Alors que le Premier ministre israélien se prépare à s’exprimer devant le Congrès américain le 24 juillet, de hauts responsables et des personnalités publiques israéliennes ont appelé mercredi dans les pages du New York Times à l’annulation de son discours.
« Il ne fait aucun doute que Netanyahou tentera à travers ce discours de renforcer son emprise fragile et se vanter auprès de ses électeurs du prétendu soutien des États-Unis à sa politique défaillante », ont-ils écrit.
« Le Congrès a commis une terrible erreur », ajoutent-ils dans la tribune, signée par le scientifique David Harel, l’ancien chef du Mossad Tamir Pardo, la présidente du conseil public du « New Israel Fund » Talia Sasson, l’ancien Premier ministre Ehud Barak, le lauréat du prix Nobel de chimie Aaron Ciechanover et l’écrivain David Grossman. « Netanyahou ne représentera pas l’État d’Israël et ses citoyens, et se verra en outre récompensé pour sa conduite scandaleuse et destructrice envers notre pays », ont-ils écrit. « Comme beaucoup d’autres, nous croyons qu’il détruit Israël à un rythme alarmant, au point que nous risquons finalement de perdre le pays que nous aimons », ont-ils souligné.
« Jusqu’à présent, Netanyahou n’a pas réussi à formuler un plan pour mettre fin à la guerre à Gaza ni obtenir la libération de dizaines d’otages. Au minimum, une invitation à s’exprimer devant le Congrès aurait dû être conditionnée à la résolution de ces deux questions, et en outre, à un appel à de nouvelles élections en Israël », ont-ils ajouté.
Les hauts responsables ont « rappelé » au Congrès la crise diplomatique qui a récemment éclaté entre le Premier ministre et l’administration Biden. « L’invitation de Netanyahu est une récompense pour le mépris qu’il a envers les efforts américains visant à élaborer un plan de paix, à permettre une plus grande aide aux habitants de Gaza assiégés et à faire un meilleur travail pour sauver les civils là-bas. »
Les auteurs de la tribune affirment aussi que « par-dessus tout, de nombreux Israéliens sont convaincus que Netanyahou a saboté des accords proposés avec le Hamas qui auraient conduit à la libération des otages dans le but de poursuivre la guerre, et ainsi éviter l’inévitable examen de conscience politique auquel il sera confronté lorsqu’elle prendra fin. »