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Tunis : Le remaniement ministériel ne fait pas l’unanimité, loin de là !

Après trois semaines de tractations, Habib Essid a procédé mercredi soir, à un vaste remaniement touchant une dizaine des ministères dont celui de l’Intérieur.

Ce remaniement, le premier depuis l’entrée en fonction de Béji Caïd Essebssi élu démocratiquement, est l’œuvre de Habib Essid qui  souhaitait une « équipe restreinte » pour faire face aux défis économiques, mais aussi sécuritaires du pays, touché de plein fouet  par une série d’attaques terroristes  « sanglantes » en 2015.

Dans cette nouvelle configuration du gouvernement,  Nidaâ Tounes s’arroge  9 portefeuilles, suivi par l’UPL (4), Afek Tounes (3) et Ennahdha (2).

Ennahdha,  par la voix de Abdelhamid Jlassi,  a assuré que le nouveau gouvernement a été  formé dans une conjoncture politique bien précise marquée par  la réussite de la transition  au contraire d’une  situation socio-économique dont la gravité n’est plus à démontrer.

Dans une déclaration à Africanmanager, Jlassi a indiqué qu’ « il s’agit d’un gouvernement formé conforment à la constitution tunisienne et représentant ainsi  les partis de la coalition au pouvoir avec des compétences issues de l’administration tunisienne ».

Il a par ailleurs noté que la présence du 2ème parti au pouvoir est en deçà de son potentiel populaire.

Le dirigeant  nahdhaoui a, d’autre part, relevé que «  le nouveau gouvernement pourrait réussir, une fois un climat favorable restauré pour relever la multiplicité des défis confrontés. Ce climat reste tributaire de l’existence d’une volonté politique, d’une paix sociale et du partage des sacrifices ».

Le peuple paye cher son vote utile

En dépit de la position de ce parti islamiste, la décision du chef de gouvernement ne semble pas avoir les faveurs de  plusieurs parties et organisations à commencer naturellement  par l’opposition.

Pour le parti des Travailleurs, la nouvelle composition ministérielle a été élaborée  sans aucun programme et ni évaluation du rendement de l’équipe précédente, alors  que la nomination de certains ministres est une réponse aux demandes d’ Ennahdha.

« On parle d’un nouveau remaniement alors que certains nouveaux ministres avaient fait auparavant l’objet de réserves,  et c’est grave surtout que plusieurs portefeuilles comme la justice,  l’industrie et les  mines,  l’emploi et les affaires sociales ont été attribués au mouvement islamiste », a dit Jilani Hammami, au nom du parti, à Africanmanager

Un choix tactique, selon ses dires, qui permet à Ennahdha de se faire une virginité dans l’opinion publique.

Un avis  partagé par Al Massar  qui estime  la voix de son secrétaire général Samir Bettaïeb que le parti de Ghannouchi reste toujours le maître du jeu étant donné que l’éviction du ministre des Affaires religieuses Othamane Batikh vient confirmer cette équation..

De son coté, le parti « Attayar » a considéré que le peuple a payé cher son vote utile  aux élections législatives et présidentielles.

Mohamed Abbou,  secrétaire général du parti, a souligné que les  réserves vis-à-vis de la nomination de certains ministres  comme Khemais Jhinaoui (département des Affaires étrangères) et Mohamed Khlil (Affaires religieuses) sont nombreux et le maintien d’autres ministres principalement le dirigeant de l’UPL pour ses erreurs suscite la polémique.

Pour ce faire, Abbou a  appelé le chef du gouvernement Habib Essid à être plus ferme dans ces décisions et à entamer les reformes nécessaires, sinon la prochaine étape serait très difficile.

Parlant d’une éventuelle nomination de l’ex ministre des Affaires religieuses Othmen Batikh comme nouveau mufti de la République, il a jugé utile de mettre ce dossier à l’abri des tiraillements politiques.

Pour d’autres organisations comme l’Observatoire tunisien de l’Indépendance de la magistrature, le récent remaniement ministériel ne marque  pas un changement important poussant ainsi son président à  s’interroger sur son importance.

Via sa page facebook, Ahmed Rahmouni a considéré que ce remaniement vient, en premier lieu,  pourvoir aux postes vacants aux  ministères de la justice et  de la culture. Secundo, cette action vise à atténuer les tensions au sein des partis politiques et entre les composantes de la coalition au pouvoir en offrant les ministères des Affaires locales, de la Gouvernance ou même le poste du ministre chargé des Relations avec l’ARP à Nidaa Tounes alors que le portefeuille su Commerce a été attribué à un dirigeant de l’UPL et  la nomination de Nejmeddine Hamrouni comme  conseiller auprès de Habib Essid chargé de la veille et de la prospective qui, selon lui, vise à « satisfaire certaines parties ».

Qu’en est-il de la réaction de l’UGTT ? 

Pour la centrale syndicale,  la nouvelle composition du gouvernement repose sur la politique des quotas partisans aux dépens de la compétence.

« La nouvelle composition ne témoigne pas d’une réelle volonté de remédier aux défaillances constatées au niveau du rendement de certains ministres sortants, lit-on dans un communiqué publié par l’UGTT considérant que le remaniement a délibérément écarté les ministres ayant une approche réformiste et les a remplacés par des ministres n’ayant aucune relation avec la révolution.

D’après la même source, le chef du gouvernement n’a pas pris en considération le principe de concertation ni de consensus, que les différentes parties ont tenu à instaurer comme une tradition pour résoudre les problèmes et traiter les grands dossiers ».

La centrale a,  par ailleurs, appelé l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les parties concernées à assumer leurs responsabilités pour rectifier «cette lacune» au service de l’intérêt du pays et des attentes du peuple dans les domaines de la sécurité, la liberté, le développement et la justice sociale.

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