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Un partenariat empoisonné !

Les méfiances suscitées par la tendance des partenaires européens à politiser les relations économiques et commerciales avec  leurs clients ont été renforcées, dernièrement, par des motifs plus objectifs d’ordre économique, propres à pousser à des reconsidérations profondes, ont constaté dernièrement des analystes bien informés d’Europe et d’autres horizons.

Lors de la 2ème édition des tables rondes « Africa Business Talks » tenue, il y a quelques jours à Tunis (jeudi 15 décembre), l’économiste en chef à la Chambre de Commerce International de Paris, en France, Mélanie Laloum, a averti que la Tunisie et les autres pays nord-africains risquent de se heurter à un ralentissement de leurs échanges commerciaux avec les pays européens, en raison du contexte inflationniste que vivent les pays européens, et à l’échelle internationale. Le taux d’inflation a grimpé à 10,9% dans  l’Union européenne.

 « Une remontée très rapide des taux directeurs opérée par les banques centrales européennes pourrait déclencher des dépréciations monétaires dans les pays de cette région, en particulier, la Tunisie, le Maroc et l’Egypte », a-t-elle souligné lors de la rencontre organisée par le Conseil Bancaire et Financier (CBF), en partenariat avec l’ICC Paris, au siège du CBF. 

Participant en ligne à cette rencontre portant sur la thématique « Quels outils pour accélérer le développement économique en Afrique ? : Le financement du commerce africain – le modèle tunisien », l’experte française a fait savoir que ce resserrement monétaire effectué par les pays européens, qui restent vulnérables aux pénuries de gaz et aux augmentations des prix des produits énergétiques va encore exacerber l’inflation, le fardeau de la dette dans la région de l’Afrique du Nord et par voie de conséquence la reprise économique.. 

 Selon elle, ce resserrement va, également, provoquer une fuite des capitaux qui peut être assez « rapide » et « violente », entraînant ainsi des dépréciations monétaires pour l’ensemble des pays de la région qui demeurent « très dépendants » de leurs partenaires commerciaux européens.

 Face à cette situation, a-t-elle dit, les entreprises de la région vont devoir évoluer dans un environnement « très incertain » et « volatile » et rencontreront une difficulté à accéder à un financement domestique et extérieur.

Virage salutaire

Plusieurs conférenciers participant à cette rencontre ont préconisé, à cette occasion, comme remède à ce mal européen, un virage salutaire du côté des partenaires maghrébins et africains, plaidant, notamment, pour la mise en œuvre de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui est de nature à accélérer le développement économique du continent africain. 

 En effet, la ZLECA pourrait stimuler le commerce intra-africain jusqu’à 33 % et réduire le déficit commercial du continent à hauteur de 51 %, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

 Pour Fakhri Bouzaien, représentant du ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, les échanges intra-africains sont les plus faibles au monde dans la mesure où ils sont estimés entre 15% et 18%.

 Il a, par ailleurs, souligné que la Tunisie dont le premier partenaire commercial est l’Europe, œuvre actuellement à développer ses échanges avec les pays africains, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne. 

 D’après lui, les échanges commerciaux entre la Tunisie et cette région du monde représentent moins de 3% du volume global des exportations tunisiennes, ajoutant que l’objectif est de porter ce chiffre à 5% d’ici 2025.

 Il a, dans le même contexte, fait remarquer que cinq secteurs prioritaires ont été identifiés en matière d’exportation en Afrique, et ce, dans le cadre de l’accord  de la ZLECA.

 Il s’agit des secteurs du textile et habillement, des composantes automobiles, des produits pharmaceutiques et des TIC, a-t-il indiqué, précisant que les secteurs mentionnés jouissent d’un véritable potentiel d’exportation.

 Et de rappeler que la Tunisie a été sélectionnée parmi les huit premiers pays africains qui lanceront la mise en œuvre de l’accord de la ZLECA, ratifié en juillet 2020.

S.B.H

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