AccueilAfriqueAlgérie : Issad Rebrab perd son bras de fer contre le gouvernement

Algérie : Issad Rebrab perd son bras de fer contre le gouvernement

Issad Rebrab, première fortune de l’Algérie, vient de perdre son long bras de fer avec les autorités sur fond du rachat du groupe de médias El Khabar par Nessprod, filiale du conglomérat Cevital. En effet ce matin du mercredi 13 juillet 2016, le tribunal administratif d’Alger a annulé l’opération, stoppant net les ambitions de Rebrab de peser davantage dans le pays avec ce puissant organe de presse, et de bousculer au passage un pouvoir auprès duquel il n’est pas en odeur de sainteté.

Cela fait deux mois et demi que le richissime businessman ferraille contre les autorités, avec des rebondissements très suivis par l’opinion publique, tout le monde voulant savoir si Rebrab avait assez de ressources pour faire plier le gouvernement. Ce dernier a bataillé ferme pour ne pas perdre la face. Le 27 avril 2016, le ministère de la Communication avait fini par déposer un recours auprès du tribunal administratif d’Alger pour contester la transaction, illégale aux yeux des autorités, entre NessProd et les actionnaires d’El Khabar.

Le jugement a été prononcé au terme d’une audience expéditive au tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, à Alger. A 9H (8H GMT), tout était plié, en l’absence des avocats de la défense et des responsables d’El Khabar. Voilà, une affaire rondement menée par les autorités, qui ont mis un point d’honneur à arracher le morceau à l’homme d’affaires.

Les autorités brandissent le Code de l’information

Ce verdict confirme un jugement sur la forme prononcé le 15 juin dernier qui avait ordonné la suspension de la transaction. Cette décision de justice avait été contestée par la défense, le collectif des avocats d’El Khabar avait alors opté pour le retrait pour signifier clairement qu’il s’oppose à ce qu’il qualifie d’ « irrégularités dans la justice» et de « procès joué d’avance ».

« Cette décision est conforme à la loi », a dit Ibrahim Benhadid, avocat du ministère de la Communication, le seul qui était à l’audience. Sanction suprême : Le tribunal a condamné Ness Prod a à régler la facture des frais de justice.

L’industriel Issad Rebrab est à la tête du conglomérat Cevital, dont une filiale, NessProd, s’est payée début avril 94% du groupe El Khabar. Ce dernier est composé du quotidien du même nom, de la chaîne de télévision KBC, d’imprimeries et d’une société de distribution. Montant de la transaction : 4 milliards de dinars (32 millions d’euros).

Rebrab est également le patron de la SAEC, la société éditrice du journal francophone « Liberté ».

Le ministère algérien de la Communication s’était adossé sur le Code de l’information pour contester le rachat du groupe El Khabar, un texte qui dit ceci : «[u]ne même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie ».

A propos de la mise en oeuvre du verdict de ce mercredi, I’avocat du ministère de la Communication a affirmé qu’il « incombe aux parties contractantes du rachat, les actionnaires d’El Khabar et la société Ness Prod, de prendre leur responsabilité et de trouver un compromis ». En d’autres mots les autorités s’en lavent les mains, la victoire étant acquise. L’honneur est sauf, c’est ce qui leur importait.

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