AccueilLa UNETunisie : Un pays qui dysfonctionne tous azimuts. La Révolution dévoyée !

Tunisie : Un pays qui dysfonctionne tous azimuts. La Révolution dévoyée !

Hormis quelques épars attroupements, du reste aléatoires et dérisoires, ce 7ème anniversaire de la Révolution est célébré dans le désabusement général, à des années-lumière de cette soudaine et forte griserie qui s’est emparée des Tunisiens sitôt répandue la nouvelle que le président alors en place, Zine el-Abidine Ben Ali, a pris la fuite. Tous les espoirs fondés sur cet que l’on croyait central pour le devenir de la Tunisie se sont se sont progressivement effondrés au fil des gouvernements qui se relayaient, depuis, sans apporter les changements si ardemment escomptés, ni même esquisser la perspective qu’ils pourraient intervenir.

A cette euphorie succédait la lassitude qui a vite fait de tourner à la désespérance pour se convertir en contestation aux expressions multiples où la violence n’est pas absente. Une atmosphère délétère accentuée par une classe politique franchement déconnectée de ce qui est censée être son assise populaire, et plutôt occupée à servir ses propres intérêts et des ambitions claniques où la quête du pouvoir est la chose la mieux partagée. Même la Constitution, qui a vocation à être la dépositaire de la conscience du peuple, a été dévoyée pour répondre à des desseins partisans et sans commune mesure avec les aspirations des Tunisiens.

Profond malaise

Un nouveau sondage réalisé par le Centre international de recherche sur les enquêtes par sondage de l’Institut républicain international (IRI) révèle, d’ailleurs un profond malaise économique parmi les Tunisiens. « Les protestations en cours contre les mesures d’austérité du gouvernement renforcent la tendance de longue date de l’insatisfaction évidente dans nos sondages », a déclaré le vice-président des programmes de l’IRI, Scott Mastic. Une majorité écrasante décrit la situation économique actuelle comme « très mauvaise » (68%) ou «plutôt mauvais» (21%), alors que seulement 37% pensent que leur situation financière s’améliorera l’année prochaine. Plus de 80% estiment également que la Tunisie va dans la mauvaise direction. Toutefois, plus de la moitié des Tunisiens sont « très satisfaits » (29%) ou « plutôt satisfaits » (26%) de la « guerre contre la corruption » annoncée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed au printemps 2017.

En attendant un hypothétique sursaut

Comme on peut le noter, le diagnostic est sans appel avec comme corollaire une funeste projection sur l’avenir, alors que des politiques sans consistance sont conçues sans prise réelle sur le vécu des Tunisiens et menées à l’enseigne de l’improvisation, en tout sans la moindre touche d’imagination qui puisse déblayer le terrain vers la concrétisation des pléthorique promesses faites et jamais tenues par toutes les formations politiques, singulièrement celles qui tiennent les rênes du pouvoir.

C’est comme si on est en présence de gouvernants qui gèrent la chose publique sur le mode d’expédition des affaires courantes, sans la moindre vision qui se projette sur l’avenir et qui mobilise au service d’objectifs clairs, convenus pour la réalisation desquels les Tunisiens ne rechigneraient pas à faire des sacrifices, ni à s’accommoder des « mesures douloureuses » qu’on leur sérine sur toutes les fréquences. La dernière loi de finances en est la plus criante illustration avec la vague de protestations et d’actes de pillage et de vandalisme auxquels elle a donné lieu. Le gouvernement y a vu le fait d’énergumènes contre lesquels il est de meilleur ton de sévir qu’une alerte dont il faut tenir bon compte pour engager enfin les vraies réformes et mettre en place l’architecture idoine à la faveur de laquelle il sera possible de s’affranchir de ces sept longues années de galère enclenchées par la Révolution.

A la vérité, les Tunisiens sont dans leur droit de réclamer que les choses changent vite et mieux, exaspérés qu’ils sont par d’exécrables politiques pratiqués par des gouvernements, d’abord néophytes et surgis de nulle part et ensuite relayés par d’autres frappés de paralysie, ringards et otages de très mauvais arrangements politiques. C’est ce qui souligne l’urgence d’un sursaut, immédiat et salutaire, nécessitant des bouleversements tout aussi salutaires dans la manière de gérer le pays et dans les ressorts qui la fondent à ce jour.

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