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Tunis : Plus d’augmentation, ni en salaire ni en indemnité, y compris pour les Instits, jusqu’à fin 2017 !

La signature, il y a une semaine, de l’accord d’augmentation générale des salaires dans le secteur public, coûtera au budget le montant de 1800 MDT sur trois années, soit 600 MDT de plus dans une masse salariale qui «bouffe» déjà 13 % du PIB, comme nulle part ailleurs au monde, selon la DG du FMI lors de sa dernière visite en Tunisie. Pour mémoire, selon la loi de finances complémentaire, la masse salariale pour l’exercice 2015 était estimée à plus de 11,5 milliards DT, sur un total de dépenses du budget de 12,6 milliards DT. Interrogé par Africanmanager, le ministre des Finances a clairement indiqué que le gouvernement ne dispose pas pour l’instant de cet argent et que des réunions sont en cours, au sein de son département, pour trouver le moyen de financer cette augmentation de salaires.

Commentaire simpliste et à la limite de l’inconscience et de l’irresponsabilité économique, celui du chef de l’Etat qui disait sur Nessma TV que «l’effort consenti par l’Etat est inédit, mais nous disons que ce n’est pas grave tant que cela va pour nos enfants et que c’est toujours mieux que d’autres dépenses». Un peu plus responsable, celui du ministre des Affaires sociales, ce lundi 28 septembre 2015 sur les ondes de la Radio nationale, qui expliquait que «la paix sociale a un prix», celui de 1,8 milliards DT !

Ceci dit, comme l’explique le ministre des Affaires sociale dans ce qui ressemble à un «Road-show» médiatique, il semblerait que ces deuxièmes augmentations salariales dans l’année soient les dernières dans une perspective de 3 années. Ahmed Ammar Youmbaï répète, en effet, que cet accord triennal n’est pas près de se renouveler jusqu’à 2017. Il affirme que l’accord comprend aussi «un engagement officiel de l’UGTT à ne plus demander d’augmentations salariales générales ou spécifiques, pendant ce qui reste de 2015 et les années 2016 et 2017.

Ne seront pas non plus acceptées toutes les demandes syndicales qui ont une incidence financière», affirme A.A Youmbaï avant d’indiquer que tout cela, quels que soient les prochains développements de la conjoncture économique nationale. Le ministre affirme à tous ceux qui veulent l’entendre  qu’aucune augmentation de salaire, ni d’aucune indemnité spécifique, ne sera accordée,  ajoutant, comme un vœu pieu qu’il espère s’exaucer ,  « quelle que soit la direction qui prendra les rennes de l’UGTT à l’issue de ses prochaines élections ». Interrogé si cela s’appliquera aussi aux instituteurs, le ministre le confirme.

Le bras de fer du secrétaire général du syndicat de ces derniers continuant avec le ministre de l’Education et avec le chef du gouvernement,  Mastouri Gammoudi, qui est certainement resté sur le baba après la signature de l’accord qui touchera plus de 800 mille agents de l’Etat par son patron Houcine Abassi, semble avoir déjà perdu sa guéguerre.

Il reste à dire, après ce nouvel accord d’augmentation générale des salaires qui ne sera certainement pas d’un impact positif sur le potentiel de concurrence de l’économie tunisienne qui table beaucoup sur le retour des IDE, qu’il intervient alors que le gouvernement parle encore de nouveaux recrutements dans la fonction publique. Cela n’arrangera pas non plus les affaires du budget où la masse salariale explosera encore plus.

Il reste surtout à dire que l’UGTT a signé un document qui ne fait que faire allusion à la paix sociale et ne la désigne guère explicitement. Dans ce même accord, l’UGTT n’a rien signé qui fasse référence, ni de près ni de loin, à une quelconque maîtrise des mouvements sociaux et des grèves. Or, c’est justement et presqu’uniquement ce facteur des grèves qui handicape la réalisation des investissements publics, retient les investisseurs privés, pousse plus d’un investisseur étranger au départ et entraîne les IDE à la baisse. Nous ajouterons à cela cette impression, tellement généralisée qu’elle en devient une vérité, que la direction de l’UGTT a depuis 2011 perdu le contrôle de sa base.

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