AccueilAfriqueSénégal : S&P prédit une croissance de 6.6%, de 2016 à 2019

Sénégal : S&P prédit une croissance de 6.6%, de 2016 à 2019

L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) voit l’avenir du Sénégal en rose, du moins pour ces trois prochaines années. Dans son derniers rapport, il prédit une intensification du rythme de la croissance. De 3,5% entre 2011 et 2014, S&P prévoit un bond en avant jusqu’à 6,6%, de 2016 à 2019. L’agence explique ses prévisions très optimistes par les retombées du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme qui va s’étaler jusqu’en 2035 et va, selon son promoteur, le président Macky Sall, transformer complètement le destin du pays. Le PSE comporte 8 immenses chantiers, impulsés par des financements publics et privés.

« La croissance du PIB réel du Sénégal a atteint 6,5 % en 2015, soit son niveau le plus élevé depuis douze ans, grâce notamment à la hausse des  investissements publics et à la forte demande émanant du secteur privé », souligne S&P, citée par l’agence Ecofin.

L’agence maintient la note souveraine « B+/B avec perspectives stables ».

Quelques gros problèmes structurels

Le rapport a néanmoins exposé les « faiblesses » de l’économie sénégalaise, en tête le PIB par habitant. L’agence considère que son niveau est beaucoup trop bas, à peu près 1 000 dollars en 2016. En cause également une flexibilité monétaire réduite.

L’autre gros problème du Sénégal c’est l’explosion démographique, un sujet qui a été posé sur la table lors du Symposium sur le dividende démographique et le développement de l’Afrique, à Dakar lundi 20 juin 2016. La femme sénégalaise met au monde, en moyenne, 5 enfants, jusqu’à 7 dans les franges de la société les plus pauvres. De l’avis des spécialistes, ce taux de fécondité sape toutes les initiatives pour le développement. Selon eux aucun plan de développement, pas même le très ambitieux PSE, ne peut maintenir ses grands équilibres dans un tel contexte. C’est ce qui explique, toujours selon les experts, le retard du Sénégal malgré des politiques publiques déployées depuis 50 ans.

Le président Sall a récemment abordé le problème en ces termes : “Pour que le Sénégal soit émergent, il faut que le taux de fécondité soit ramené à 3 enfants par femme”. La directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Louise Cord, a tenu les mêmes propos lors du Symposium de Dakar. Au Sénégal, « Le taux de dépendance étant le plus élevé que pour les pays de la sous-région, on estime que le Dividende Démographique contribue seulement pour un demi-point de la croissance économique, alors qu’il devrait atteindre au moins un point entier ou plus”, a dit Mme Cord. D’après elle, il faut des politiques publiques fortes qui maitrisent à la fois la croissance démographique et favorisent le grossissement d’une population active, avec un haut niveau de qualification. “C’est d’ailleurs la faible efficacité de ces politiques publiques qui font que plusieurs pays africains ne récoltent pas les fruits d’un dividende démographique aussi élevé”, a-t-elle déclaré.

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