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Tunis-Fitch: Les bailleurs de fonds continueront de soutenir la Tunisie dans les années à venir

L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé les notes de défaut émetteur à long terme en monnaie locale et en devises (IDR) de la Tunisie à respectivement ‘BB- et BB, respectivement. Les perspectives sont stables. La note d’émission d’obligations étrangères non garanties de premier rang de la Tunisie a été également confirmée à ‘BB-‘. Le plafond pays a été confirmé à ‘BB’ et la note de défaut émetteur à court terme en devises a été confirmée à ‘B’.

L’agence souligne que le pays est bien classé dans la catégorie de notation ‘BB’ relative aux éléments structurels tels que les indicateurs de développement et de gouvernance. Le PIB par habitant et l’indice de développement humain sont en ligne avec les pays comparables, tandis que les indicateurs de solidité financière et la facilité de faire des affaires se comparent favorablement avec les pays comparables médians. Le risque politique reste élevé dans le pays. Les deux attaques terroristes à Tunis et à Sousse durant le 1er semestre 2015 mettent en évidence les défis sécuritaires. La répression au titre de la sécurité et l’agitation sociale continue peuvent mettre à l’épreuve l’unité du gouvernement de coalition, mais Fitch estime que la formation du consensus politique a prouvé son efficacité depuis la révolution et soutiendra probablement la stabilité politique dans cet environnement difficile.

Les résultats macroéconomiques ont été atones depuis la révolution début de 2011, par rapport à la fois aux normes historiques et aux pays comparables, avec une croissance réelle du PIB en décélération tandis que l’inflation a bondi à un niveau supérieur à celui des pays comparables. Alors que l’inflation ralentit progressivement cette année (une prévision de 4,7% en moyenne), la croissance économique va descendre à moins de 1%, les attentats terroristes du 1er semestre 2015 auront une incidence sur le tourisme et le transport (qui représentent ensemble 12% du PIB).

Un déficit budgétaire inférieur à, 5%

Au-delà de 2015, la persistance du choc de croissance négative induite par le terrorisme demeurera incertaine. À moins que les taux de croissance augmentent, le gouvernement aura du mal à faire face aux pressions sociales. Fitch prévoit que le déficit budgétaire sera inférieur à 5% du PIB en 2015, en ligne avec le budget initial malgré la baisse des recettes fiscales induites par une croissance plus faible. L          ‘agence s’attend à ce que la baisse des cours mondiaux du pétrole contribuent à faire des économies au titre des subventions et les dépenses d’investissement seront de nouveau comprimés. Bien que la dette publique soit plus élevée et de plus en plus différente de celle des pays comparables, avec une hausse prévue se situant à 52,3% du PIB à la fin de 2015, ses échéances et la structure du coût restent favorables grâce à l’appui soutenu apporté par les créanciers officiels depuis la révolution.

Fitch s’attend à ce que ce soutien continue de couvrir une grande partie de grands besoins de financement extérieur du pays dans les années à venir (par exemple à travers un renouvellement du l’accord de confirmation du FMI), qui représente un soutien clair à la notation. Les finances externes demeurent un point faible clé pour la notation. Malgré la forte baisse des prix internationaux du pétrole, l’agence prévoit que le déficit du compte courant (CAD) ne sera que marginalement amélioré en 2015 à 8,5% du PIB ( contre 8,8% en 2014) en raison de la baisse de la production de pétrole, de la faiblesse des exportations de produits manufacturés vers l’UE et de la baisse de 30% attendue des recettes du tourisme. Ce faisant, la dette extérieure nette grimpera à 42,4% du PIB fin 2015, bien au-dessus des 7% chez les pays comparables médians.

Cela va continuer d’exercer des pressions sur les réserves en devises qui ne devraient couvrir que trois mois de paiements extérieurs courants en fin d’année. Les autorités ont commencé à aborder la restructuration des trois banques publiques alors que la faible solvabilité est un point faible de la notation. Après plusieurs retards, la recapitalisation des deux plus grandes banques a été réalisée et coûtera à l’Etat 1% du PIB environ, et leur structure de gouvernance a été remodelée.

Banques publique : un processus de longue haleine

Étant donné que les prêts improductifs représentent 23,9% des prêts bruts dans les banques publiques (en raison de la détérioration massive du secteur du tourisme), leur restructuration sera un processus de longue haleine, malgré la récente hausse des provisions, d’autant plus que le projet de création d’une société de gestion d’actifs est annulé. D’autres besoins de recapitalisation ne peuvent donc pas être exclus.

D’autres réformes structurelles visant à améliorer l’environnement des affaires ont été retardées en raison de la focalisation sur la défense et la sécurité, mais une formule d’ajustement automatique pour le prix du pétrole pourrait être adoptée à la fin de 2015, ce qui permettrait d’atténuer l’incertitude sur le coût des subventions pour le budget.

La perspective stable reflète le point de vue de Fitch que les risques à la hausse et à la baisse de la notation sont actuellement en équilibre. Les principaux facteurs qui pourraient, individuellement ou collectivement, conduire à des notes négatives, sont: – la déstabilisation politique du pays découlant du risque terroriste ou de troubles sociaux. – Un assouplissement de la politique budgétaire. – Défaut de réduire le déficit du compte courant – Défaut d’augmenter le taux de croissance.

Les déterminants du changement de notation

En revanche, les principaux facteurs qui pourraient, individuellement ou collectivement, conduire à une notation positive sont: – Une amélioration structurelle du déficit du compte courant de la Tunisie, conduisant à une réduction des besoins de financement extérieur et de plus solides réserves en liquidités internationales. – Augmentation des perspectives de croissance, liées par exemple à des améliorations structurelles dans l’environnement des affaires et / ou de la situation sécuritaire.

Au titre des hypothèses, Fitch suppose que le prix du baril de pétrole Brent sera en moyenne de 55 dollars et de 60 dollars en 2015 et 2016 respectivement, ce qui devrait atténuer les pressions sur le déficit du compte extérieur et sur l’enveloppe allouée aux subventions. Fitch estime que les bailleurs de fonds officiels continueront à apporter leur soutien à la Tunisie au cours des années à venir.

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