L’exécution par l’Arabie Saoudite de 47 personnes condamnées pour terrorisme ne cesse de susciter une vive polémique dans de nombreux pays principalement au Moyen-Orient. En revanche, la Tunisie a considéré toute réaction à ce sujet comme une ingérence dans les affaires internes de l’Arabie Saoudite et sa réaction s’est limitée à condamner l’attaque subie par l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran et de son consulat dans la ville de Machhad. L’objectif selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères est d’éviter tout conflit dans la région et préserver, entre autres, les intérêts de la région.
Le directeur chargé de la communication au ministère des Affaires étrangères Naoufel Abidi a indiqué dans une déclaration ce lundi 4 janvier 2016 à Africanmanager que le communiqué du ministère des Affaires étrangères condamnant l’attaque contre l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran et de son consulat dans la ville de Machhad n’été pas une bonne affaire.
Il a, toutefois, expliqué que le communiqué du ministère est basé sur les conventions internationales notamment celle de Vienne portant sur les relations diplomatiques et consulaires, les conventions internationales et le droit des traités. Notons à cet égard que la convention de Vienne sur les relations diplomatiques est un traité international réglant les rapports diplomatiques entre pays, l’immunité du personnel diplomatique, et l’inviolabilité des ambassades. Elle a été adoptée le 18 avril 1961 à Vienne (Autriche), et est entrée en vigueur le 24 avril 1964. Elle a été complétée en 1963 par la convention de Vienne sur les relations consulaires.
Naoufel Abidi a fait remarquer, par ailleurs, que la Tunisie a réagi à cette attaque afin d’éviter tout ce qui peut nuire aux relations entre les pays et leur harmonie dans le but de préserver les intérêts de la région.
En réponse aux critiques de certains pays suite aux exécutions en Arabie Saoudite, question dans laquelle la Tunisie s’est abstenue de abstient de s’s’ingérer, le chargé de la communication au ministère des Affaires étrangères a précisé que l’exécution par l’Arabie saoudite de 47 personnes condamnées pour terrorisme est une affaire de souveraineté et que la Tunisie refuse toute forme d’ingérence dans ce sujet.
Rappelons que l’Arabie saoudite avait exécuté 47 personnes condamnées pour “terrorisme” dont le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime.
Parmi les personnes exécutées figurent aussi des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats meurtriers revendiqués par le groupe djihadiste Al-Qaïda en 2003 et 2004, ainsi qu’un Egyptien et un Tchadien. Il s’agit des premières exécutions de l’année 2016 dans le royaume où ont été exécutées 153 personnes l’année dernière, selon un décompte basé sur des chiffres officiels.
L’exécution du dignitaire religieux chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr a été à l’origine d’une vive tension dans tout le Moyen-Orient. L’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran (Iran) a été attaquée, au lendemain de l’exécution, samedi soir, par des manifestants en colère.
À cet égard, le ministère des Affaires étrangères s’est exprimé dans un communiqué, publié dimanche 3 janvier 2016, sur l’attaque subie par l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran et de son consulat dans la ville de Machhad.
Dans le communiqué, il est affirmé que « l’agression constitue une violation flagrante des chartes internationales et porte une atteinte grave aux conventions de Vienne de 1961 » appelant les autorités iraniennes à garantir plus de protection aux missions diplomatiques et consulaires contre ce genre d’agissements.
Le MAE appelle par ailleurs à éviter tout ce qui peut nuire à la relation entre les pays et leur harmonie dans le but de préserver l’environnement de paix.
