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Chahed accentue sa percée, BCE à la peine, Nidaâ et Ennahdha dans un mouchoir, selon un sondage Emrhod

Empruntant quelques traits à la démocratie sondagière, le paysage politique en Tunisie, cadencé par les deux échéances électorales majeures voire décisives de 2019, vient de s’offrir une opportunité de s’instruire du poids, certes approximatif, qui est le sien, et surtout de l’image qu’il renvoie à une opinion publique qui cultive pourtant à son égard une indifférence inaltérable. Le dernier baromètre politique de l’institut Emrhod Consulting s’en fait ostensiblement l’écho en chiffrant à 68% ceux qui ne voulaient pas se prononcer.

Dans l’enquête réalisée du 16 au 19 novembre 2018 auprès d’un échantillon représentatif de la population tunisienne en âge de voter (965 personnes des 24 gouvernorats), le président de la République, Béji Caïd Essebsi, ne recueille que 23% d’opinions favorables pour ses prestations à la tête de l’Etat, bien loin du pic de 53,4% dont il était crédité en septembre 2015. Depuis, la courbe ne faisait que dégringoler oscillant entre 43,1% dès septembre 2016 et son plus bas historique (22,5) en juillet 2018 pour remonter à 23 points en novembre courant.

Ce n’est en revanche pas le cas pour le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à l’égard duquel l’opinion reste régulièrement plutôt bien disposée, le plébiscitant à hauteur de 35,8% en novembre 2018, presqu’autant qu’en octobre 2016 (35,1%), avec un pic historique de 54,4% en juin 2017 suite à la guerre qu’il avait déclarée alors contre la corruption. Il n’en demeure pas moins que Youssef Chahed qui recueillait 33% en septembre dernier, a réussi entre-temps une percée de 2,8%, concomitante à son différend avec le chef de l’Etat.

Une avancée que l’on retrouve mutatis mutandis dans les réponses des sondés à la question de savoir pour qui ils voteraient si les élections présidentielles devaient avoir lieu demain. Chahed y est crédité de 11,8% contre 10,5% trois mois plus tôt. BCE, lui, recueille 8,6% d’opinions favorables alors qu’il n’en récoltait que 5,1% en septembre 2018, un glissement relativement important.

En 3ème position figure l’ex président de la République, Moncef Marzouki avec 6,2%, quatre décimales de moins qu’en septembre 2018, suivi de Mohamed Abbou (3,7-3,9) et de Samia Abbou (2,1-1), clôturant ainsi le Top5.

En dehors de ce quintet, les scores varient entre 2% pour Kamel Morjane à 0,5% pour Rached Ghannouchi, lanterne rouge. Entre les deux, on trouve Safi Saïd (1,8%), Hamma Hammami (1,5%), Slim Riahi (1,2%), Mehdi Jomaa, Mohsen Marzouk et Néji Jalloul ex aequo avec 1% chacun.

Nidaâ et Ennhdha dans un mouchoir

Pour ce qui est des élections législatives, la configuration des intentions de vote si le scrutin se déroulait demain le sondage d’Emrhod dessine une carte où les deux partis majoritaires, Nidaâ Tounès et le mouvement Ennahdha sont au coude-à- coude en tête, le premier cité recueillant 11,5% et le second 11,3% alors que leurs scores respectifs étaient de 11,8% et de 13,7% en septembre 2018.

Trois autres partis se disputent le reste dans les intentions de vote. Ettayar est crédité de 3,5%, le Front populaire de 3,2% et Afek de 1,6%, étant noté qu’ils avaient recueilli trois mois auparavant 3,3%, 1,5% et 1,1% respectivement, enregistrant des progressions déclinées en décimales.

La rivalité du couple exécutif est passée par là !

Ce qui interpelle le plus dans cette configuration politique sondagière, c’est le fort taux de ceux qui sont susceptibles de ne pas se rendre aux urnes dès lors qu’ils s’abstiennent déjà de se prononcer sur les candidats -personnalités et partis politiques- au sujet desquels leurs préférences sont sollicitées. Une tendance guère nouvelle qui s’est accentuée à longueur de scrutins organisés depuis 2011. Une désaffection encore plus prononcée lors des élections municipales de 2018 que l’on tenait, à juste titre, pour une répétition générale avant les Présidentielles et les Législatives. Une faible participation qui rejaillit sur les intentions de vote, Nidaâ et Ennahdha ne recueillant à eux deux que le cinquième environ de l’électorat total, ce qui ne les empêche pas d’être les deux partis qui engrangent, pour l’heure, le plus grand nombre de suffrages.

Le deuxième enseignement qu’il importe de tirer de ce sondage tient au fait que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, sort vainqueur de son bras de fer avec Béji Caïd Essebsi qui, paraît-il, y laisse des plumes, aussi bien dans la gestion des affaires de son ressort que dans son profil de popularité. Une configuration qui prend racine dans ce qui se passe au sein de Nidaâ Tounès, parti dont le président de la République est le fondateur, soupçonné de prendre fait et cause pour son fils, Hafedh.

Quant à Rached Ghannouchi, la calamiteuse dégringolade qu’il essuie dans le classement des personnalités politiques où il prend place de bon dernier, est symptomatique du peu d’adhésion que ses positions et sa stature suscitent dans l’opinion publique alors qu’il lui est prêté l’intention d’être partie prenante dans la course à la Présidentielle.

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