Davantage pour le meilleur que pour le pire, les sondages sont appelés à faire partie intégrante de l’échiquier politique en Tunisie alors que l’on s’apprête à négocier une année électorale où les Tunisiens vont choisir leur prochain président et leur parlement à venir. Une ère qui polarise les clivages, change les perceptions des uns et des autres et fixe les sorts respectifs des candidats.
Déjà, une petite physionomie en est livrée dans le baromètre politique d’Emrhod Consulting couvrant non seulement le positionnement des personnalités et partis politique par rapport à cette échéance, mais prend aussi le pouls du ressenti général de l’opinion publique vis-à-vis de la situation actuelle s’agissant notamment des volets économique et social.
BCE moins bien jugé que Chahed
Dans cette configuration, les sondés ont été appelés à dire ce qu’ils pensent des deux têtes de l’Exécutif, Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed, tous deux essuyant un recul de leurs cotes de popularité, beaucoup plus prononcé pour le président de la République que pour le chef du gouvernement. Le travail de BCE est jugé satisfaisant en décembre à hauteur de 17,4% cependant qu’il était de 23% un mois plus tôt et culminait à 51,4% en avril 2015. Youssef Chahed, lui, est crédité de 33,2% d’opinions favorables en décembre 2018, contre 35, 8% un mois auparavant, mais d’un pic de 54,4% en juin 2017 à la faveur de sa déclaration de guerre contre la corruption.
Présidentielles : Chahed en tête
L’écart est aussi patent en ce qui concerne les avis des personnes interrogées si les élections présidentielles étaient organisées demain. Youssef Chahed serait assuré de 8,0%, soit 3,8 points de moins qu’en novembre 2018. BCE en perd également, étant crédité de 6,2%, une régression de 2,6 en un mois. En 3ème position, on trouve Kais Saïd qui réalise une avancée de 4,4 points, passant de 0,4% en novembre à 4,8% en décembre, talonné par Moncef Marzouki qui en prend à son grade en perdant 2 points (3,8%-6,2%) contrairement à Safi Saïd avec 3,2% contre 1,8% et Samia Abbou qui obtiendrait 2,7% alors qu’elle en avait 2,1% en novembre 2018. Pour le reste, Hamma Hammami gagne 3 décimales, passant de 1,5% à 1,8%. Mehdi Jomaâ en perd 2 (0,9%-1,0%), Kamel Morjane 8 (1,2%-2,0%), et Slim Riahi 3 (0,9%-1,2%).
Dan la catégorie zéro virgule, il y a encore Rached Ghannouchi qui obtiendrait 0,8%, soit 3 décimales de plus qu’en novembre, A.Néjib Chabbi, Abir Moussi, Yacine Brahim. Néji Jalloul, et Mohsen Marzouk ferment la marche avec 0,3% contre1,0% en novembre 2018.
Ennahdha, 1er parti
Concernant les élections législatives, le baromètre politique d’Emrohd fait ressortir une écrasante majorité de Tunisiens qui ne se prononcent pas, soit 70,3% des sondés, contre 67,3% un mois auparavant. Pour le reste, c’est le mouvement Ennahdha qui vient en tête avec 11,5%, contre 11,3% en novembre 2018, suivi par Nidaâ Tounès avec 9,5% contre 11,5% un mois plus tôt, et en 3ème position le Front populaire qui obtiendrait 3,0% alors qu’il en avait 3,2% lors du baromètre de novembre.
Il est à noter que la Coalition nationale n’est créditée que du taux de 0,5%, moins bien qu’Atayar avec 2,1% et d’Afek Tounès (0,7%). Les scores des autres formations politiques oscillent entre 0,5% pour Al Badil, l’UPL, Al Joumhouri, et 0,4% pour Machrouû Tounès et Al Harak.
Il n’en demeure pas moins qu’en dépit de la morosité de la situation sous ses principaux volets : politique, économique et sociale, une majorité de Tunisiens est optimiste pour les prochains jours, comme le formule la question a eux posée. Ils sont 52,2% à l’être alors que 41,5% se déclarent pessimistes, comparés aux 71% d’optimistes en avril 2015 et aux 23% de pessimistes à la même date.
