ce le tournant dans la lutte contre le terrorisme ?

Est-ce le tournant dans la lutte contre le terrorisme ?

Si on met à part l’émotion exprimée lors de l’hommage rendu , vendredi , aux deux martyrs de la Garde nationale tombés au champ d’honneur à Goubellat , on peut dire , sans risque de se tromper , que cette nouvelle bataille a ouvert la porte au parachèvement du dispositif de lutte contre le terrorisme , ce qui l’amènera à gagner en efficacité , et fournira de meilleures conditions pour mener ce combat .

L’atmosphère était lourde, et l’intérêt de l’opinion publique s’est vite porté sur les à-côtés de la cérémonie, chargés, il est vrai, de symboles et de sens , mais le véritable enjeu était ailleurs ,car le pays s’est posé, à cette occasion et pour la première fois , les véritables questions se rapportant à cette guerre sans merci qu’il était en train de livrer contre le terrorisme .

Trois éléments ont permis d’approcher le dossier de la lutte contre le terrorisme sous un nouvel angle .D’abord, tout le monde a senti que le dispositif de combat contre le terrorisme était incomplet et, de ce fait, quelque peu inopérant, et que les aspects juridiques et institutionnels ont besoin d’être améliorés. Ensuite, le corps sécuritaire a affiché une détermination sans faille pour mener ce combat jusqu’au bout pour extirper ce courant criminel du pays .Enfin, les derniers développements du dossier ont été accompagnés par un élan national , ce qui a réconforté le corps sécuritaire et laisse entendre que les obstacles posés par quelques courants politiques et de la société civile devant l’instauration d’un dispositif juridique spécial pour améliorer les conditions de travail du corps sécuritaire vont être levés .

Ces éléments s’ajoutent à des succès sur le terrain .L’ordonnance des opérations a révélé l’efficacité et le grand professionnalisme des forces militaires et de sécurité. Les affrontements sur les hauteurs de Goubellat étaient menés sous un seul commandement, le périmètre était cerné et maîtrisé, les moyens déployés étaient adaptés aux objectifs tracés, et en 48 heures, l’opération, qualifiée par les observateurs de réussie, a été achevée. C’était là un des aspects essentiels de cette nouvelle approche.

Le corps sécuritaire qui revendique plus de moyens , et des lois qui le protègent lors de l’accomplissement de ses missions , essentiellement la loi sur l’indemnisation des accidents de travail et la loi criminalisant les attaques contre les agents en service et les postes de sécurité , a marqué sa détermination à consentir plus de sacrifices et à fournir davantage d’efforts pour venir à bout du terrorisme .

La gauche et les activistes des droits de l’homme qui se sont opposés surtout au projet de loi sur la criminalisation des attaques contre les agents et les postes de sécurité , n’ont plus d’arguments pour s’accrocher à leur position négative , et on a même entendu des voix , dans leurs rangs , qui ont appelé à l’activation de la loi anti-terrorisme de décembre 2003 , en attendant de l’amender , pour qu’elle cadre avec l’esprit de la révolution du 14 janvier 2011 .

L’indemnisation des victimes de la lutte contre le terrorisme, inexistante, jusque-là, nécessite la création d’un fonds spécial, et la mobilisation d’allocations régulières pour garantir une vie décente aux blessés de cette guerre et aux familles des victimes. Or, ce mécanisme était une des pièces manquantes du dispositif, et c’était une tare qui pesait sur la conscience collective depuis qu’on a assisté, incrédules et impotents, à la cessation du versement des émoluments pour les victimes d’opérations terroristes et les familles de martyrs parmi les forces de sécurité.

Ce fonds doit être créé au plus vite, quitte à ce qu’il soit alimenté en un premier temps par une souscription nationale, car c’est un moyen incontournable pour rassurer le corps sécuritaire, et lui permettre de se consacrer, sans cas de conscience, à sa mission fondamentale de lutte contre le terrorisme.

Dans cette nouvelle approche, on ne peut s’empêcher de mentionner le retard que prennent les formations islamistes et particulièrement Ennahdha pour prendre une position claire sur la violence en général et le terrorisme en particulier .Ils ont plutôt l’air de penser que ce combat n’est pas le leur, et pourraient voir dans la recrudescence de la lutte contre le terrorisme et l’élan national qui l’accompagne une manœuvre pour isoler l’Islam politique et Ennahdha . Et dans ce cadre, on peut , d’abord , évoquer les communiqués due parti islamiste, toujours tièdes et publiés avec retard , chaque fois que la violence et le terrorisme islamistes sont à l’ordre du jour en Tunisie ; ensuite, rappeler la déclaration de Skandar Rekik qui a vu dans les évènements de Goubellat le déclenchement d’un compte à rebours pour un complot contre la légitimité qui verra le jour le 23 octobre 2013 ; et enfin, mettre en relief le dernier article de Rached Ghannouchi paru mardi 15 octobre 2013 à Aljazeera.net , où il brosse un tableau de la situation dans le pays et les différents défis auxquels il fait face , sans mentionner le terrorisme , comme défi majeur et principal obstacle à la transition démocratique .

Aboussaoud Hmidi

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