AccueilLa UNETerrorisme : Recrudescence ou combat d'arrière-garde ?

Terrorisme : Recrudescence ou combat d’arrière-garde ?

Les observateurs ont été surpris, ces derniers jours, par la recrudescence du terrorisme dans le pays , à l’approche de l’Aïd al Idha . Les experts ont déjà prévu que cette fête religieuse devrait donner lieu à des opérations terroristes, et ont décelé auprès des djihadistes une volonté de profiter du relâchement qui devrait accompagner l’intensification du trafic du transport pendant l’Aïd , pour mener des opérations de nature à troubler l’ordre public .

Déjà samedi 12 et dimanche 13 octobre 2013 (avant l’Aïd ), le village d’El-Karma à Kasserine, a été le théâtre d’un échange de tirs entre les forces armées et de sécurité et des terroristes , dont Mourad Gharsalli, principal accusé dans l’affaire de l’assassinat de l’adjudant de la Garde nationale Anis Jelassi, et éminent Emir du groupe terroriste réfugié aux monts Chaambi et Salloum , qui est venu rendre visite à sa famille , pour la circonstance.

Deux groupes terroristes se sont attaqués à deux postes frontières d’El Mella à Ghardimaou et à Faj Hassine et ont échangé des tirs avec les agents de la Garde nationale, mercredi 16 octobre 2013 . Des renforts de l’armée et des hélicoptères ont été dépêchés sur les lieux parallèlement à un déploiement des unités de la Garde et de l’Armée nationales dans le gouvernorat du Kef, pour éviter les déplacements de terroristes de la région de Touiref, vers le gouvernorat de Jendouba.

Le lendemain, jeudi , une patrouille de la Garde nationale a été attaquée, à Goubellat, dans le gouvernorat de Béjà, par un groupe armé . Le chef du poste de la Garde nationale et un agent ont été tués suite à cette attaque , un troisième agent a été grièvement blessé et une chasse à l’homme était toujours en cours pour capturer les terroristes.

Le même jour, des informations indiquent qu’une lettre codée a été trouvée dans la mosquée d’Al-Fath de Sbeïtla, comprenant sur une liste de militaires et responsables sécuritaires à assassiner par les djihadistes .

Ces données prouvent que les terroristes s’emploient à exécuter leurs plans pour terroriser les citoyens, déstabiliser les institutions de l’Etat et s’en prendre particulièrement aux forces militaires et de sécurité. Mais quel sens pourraient avoir ces attaques qui surviennent à un moment où le déclin du phénomène terroriste paraît de plus en plus évident.

On peut remarquer ,d’abord ,que les actes terroristes recensés ces derniers jours sont de nature différente : ceux de Goubellat et des postes frontières de Jendouba sont des attaques préméditées qui visent à tuer les agents de l’ordre , en patrouille ou à leur poste .C’est vrai qu’ils font mal , mais ils peuvent être des manœuvres qui visent d’autres objectifs plus lointains et peut-être plus stratégiques ,à savoir détourner l’attention de mouvements de groupes terroristes ou desserrer l’étau autour de ceux assiégés . Celui du village d’El-Karma est une infiltration qui veut se faire et se terminer de la manière la plus discrète. Mais on peut entrevoir, au-delà de ces faits et gestes, que l’énergie qui donne l’élan à ces menées est déjà à son niveau le plus faible.

En fait, le terrorisme a profité, pendant un moment, d’une conjoncture internationale, régionale et nationale qui lui a fourni moyens militaires, financiers et humains . L’islam politique, dit modéré, au pouvoir dans toute la région lui a procuré une couverture inestimable lui permettant de se structurer ,de se renforcer et de gagner en efficacité . Mais les développements des derniers mois ont imprimé une autre orientation à l’environnement ambiant : les obstacles dressés par tous les gouvernements de la région rendent plus difficile l’approvisionnement des terroristes en armement, l’argent se fait aussi rare et les recrutements sont de plus en plus inopérants du fait de l’intensification des contrôles et de la coopération régionale sur les mouvements des jeunes vers les foyers de guerre en Afrique sub-saharienne et en Syrie .

Les périmètres choisis pour être des territoires libérés, se sont transformés, dans ces nouvelles conditions, en lieux d’étouffement. Et les terroristes qui en sortent sont vite repérés, ils repartent d’où ils viennent ou ils sont arrêtés dans un état de faiblesse extrême.

C’est dans ce cadre donc que s’inscrivent les dernières attaques de Goubellat et de Jendouba , attaques qui s’apparentent plus aux derniers sursauts d’une bête qui affronte la mort , qu’à une nouvelle vague d’attaques de troupes aguerries rafraîchies et en pleine forme .

Aboussaoud Hmidi

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