Les enquêtes pénales à l’encontre d’au moins 20 membres du Parlement, aujourd’hui dissous, « à motivation politique s’apparentent à un harcèlement judiciaire et constituent une tentative d’étouffer l’exercice pacifique des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association par les membres du parlement que le président Saied a d’abord suspendu et qu’il a maintenant dissous par décret », déclare Amnesty International
« Ces enquêtes sont les dernières en date d’une série de mesures répressives extrêmement inquiétantes prises par les autorités tunisiennes et doivent être immédiatement abandonnées, a dit Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« Le fait que les enquêtes aient été lancées le jour même où le président Saied les a ordonnées en dit long sur l’emprise toujours plus forte qu’il exerce sur le système de justice pénale – et sur l’utilisation de plus en plus abusive des tribunaux par les autorités pour cibler les détracteurs de l’État », ajoute-t-elle.
« Les autorités tunisiennes doivent mettre fin à la persécution politique des membres du Parlement et respecter, protéger, promouvoir et réaliser leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, conformément aux obligations internationales du pays en matière de droits humains. Le recul des droits civils et politiques essentiels doit cesser », a affirmé Heba Morayef.