AccueilLa UNEAprès Reuters, c'est l'AFP qui enfonce le clou de la Banque mondiale

Après Reuters, c’est l’AFP qui enfonce le clou de la Banque mondiale

Ce qui était au départ une simple information d’agence presse qui laissait incrédules ceux qui ne voulaient pas y croire, est désormais une décision pleine et entière tombée comme un couperet dans la foulée de la crise migratoire subsaharienne provoquée les déclarations du président de la République, Kais Saied, voici une quinzaine de jours.

La Banque mondiale- c’est d’elle qu’il s’agit- a bel et bien suspendu l’octroi de nouveaux prêts à la Tunisie, en proie à des difficultés financières, après que les « accusations de racisme et les  propos  incendiaires » à l’encontre des migrants d’Afrique subsaharienne, rapporte l’agence France Presse, embrayant sur la dépêche de Reuters reprenant le courriel adressé  par  le  président  de la BIRD, David Malpass, informant le  personnel de l’institution,  dimanche soir, que celle-ci avait reporté indéfiniment une réunion clé du conseil d’administration sur la Tunisie, et  déclarant que la tirade de Kais  Saied avait déclenché un « harcèlement à caractère racial, voire des violences ».

Une décision lourde de conséquences pour la Tunisie  enlisée dans une crise économique qui a vu l’inflation atteindre 10,4 % et le chômage 15,2 %, selon les derniers chiffres officiels.

Les hauts responsables de la Banque mondiale devaient se réunir le 21 mars pour discuter du « cadre de partenariat national » de l’institution, qui définit les priorités de la Tunisie jusqu’en 2027, une réunion « reportée jusqu’à nouvel ordre », a décrété Malpass, relayé par un  fonctionnaire de la Banque mondiale,  souhaitant garder l’anonymat qui a indiqué qu’il était peu probable qu’un nouveau financement soit approuvé tant que la « situation n’est pas clarifiée » et que le cadre n’a pas été approuvé.

Ce qui est certain et dans le même temps gravissime, c’est que cette décision intervient au pire moment pour les Tunisiens  qui ont enduré des années de difficultés économiques croissantes, aggravées par la pandémie de coronavirus et les retombées de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le FMI sur les pas de la BM !

Depuis 2021, le pays est en pourparlers avec le Fonds monétaire international, autre bailleur de fonds mondial de la Banque mondiale, en vue d’obtenir un prêt de sauvetage de 2 milliards de dollars.

Ces négociations, qui dépendent en partie du financement de la banque, pourraient maintenant être repoussées.

Le fonctionnaire a déclaré à l’AFP que « maintenant que la Banque mondiale a fait ce qu’il fallait » en réponse à l’affaire des migrations, le FMI subirait des pressions pour ne pas approuver un renflouement.

« Le FMI pourrait être réticent à approuver un accord qui était controversé au départ, surtout maintenant qu’un autre grand prêteur basé à Washington est en train de se retirer », a-t-il estimé.

Entre-temps, les discussions sur le financement de la Banque mondiale pour la Tunisie – notamment un prêt de 20 millions d’euros (21 millions de dollars) pour aider à construire un câble d’exportation d’énergie solaire vers l’Europe – sont en suspens.

« Il est peu probable que de nouveaux projets soient approuvés avant que le cadre de partenariat national ne soit approuvé », a déclaré le fonctionnaire de la Banque mondiale.

« Plus la situation s’éternise, plus la Tunisie perdra des fonds.

Expliquant les ressorts de sa décision,  Malpass a déclaré que la Banque mondiale que le bailleur de fonds « resterait pleinement engagée » en Tunisie et a souligné que la sécurité de ses nombreux employés originaires d’Afrique subsaharienne était une priorité.

Les Tunisiens calment le jeu

Officiellement, Les autorités tunisiennes ne se sont signalées par aucune réaction. Toutefois, le ministre de l’Economie et du Plan, Samir Saied, a démenti mardi la suspension du partenariat entre la Tunisie et la Banque mondiale  dont la position est claire, a-t-il dit, soulignant qu’il s’agit  uniquement d’ « un report des discussions sur le prochain programme avec la Tunisie ».

Le ministre a estimé que ce report n’aurait pas d’impact négatif sur la Tunisie, rappelant que la Banque mondiale contribuerait au financement du projet d’interconnexion électrique Tunisie-Italie, alors  que le prêt de 20 millions d’euros y afférent est en suspens.

Pour sa part, le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, Férid Belhaj, a nié, mardi 7 mars, que la Banque mondiale soit revenue sur les conventions conclues avec la Tunisie concernant le financement de certains projets futurs convenus d’un commun accord.

Dans des déclarations à Mosaïque FM, il a assuré que les contacts se poursuivent avec le gouvernement tunisien concernant les projets futurs, disant que rien n’a changé entre la Banque mondiale et la Tunisie sur le plan opérationnel et celui du financement.

Il a indiqué qu’il s’agit d’une suspension provisoire du cadre du partenariat qui définit les orientations stratégiques des opérations pour la quinquennie  2023/2027, comme il est d’usage avec les autres pays membres. En effet, tous les cinq ans, nous élaborons avec chaque pays membre le cadre stratégique des relations pour la prochaine quinquennie.

Les négociations à ce sujet avec la Tunisie étaient programmées pour le 23 mars. Mais, après la polémique survenue en Tunisie, nous avons décidé de les ajourner en attendant que les choses se calment, a affirmé Belhaj, précisant que la Banque mondiale a apprécié les réformes présentées par le gouvernement tunisien.

Aussi, a-t-il déclaré, le Conseil d’Administration a préféré ajourner les discussions en attendant que la situation se calme et reporté provisoirement les négociations sur le cadre stratégique des relations avec la Tunisie.

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1 COMMENTAIRE

  1. L’affaire des africains subsaharienne n’est qu’un prétexte pour faire pression à la Tunisie en matière de démocratie à l’Européenne et aux bailleurs de fonds occidentaux. Il es temps que les responsables tunisiens tirent les enseignements de leur mauvaise politique en optant:
    1- pour un décret loi interdisant tout média ou toute personne qui dénigre la politique actuelle de son pays et demande l’intervention de l’extérieur contre leur pays, leur action sera considérée comme étant des traîtres de la nation. Il ne s’agit pas de la liberté d’expression qui est autorisée par la constitution mais plutôt du dénigrement et du mensonge qui détruit l’image du pays.
    2- les responsables du gouvernement doivent sortir de leur bureau pour informer les citoyens de la vraie situation économique générale avec clarté et sincérité en évitant le discours d’autres fois, tout est bon, tout est parfait, un discours que les tunisiens connaissent depuis plus de 30 ans, Il n’y a pas mieux de dire la vérité aux tunisiens et les efforts collectifs à faire, il est de la responsabilité de tous et non du gouvernement seulement.
    3- Chaque mot prononcé engage le responsable et détermine le niveau de crédibilité de son action. Ceux qui mentent ou détournent la vérité pour une cause politique ou intérêt personnel seront considérés comme des traîtres de la nation, ils seront punis sévèrement conformément à la loi à actualiser.
    4- Sauver la Tunisie est l’affaire de tous les tunisiens pas uniquement le gouvernement, celui-ci doit rendre compte aux tunisiens des programmes, des réalisation et des difficultés rencontrées. Des campagnes de sensibilisation sont à programmer.

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