Les mauvaises langues pourraient rappeler la récente déconfiture juridique du SG de l’UGTT.
En juin dernier, le Parquet avait décidé la suspension du dernier congrès de l’Organisation ouvrière à Sousse, qui devait permettre à Tabboubi de rempiler pour un mandat supplémentaire de SG de l’omnipotente Centrale syndicale ouvrière. Ce dernier était cependant passé outre.
Le 25 novembre 2021, le tribunal de première instance de Tunis a tranché dans l’affaire déclenchée suite à une plainte déposée par une syndicaliste contre la direction même de l’UGTT, et mettait fin aux décisions prises par le conseil national de l’UGTT sur l’organisation d’un congrès non électif.
Elles pourraient aussi rappeler la dernière décision du chef de tout l’Etat tunisien de renvoyer le PDG de la SNDP, société étatique où travailler le fils du SG de l’UGTT, bien qu’il ait ordonné la nomination d’un syndicaliste à la tête du distributeur national de pétrole en Tunisie. Mais ce ne sont que de « ragots de mauvaises langues » !
– Saïed et Tabboubi ont déjà croisé le fer
Depuis, Noureddine Tabboubi, que Kais Saïed remerciait 3 fois pour son soutien contre Hichem Mechichi et le traitait de vrai patriote, faisait de nouveau sa mue de belliqueux, agressif et provoquant opposant au chef de tout l’Etat tunisien. Un opposant, qui n’a théoriquement rien à voir avec les partis politiques que détestent le président de la République, et contre lequel il peut peu de choses, ne pouvant, ni en suspendre l’activité comme pour l’ARP, ni le châtier de quelque manière que ce soit.
Les deux hommes avaient déjà croisé le fer, une première fois en juin dernier lorsque Saïed avait semblé dénigrer le « Dialogue national » made-in-UGTT. Et jamais deux sans trois, Tabboubi vient cette semaine d’éperonner Saïed à nouveau.
Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi lui a en effet signifié le refus de l’UGTT d’un système électoral en se référant à la base, annoncé par Saied lors de la campagne électorale présidentielle en 2019, et la seule idée qu’il brandissait en 2019 en guise de programme, et la finalité de sa candidature au poste de chef d’Etat.
– Et il « pouthe » même le « bouthon » un peu plus loin …
Sans renier tactiquement les décisions prises par le chef de tout l’Etat le 25 juillet 2021, certainement pour ne pas se mettre à dos « le peuple veut », le SG de l’UGTT déplorait mercredi sur une radio privée (ar) « les rhétoriques du chef de l’Etat, qui n’ajouteront rien au pays aujourd’hui », soulignant que « le syndicat appelle à la cessation des rivalités et à la poursuite du processus du 25 juillet dans un cadre participatif ». Tabboubi a aussi regretté que « le président de la République se soit volontairement verrouillé, se propulsant à la tête du pouvoir exécutif et contrôlant tous les leviers de l’État », et appelé à « la nécessité de plafonner les délais des mesures exceptionnelles et de donner une vision claire de ses options politiques », soulignant de nouveau « le refus du syndicat de donner un chèque en blanc face à une voie ambiguë ».
– … et s’en prend même à Nejla Bouden
L’offensive du Boss de l’UGTT n’épargne pas non plus désormais la Cheffe du gouvernement, qui avait pourtant jusque-là été plus que « sympa » en lui signant tout ce qu’il demandait. Et dès le lendemain de son attaque contre Saïed, il se branche de nouveau sur la même radio privée, pour prendre en pitié la cheffe du gouvernement et dire (ar) : « Pauvre Premier ministre Cheffe de gouvernement Nejla Bouden (…) elle n’a aucune autorité (…), à chaque question que nous discutons avec elle, elle demande de se référer au Président avant de prendre toute décision, et ainsi elle devient un intermédiaire en la matière ».
Déjà en rupture donc avec un chef d’Etat qu’il critique vertement, et très remonté contre l’idée politique qu’il porte, et il s’oppose désormais ouvertement, il déclare qu’il est en rupture aussi avec sa cheffe de gouvernement (ar). « Il n’y a aucune communication entre le gouvernement et l’UGTT concernant la préparation d’un plan de relance de l’économie et les consultations avec le Fonds Monétaire international » disait-il encore jeudi.
Or, ce dernier exigerait un consensus de la part des partenaires sociaux du gouvernement, sur le programme qu’il prépare pour l’accès à un nouvel accord d’assistance financière.