Créée par Zine El Abidine Ben Ali en mai 1997, elle démarre ses activités en mars 1998, ouvre son capital en octobre 1997 pour capitaliser 30 MDT, dont 60 % en petits actionnaires invités « malgré eux » à participer, des entreprises privées et des particuliers
Ses états financiers pour l’exercice 2022 font état d’un total bilan s’élevant à 1714 MDT, un résultat net excédentaire de 7, 4 MDT contre 3 MDT en 2021 pour la même période. 2022 chez la BTS, c’est aussi un produit net bancaire (PNB) de 42, 6 MDT, soit une évolution de 11%. Et aussi un encours de crédits à la clientèle s’élevant à 1374.9 millions de dinars, contre 1316 MDT au titre de l’année 2021.
L’encours de crédits sur la clientèle a atteint une enveloppe de 1.359 MDT en 2022 contre un montant de 1300, 5 MDT en 2021, soit une croissance de 4.5%. La Banque a octroyé 6.700 crédits pour un coût total d’investissement de 122 MDT (soit une moyenne de 18 mille DT par crédit), enregistrant une croissance de 40%. Au cours de la même période, la Banque a également accordé 5 000 crédits d’une valeur de 25 MDT au profit des très-petites-entreprises (moyenne de 5.000 DT par TPE).
- La BTS se prépare à devenir, solidairement commerciale !
Sur le site de cette banque qui n’a jamais fait communication financière, on trouve cette information, où il est affirmé que « la BTS Bank entame son programme de conversion de son réseau d’agences bancaires pour une nouvelle vocation commerciale », et se comporter donc comme ses pairs.
On ne sait pas si la banque a posé d’abord la question à la ministre des Finances, qui la posera, à son tour, à un chef de tout l’Etat qui n’aime pas trop les banques commerciales (Les dettes de l’Etat à 18,9 Mds DT y représentent pourtant 21 % de leurs actifs et qui lui donnent 40 % de leurs bénéfices) et a toujours dit que les Tunisiens ne sont pas simplement des chiffres.
Mais nous pensons qu’elle y est déjà, ou au moins qu’elle a fait un grand pas vers la mue, de solidaire en commerciale. Au 31 décembre 2022 en effet, les intérêts et revenus assimilés et les commissions, portés au niveau de l’état de résultat, totalisent respectivement 58, 014 MDT et 7, 494 MDT, soit 99% du total des produits d’exploitation bancaire enregistrés au titre de l’exercice 2022.
« Bien que la majeure partie de ces revenus soit générée et comptabilisée automatiquement par le système d’information de la banque, nous avons considéré que la prise en compte des intérêts et revenus assimilés et des commissions en produits, constitue un point clé d’audit en raison du volume important des transactions et de l’importance de cette rubrique par rapport au total des produits d’exploitation bancaire », ont commenté les commissaires aux comptes de la banque.
- BTS, la banque où 90 % des impayés sont payés par l’Etat !
Au 31 décembre 2022, les créances envers les clients s’élèvent à 1.416, 843 MDT. Les provisions constituées en couverture des risques rattachés à ces créances s’élèvent à seulement 54, 909 MDT, ce qui représenterait un très faible taux de couverture. Les commissaires aux comptes de la banque le remarquent et considèrent que « la constitution de ces provisions pour couverture des actifs classés est une question clé de notre audit, étant donné que la valeur des engagements est significative (81% de la valeur des actifs de la banque au 31/12/2022) ».
Il est vrai que cette banque, qui dit se préparer à devenir banque commerciale, une activité où les règles sont plus strictes, compte sur l’Etat pour rembourser les impayés de sa mal-gouvernance, puisque comme l’assurent les commissaires aux comptes, « les provisions sont déterminées compte tenu des garanties reçues du Fonds National de Garantie (FNG) qui assure le remboursement de 90% du principal des créances impayées après épuisement de toutes les voies de recours judiciaires ». Donc, pour la BTS, c’est « doucement le matin, pas trop vite le soir » pour le recouvrement.
Au 31 décembre 2022, les commissions de gestion à recevoir, inscrites à l’actif du bilan, totalisent 12, 312 MDT. « Nous considérons que ces éléments sont particulièrement importants d’autant plus qu’ils incluent des montants anciens qui méritent d’être analysés afin d’estimer les risques particuliers liés à leur consistance », disent les commissaires aux comptes (CC) de la banque, et ils ont manifestement raison.
La BTS Bank a conclu une convention avec le ministère des Finances et celui de l’Emploi et de la formation professionnelle en date du 12 avril 2022, ayant pour objet la création d’une ligne de financement des institutions de l’économie sociale et solidaire, sous forme de crédits avec des conditions préférentielles du 1 janvier 2022 au 31 décembre 2024. Les crédits éligibles à cette ligne sont octroyés au taux d’intérêt de 5% sans autofinancement et avec une durée de remboursement maximale de 7 ans dont une année de grâce.
Aux termes de cette convention, la BTS Bank perçoit des commissions de gestion (4% TTC des déblocages) et de recouvrement (5% TTC des recouvrements). Or, les CC attirent l’attention sur le fait que « aucune commission n’a été perçue par la BTS BANK en 2022 au titre de la gestion de ce programme ». Et c’est la même remarque qui est faite pour les commissions de gestion d’un autre programme.
Une convention a en effet été signée entre la BTS, la Direction Générale du Génie Rural et de l’Exploitation des Eaux du ministère de l’Agriculture, l’APIA (Agence de promotion des Investissements Agricoles) et la GIZ en date du 6 mai 2022. Cette convention a pour objet la mise en place d’un cadre de collaboration entre les contractants pour l’accompagnement de jeunes entrepreneurs agricoles et ruraux issus du programme Agri-preneurs. Aux termes de cette convention, la BTS Bank devait percevoir des commissions de gestion (5% HT des déblocages) et de recouvrement (5% HT des recouvrements). Aucune commission n’a été perçue par la BTS BANK en 2022 au titre de la gestion de ce programme.
