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Argent spolié: «La Tunisie n’a pas demandé aide à la StAR» pour le retrouver, assure Ferid Belhaj

Le Vice-président de la Banque Mondiale était, la semaine dernière, en Tunisie. C’est « dans le cadre d’une mission d’engagement avec le gouvernement de Mme Bouden », cadrait-il cette visite dans une interview exclusive pour Africanmanager.

Veni, vidi, vici, il assure que « il y a aujourd’hui, on le sent, une tension au niveau des finances publiques tunisiennes, qui peut avoir des répercussions négatives sur les personnes défavorisées ». Il ne divulguait pas là un secret. Il confirmait par contre un diagnostic, reconnu par tous, sauf par le chef de tout l’Etat tunisien qui en parle désormais devant ses pairs d’Europe et d’Afrique, tout en continuant à dire que le pays ne manque pas d’argent. Kais Saïed s’acharne même à demander audit de tous les crédits reçus par la Tunisie. On ne sait toujours pas le résultat du 1er audit demandé il y a quelques mois à la ministre tunisienne des Finances.

  • Pourquoi Saïed ne ferait-il pas appel à la « StAR », pour retrouver l’argent spolié ?

Mais on sait désormais qu’il en a parlé avec Ferid Belhaj, et que ce dernier a assuré que « Pour la BM, il sait comment ça marche (…). Chaque dollar et cent de la Banque Mondiale, est tracé et on sait exactement où il a été placé ». Et si Belhaj assure que Saïed connaît bien tout cela, ce n’est donc pas chez la BM que le chef de tout l’Etat tunisien retrouverait trace des « milliards de milliards » qu’il dit avoir été dérobés.

On sait aussi, comme nous l’a assuré Ferid Belhaj dans son interview, qu’il y a de l’argent qui n’a pas été utilisé. « Sur un portefeuille global aujourd’hui non décaissé d’environ 5 à 600 MUSD, il y a environ 80 à 100 MDT qui mériteraient d’être redéployés ailleurs », nous a assuré le Vice-président de la BM. De l’argent, non utilisé et qui coûte à la Tunisie, comme il l’explique dans son interview. « Lorsqu’on prête de l’argent, l’emprunteur paie des commission d’engagement sur ce qui n’a pas été déboursé, et c’est donc le pays qui prenait cet argent pour le développement, qui paie la BM. Il y a un effort à faire, et nous le faisons, de manière très agressive avec le gouvernement ». Pour l’instant, ce danger semble  en voie d’être écarté, puisque la Tunisie et la BM discutent du redéploiement vers d’autres projets, des 80 à 100 MUSD.

On ne sait, par contre, pas ce qui pourrait advenir du 1 Milliard €, que la Banque Européenne d’Investissement n’a pas toujours décaissé en faveur de la Tunisie, pour cause d’ incapacité à réaliser des projets de mise en œuvre des standards du bailleur de fonds, des règles de passation des marchés publics, et des appels d’offres internationaux, et où le chef de tout l’Etat pourrait aisément prendre exemple sur le « d’un trait de plume » de Fadhel Abdelkefi

Il ne restera alors à Kais Saïed, s’il veut réellement retrouver les « milliards de milliards » dont il parlait le 15 février avec Ferid Belhaj, que de demander que la « StAR initiative » de la BM, l’y aide. Et on sait, comme nous l’a confirmé le Vice-président de la BM, que la Tunisie n’a toujours pas introduit une telle demande. On comprendrait que les gouvernements d’Ennahdha ne le veuillent pas, pour que leurs possibles crimes restent enterrés, mais on le comprend mal de la part de celui qui a fait de cette quête de l’argent spolié une guerre personnelle. Cela, d’autant moins que la Tunisie avait, depuis des années, signé les accords internationaux sur la lutte contre le « Money Laundering », mais ne commencerait à les appliquer qu’à partir de 2024.

On en déduirait que Saïed parlerait certainement d’autre chose. Comme par exemple la source de l’argent donné en « dédommagement » à de multiples éléments du parti islamiste tunisien, à partir du budget de l’Etat, et qu’il voudrait voir recouvrer.

  • Belhaj s’était fait défenseur du secteur privé, et Saïed l’aurait cru

Autrement, le Vice-président de la BM dont on sait que sa dernière visite en Tunisie coïncidait avec le début des négociations du gouvernement de Nejla Bouden avec le FMI, semble serein sur l’issue de ces négociations pour la conclusion d’un accord d’assistance financière. Répondant en effet à une question d’Africanmanager, il répond que «Oui, car il n’y a pas d’autre alternative. Il va effectivement le faire. Par pour plaire au FMI, mais pour le pays, pour attirer les investissements».

Et contrairement à ce qu’on aurait pu croire, lorsqu’on voyait le 15 février 2021 Kais Saïed mal interpréter un vieux rapport de la BM, pour pouvoir continuer sa cabale contre le secteur privé tunisien, le Vice-président de la BM assure qu’il s’était fait le défenseur du secteur privé tunisien devant le chef de tout l’Etat tunisien. « Et d’ailleurs, en sortant de l’audience avec le chef de l’Etat, j’ai répété par deux fois, que la conversation a été axée sur la promotion du secteur privé, qui constitue l’élément le plus important de la dynamisation de l’économie en Tunisie », nous a-t-il dit, ajoutant que Kais Saïed était convaincu de cela aussi. Ce dernier qui en fait une fixation, arrêtera-t-il donc sa cabale judiciaire contre les entrepreneurs, les créateurs de richesses et d’emplois ? Pas sûr !

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