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Tunisie : Un nouvel aéroport, pour quoi faire ?

Le trafic, passager et avions, se réveille un peu, mais sans qu’il y ait de quoi se lever la nuit. Sur les 7 premiers mois de l’exercice courant, le trafic passagers était en toute petite hausse de 0,37 %, notamment dans le régulier et le non-régulier (3,55 % chacun), alors que le trafic national était en forte baisse de 28,49% pour les aéroports gérés par l’OACA. Dans les deux aéroports de la TAV, c’est une baisse générale du trafic des passagers de 19,42 %. Pour l’ensemble des aéroports tunisiens (OACA et TAV), c’est une baisse générale de 4,25 % et de 9,23 % pour le trafic des avions. Le trafic des passagers ne s’est d’ailleurs légèrement réveillé qu’en juillet dernier, passant les 6 autres mois de l’année dans le rouge chez les deux opérateurs (OACA & TAV).

Cette situation ne semble en tous cas pas impacter l’activité de l’opérateur tunisien, dont le chiffre d’affaires facturé et TTC à fin juillet 2016 a même grimpé de plus de 23 MDT par rapport aux 7 premiers mois de l’exercice 2015, passant ainsi de 155,616 MDT à 178,844 MDT. Le CA est en grande partie composé des redevances aéronautiques qui ont augmenté de plus de 21 MDT, des frais de concession qui ont grimpé de 10 MDT.

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  • Déjà 9 aéroports et Tunis en veut plus. Besoin réel ou parfum de convoitise foncière ?

Il faut rappeler ici que la Tunisie compte 9 aéroports, dont sept gérés par l’Office de l’aviation civile et des aéroports, et deux (Monastir et Enfidha) entre les mains de l’opérateur turc TAV. Sur la période des 7 mois 2015, le trafic passager chez ce dernier était en baisse 19,42 % contre une toute légère hausse pour l’OACA.

Mais ce qui est le plus important ici, c’est que ces 9 aéroports représentent une capacité totale de 19,050 millions de passagers dont plus de 10,5 millions pour le seul opérateur public. Or les réalisations des 2 opérateurs (OACA & TAV) restent loin, très loin de la capacité cumulée dont dispose le pays, avec 4,213 millions de passagers contre 4,419 millions en 2015. Certains aéroports, comme celui de Sfax, ne font pas plus de 11 mille passagers au cours du mois de juillet, d’autres comme celui de Tabarka restent fermés depuis des lustres et d’autres comme Gafsa Ksar n’ont fait que 263 passagers en un mois.

Tout cela alors que la Tunisie, qui s’endette et n’arrive pas à boucler son budget 2016, se remet à parler de la nécessité de construire un nouvel aéroport et du choix non encore tranché entre la construction et l’extension de l’actuel Tunis Carthage. Elle en avait, il y a quelques années, un à Enfidha et avait dû le donner en concession, à perte, puisqu’elle dut lui ajouter Monastir pour que TAV accepte une concession pour laquelle elle ne paie plus, étant elle-même en difficulté, depuis quelques années.

L’un des plus fervents défenseurs de cette thèse du nouvel aéroport, comme il en a déjà parlé à Africanmanager depuis janvier 2016, est Khaled Chelli, qui explique ce besoin par «la capacité de l’aéroport de Tunis-Carthage qui est de 5 millions de passagers par an est qui est déjà atteinte depuis 2014 où on a déjà fait 5,3 millions». Le PDG de l’OACA précisait alors même que le dossier de l’extension avait déjà été officiellement déposé auprès du gouvernement. Pourquoi alors entend-t-on de nouveau parler d’un nouvel aéroport ?

Des sources qui désirent rester anonymes rappellent que la situation foncière de l’actuel aéroport de Tunis Carthage n’a jamais été tirée au clair et que les convoitises d’une telle superficie, à deux pas et désormais entourée de constructions, se seraient de nouveaux réveillées.

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