AccueilLa UNETunis : Nidaâ Tounès à vau-l’eau, jusqu’à quand ?

Tunis : Nidaâ Tounès à vau-l’eau, jusqu’à quand ?

A la cadence où Nidaâ Tounès est en train de péricliter, il est de moins en moins dans l’ordre des choses qu’un espoir, si ténu soit-il, puisse se dessiner pour au moins sauver les meubles. Les divisions sont si profondes et les clivages si abrupts qu’on ne donnerait pas cher de la survie du parti même dans la plus chétive des configurations. Même le fondateur du mouvement, Béji Caïd Essebsi, dont la réputation de florentin est si établie, semble en mal de cautèle pour amener les uns et les autres à composition, se bornant à appeler les deux parties en conflit à respecter la feuille de route proposée par la Commission des 13 », et estimant, au demeurant, les crises à l’intérieur des partis comme «  un phénomène naturel, notamment dans une démocratie naissante et un paysage politique en voie de recomposition ».

 Est-ce suffisant pour désamorcer l’ébullition provoquée par les soupçons de népotisme sous le faix desquels il croule pour avoir voulu imposer son fils Hafedh comme son héritier présomptif à la tête du parti ? En tout cas, BCE s’est ostensiblement défendu de chercher à léguer  Nidaa Tounes à son fils en héritage. « Je n’ai pas d’héritier et tous les Tunisiens sont mes enfants », a-t-il affirmé le plus publiquement du monde, lors de la cérémonie organisée au palais de Carthage à l’occasion du 5e anniversaire de la Révolution tunisienne.

BCE  semblerait joindre l’acte à la parole. Il  n’aurait pas vu d’un mauvais œil, lors d’une rencontre avec des dirigeants du parti, que  son fils soit écarté de la direction de Nidaâ qui serait confiée, aux termes d’une proposition formulée par certains caciques de Nidaâ,  à un triumvirat formé de Selma Elloumi, Boujemaâ Rmili et Ridha  Belhaj, ce qui signifie ipso facto que Hafedh Caïd Essebsi sera déchargé de ses responsabilités au sein du parti où il occupe le poste de directeur exécutif.

D’aucuns y voient une ébauche de sortie de crise, car elle aurait l’avantage de déblayer une pierre d’achoppement de taille  qui menace l’existence même du mouvement, en atténuant l’ampleur de cette guerre des chefs que se livrent les dirigeants du parti avec comme conséquence politique majeure, l’accès du mouvement Ennahdha au statut de premier parti à l’Assemblée des représentants du peuple.

Comment sauver un  parti en voie de morcellement ?

Nidaâ Tounès atomisé ! Le constat est sans appel. L’un de ses hiérarques, Faouzi Elloumi, a  annoncé qu’il se retire du nouveau bureau politique issu du congrès de Sousse et qu’il crée un nouveau courant politique au sein de Nidaa Tounès, au motif que « les compromis auxquels a abouti la commission des 13 ont été désavoués» et que  «tout a été modifié selon la logique du fait accompli.

Il a tenu pour responsables ceux qui n’ont pas respecté les compromis, portant ainsi atteinte à l’image du parti auprès de l’opinion publique et aggravant la crise. Il a dit ne pas être concerné par les décisions issues du congrès de Sousse, annonçant la création d’un nouveau courant politique au sein de Nidaa conformément à l’article 2 du règlement intérieur du parti.

Baptisé « Courant de l’Espoir», le courant se veut, selon Elloumi, une «tentative pour sauver Nidaa et pour redonner espoir à ses militants, à sa base électorale ainsi qu’à ses sympathisants, et à défendre la démocratie.

Un écueil de plus pour l’Instance politique de Nidaâ Tounès presque frappée de paralysie. Au point qu’elle a renvoyé à une date qui n’a pas été fixée la réunion prévue vendredi pour rectifier le tir et contenir le mécontentement provoqué par les résultats du congrès de Sousse qui, selon plusieurs dirigeants Nidaistes, n’a pas respecté la feuille de route élaborée par la commission des 13.

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