Badra Gaaloul, présidente du Centre international des études stratégiques a appelé le ministère de l’Intérieur à créer une cellule chargée de la réhabilitation des agents de sécurité tout en demandant aux parties concernées d’ accorder plus d’intérêt à la gestion des ressources humaines au sein de ce département.
L’experte en sécurité a qualifié sa demande de « légitime », et ce, compte tenu des difficultés confrontées par l’institution sécuritaire, précisant que « les autorités en place devront être conscientes de la gravité de la situation qui n’a cessé de se détériorer surtout que l’institution sécuritaire connaît des difficultés ».
Dans une interview exclusive accordée à Africanmanager, Badra Gaaloul a mis en garde contre « l’implication de sécuritaires dans des mouvements terroristes ou même en soutenant plusieurs contrebandiers, ce qui se répercute négativement sur un pays qui se retrouve très affaibli par cette épreuve ».
« Le policier se trouve actuellement tiraillé entre la protection de soi-même et la garantie de la stabilité nationale», a noté la présidente du centre internationale des études stratégiques affirmant que ce phénomène préoccupant continue de prendre de l’ampleur à un moment où le gouvernement n’épargne aucun effort pour assurer la stabilité.
Elle a évoqué » l’implication de certains policiers dans l’enrôlement de jeunes en Syrie et en Libye et d’autres dans des actes de contrebande. L’arrestation d’un sergent à bord d’une voiture en possession d’une grande somme de devises, ou celui travaillant à l’aéroport Djerba Zarzis , accusé d’avoir volé l’argent d’une touriste vient le confirmer ».
Situation déplorable des agents de la sécurité
Comme explication, elle a tenu à mettre les choses au clair. « Le besoin d’argent, la fragilité de la formation dispensée aux forces de l’ordre sont certainement les causes majeures qui ont poussé ces derniers à s’intégrer dans des opérations suspectes », a fait savoir Gaaloul mettant l’accent sur la situation socioprofessionnelle jugée déplorable des agents de sécurité.
Raison pour laquelle, ces derniers ont multiplié les mouvements de protestation en vue d’obtenir une réponse favorable à leurs revendications sociales et professionnelles, mais toujours sans aucune réaction de la part de leur hiérarchie.
Pour ce faire, Badra Gaaloul a exhorté le gouvernement en place à agir dans les brefs délais d’autant plus que les conséquences seront négatives. Car, elles ouvriront la voie à la prolifération du terrorisme, mais aussi une recrudescence des actes de contrebande et de trafics illicites en tout genre.
« Il est temps d’agir surtout que la situation générale sera difficile dans les prochains mois notamment au Sud Tunisien où “certaines mains invisibles” sont à la recherche d’une “cause” pour provoquer l’instabilité », a-t-elle conclu affirmant que tout cela s’inscrit dans un plan régional visant le redéploiement des terroristes dans le but de toucher l’Afrique du Nord après le Moyen-Orient.
