AccueilLa UNETunisie-SOS IJRAAT : La fin de la bureaucratie mortifère pour les entreprises?

Tunisie-SOS IJRAAT : La fin de la bureaucratie mortifère pour les entreprises?

La première plateforme au service des entreprises en difficulté, lancée ce 1er novembre 2016, a des allures d’aubaine. Entrepris dans le cadre de l’Agenda national pour améliorer l’environnement des affaires à travers la proposition et la concrétisation des réformes économiques, « SOS IJRAAT » a été réalisé grâce à l’appui de la présidence du gouvernement, en étroite collaboration avec l’IACE, l’UTICA et l’UTAP.

Ce nouveau service destiné aux entreprises du secteur privé rencontrant des freins liés aux procédures administratives vise essentiellement à résoudre de manière ponctuelle les problèmes des entreprises grâce à une collaboration rapprochée avec les administrations permettant des solutions au cas par cas. Il facilite aussi l’accès aux procédures administratives applicables aux entreprises du secteur privé, tout en accélérant les réformes nécessaires.
Cette hotline fonctionne en trois phases : l’identification et le diagnostic du problème, le transfert à l’administration pour traitement et enfin le suivi et la relance du dossier.
 «  Ce projet témoigne de la bonne coopération entre le secteur public et le privé », a déclaré la présidente de la centrale patronale, Wided Bouchamoui, au cours d’une conférence organisée ce mardi 1er octobre. Et de préciser qu’ « il s’agit d’une bonne initiative venant à la veille de la Conférence internationale sur l’investissement prévue les 29 et 30 de ce mois courant ».
« Une telle initiative ne peut que servir notre Tunisie en cette période critique de son histoire post-révolutionnaire où elle souffre d’une image négative sur la scène internationale », toujours selon Bouchamaoui.

Cet avis est partagé par Ahmed Bouzghenda, président de l’IACE, qui a tenu à préciser que la réduction des lourdeurs administratives pour les entreprises en éliminant des procédures obsolètes, vagues ou opaques ne peut que favoriser la genèse d’un cadre légal et réglementaire moderne et favorable à l’investissement.
C’est important, a de son côté assuré le président de l’UTAP, Abdelmajid Zar. D’après lui, la simplification des procédures administratives pour les entreprises créera plus de synergie entre l’administration et les opérateurs économiques, mais aussi soignera l’image du pays. «C’est une occasion idoine pour mieux se positionner dans une économie globalisée où la concurrence est rude », a-t-il estimé.

La bataille ne fait que commencer

Pour le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’il y a un espoir de voir l’administration publique sortir de sa crise, c’est bien sûr à travers les réformes nécessaires et la libéralisation des potentiels, ce qui permettrait certainement de regagner la confiance des Tunisiens, mais aussi  d’agir contre la corruption, les pots-de-vin et la contrebande.
 « L’administration tunisienne déjà accablée est plus que jamais appelée à promouvoir son rendement et garantir à ses programmes l’efficience nécessaire de manière à concrétiser les principes de transparence, d’intégrité et d’équité», a dit le chef du gouvernement soulignant qu’une grande responsabilité incombe donc aux fonctionnaires qui sont dans l’obligation d’améliorer leur rendement et de briser les carcans.
Youssef Chahed, qui a reconnu l’existence de difficultés entravant l’action de l’administration publique, a mis l’accent sur l’initiative « SOS IJRAAT », qui s’inscrit dans le cadre de l’agenda national des affaires. Ce cadre vient incarner le partenariat public-privé pour booster l’investissement et pour encourager la création d’emplois et le développement de l’économie nationale.

Cette démarche est cruciale pour Youssef Chahed, mais beaucoup reste à faire pour développer le climat des affaires en Tunisie. D’ailleurs, d’autres initiatives visant à simplifier les procédures administratives régissant les activités économiques ont été mises en place.
Dans une première étape, le projet a porté sur la révision des procédures fiscales, permettant la suppression de 30 procédures et la simplification de 346 autres contre le maintien de 70. Pour la deuxième étape, elle a permis d’éliminer 7 procédures administratives et de simplifier 147 autres tout en maintenant 186 démarches relatives aux départements du Transport, de la Justice, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce, des Domaines de l’Etat et des Affaires sociales.

Par la suite et grâce aux bons résultats enregistrés, il a été décidé, dans le cadre de la troisième étape, d’étendre cette initiative à d’autres départements exerçant des activités économiques dont notamment le ministère des Affaires locales et de l’Environnement, du Tourisme, de l’Equipement et de la Santé. L’idée porte sur la mise en place d’un cadre juridique pour l’institutionnalisation du dialogue entre les secteurs public et privé.
Pour plusieurs observateurs, cette initiative quoi qu’il en soit, n’est, en définitive, qu’une étape de tout un processus visant la promotion de l’investissement dans un pays considéré comme un site très peu attractif à cause de la fragilité de sa transition politique, mais aussi de la mauvaise performance économique avec le départ de grands groupes et le recul de l’investissement, sans oublier les niveaux élevés de la corruption. Les chiffres viennent confirmer ces affirmations.

Depuis la révolution de 2011, l’économie tunisienne se vide de sa substance, 2 000 entreprises ont disparu, dont un quart dirigé par des étrangers.
C’est pour cette raison que la réhabilitation de l’image de marque du pays nécessite plus d’engagement de la part du secteur privé, sachant qu’un exercice d’évaluation rigoureux sera mené auprès des opérateurs de ce secteur afin de mesurer l’impact réel des mesures adoptées.

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