AccueilLa UNER. Ghannouchi l’a-t-il lâché ? «Non. Ennahdha n’est pas revenue sur son soutien...

R. Ghannouchi l’a-t-il lâché ? «Non. Ennahdha n’est pas revenue sur son soutien à Youssef Chahed» dit A. Mekki !

Le chef du gouvernement était en mission, envoyé par le chef de l’Etat, nous précise-t-on à La Kasbah, en Chine pour assister au Forum de la coopération sino-africaine. Sitôt parti, des développements inattendus se précipitent et précipitent tout un pays dans l’instabilité gouvernementale. Rached Ghannouchi rencontre son partenaire au pouvoir, Béji Caïed Essebssi (BCE). Le même jour, l’ennemi public personnel du chef du gouvernement, Hafedh fils de Béji, réunit quelques membres du gouvernement de Chahed appartenant à Nidaa Tounes. Et le lendemain, BCE reçoit l’autre ennemi de Youssef Chahed, Noureddine Taboubi, le SG de l’UGTT, qui avant une journée auparavant essayé de bloquer le retour des TRE avec une grève de la CTN (Compagnie tunisienne de navigation) qui les transportait. On dirait presque que BCE lui rendait le coup de la démission de Lotfi Brahem alors qu’il était en voyage. Brahem comme Kaddour auraient pourtant été renvoyés avec l’accord de BCE, soutiennent toujours les services de communication de Chahed.

⦁ RG faiseur de Buzz

Lundi 3 septembre, c’est la vidéo de Rached Ghannouchi à la sortie de sa rencontre avec BCE qui a fait un petit Buzz. Debout, avec en arrière-plan la photo de Bourguiba et le buste de Hannibal, tremblant légèrement de la main gauche, l’homme semblait fatigué (ce que confirmera Abdellatif Mekki à Africanmanager). Il avait le verbe hésitant et la locution difficile, cherchant parfois ses mots, lui d’habitude très loquace et sûr de ses mots qu’il choisit avec pertinence. Il évoque la «réunion de discussion avec le président de notre Etat» et va directement au vif du sujet en indiquant que l’objet de la discussion était «la crise politique et la suspension des discussions au sein du Document de Carthage 2», en faisant de cette suspension la cause principale de la crise politique. On comprendrait alors que RG était venu demandant le retour aux réunions des signataires de ce document pour essayer de débloquer la crise. Interviennent alors les quelques mots qui ont fait polémique. «Le Document de Carthage, qui a réuni toutes les parties, sociales et la majeur partie des parties politiques, qui s’était mises d’accord sur 63 points et il y a eu différent sur le point 64 [Ndlr : Point relatif à la non-candidature de Chahed et au changement, partiel ou total du gouvernement]. Une chance s’offre aujourd’hui, pour mettre en exécution tous ces points et d’y obliger le gouvernement et de relancer ainsi les discussions du Document de Carthage 2 sous la houlette de monsieur le président».
Et ce seront les 33 derniers mots de la déclaration de Rached Ghannouchi qui mettront le feu aux poudres des supputations et des interprétations, affirmant toutes qu’Ennahdha aurait cédé aux pressions de Carthage et RG à celles de BCE, de lâcher Youssef Chahed. Presque toute la presse, déjà de plus en plus braquée sur le chef du gouvernement à propos du dernier coup de balai dans le ministère de l’énergie et à propos de la gestion de l’affaire Khaled Kaddour, d’autant que le porte-parole de Chahed qui lançait des accusations de corruption rétropédale et dit de Kaddour qu’il est «compétent et intègre».

⦁ Mekki remet les pendules d’Ennahdha à l’heure de Pékin

Rétropédaler, c’est ce que semble faire Ennahdha, après les déclarations de son patron. «Ennahdha n’a rien à voir de partisan, dans cette dispute [Ndlr : Entre YC et BCE]», dit d’emblée Abdellatif Mekki d’Ennahdha dont l’attaché de presse refusait de nous parler et dont l’opérateur téléphonique refusait de nous mettre en relation avec le porte-parole Imed Khémiri, lorsqu’Africanmanager lui demande ce que voulait dire Ghannouchi à la sortie de sa dernière réunion avec le chef de l’Etat. Nous rappelons alors à Mekki que tout le monde e avait compris qu’Ennahdha lâchait le chef du gouvernement et ne le soutenait plus. «Ce n’est pas vrai. Nous essayons seulement de trouver la formule où chacun y trouverait son compte», explique le membre du conseil de la Choura. Et d’ajouter ensuite que «Youssef Chahed est un homme politique jeune et nous n’avons pas le droit de briser sa carrière politique, car nous avons besoin d’enrichir la nouvelle classe politique et nous ne sommes pas prêts à le faire sortir par la petite porte. Nous sommes aussi en situation de consensus avec le président de la République et qui a son propre point qu’il nous faut appliquer, de manière ou d’autre. Il y a enfin, la situation économique, sur la base de laquelle les partenaires sociaux et l’UGTT demandaient, au début le changement de quelques postes ministériel et par la suite le changement de tout le gouvernement. Ennahdha n‘a pas d’exigences particulières. Pour nous, si Chahed reste, nous lui demanderons de s’occuper des problèmes du pays».

⦁ «La demande de non-candidature de Chahed est celle de BCE»

Et Abdellatif Mekki de conclure ainsi dans sa déclaration téléphonique à Africanmanager : «notre position n’a pas changé. La condition de la non-candidature de Chahed, croyez-moi, n’est pas propre à Ennahdha, mais c’est aussi celle du chef de l’Etat qui aurait peut-être la volonté de se porter de nouveau candidat à la présidence et qui ne voudrait pas de la concurrence de Chahed. Nous, nous disons à Chahed, soit de patienter, soit de quitter le gouvernement et de candidater en dehors du gouvernement».
C’est en substance ce qu’a déclaré Mekki à Africanmanager. Une déclaration qui remet les pendules à l’heure de Pékin, où se trouve actuellement le chef du gouvernement. Mais une déclaration aussi qui laisse entrouvertes les portes de la crise politique que connait depuis quelques mois la scène politique et la composition gouvernementale. Une position qui visiblement tranche avec tout ce qui a pu être compris de la déclaration de Rached Ghannouchi. En dehors de la personne de Mekki, cette position reste celle d’un parti versatile et qui peut y revenir à n’importe quel moment comme son leader en a plusieurs fois fait la démonstration. Une position enfin qui pourrait conforter Youssef Chahed, s’il la prenait au premier degré. Car, entretemps, les rencontres, secrètes ou publiques, ont repris de plus belle entre les principaux signataires du Document de Carthage et Nidaa s’y affère de manière particulière pour essayer de fermer le piège sur Youssef Chahed avant son retour de Pékin. Wait and See !

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -