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Chedly Ayari : « On a besoin d’un gouvernement de commandos et d’un plan d’urgence…»

« La Tunisie a besoin, aujourd’hui, d’un gouvernement de commandos pour faire sortir le pays de sa crise », a affirmé le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, à la presse, en marge d’une conférence débat de dissémination du rapport 2013 sur l’Afrique du Nord. Et de souligner que la Tunisie se trouve face à plusieurs difficultés et que les choses ne sont guère faciles à gérer. Selon lui, le budget de l’Etat pour l’année 2014 serait fixé à environ 28 milliards de dinars ou un peu plus, d’où des besoins de financement externe de 5 ou 6 milliards de dinars à lever, principalement, auprès des fonds internationaux à l’instar de la BAD, la Banque mondiale et le FMI. Une partie de ce financement proviendra, en outre, des marchés financiers internationaux comme le Japon, alors qu’une autre devrait venir des investissements. Le gouverneur de la BCT a fait, cependant, remarquer que les investissements demeurent tributaires de l’évolution de la situation politique : « Si les choses évoluaient adéquatement, le financement extérieur serait plus facile qu’en 2013, a-t-il prévu.

Le gouverneur de l’institut d’émission a souligné que le grand défi de la Tunisie, aujourd’hui, est l’élaboration d’un plan d’urgence répondant aux priorités et aux problèmes vitaux du pays, appelant, par conséquent, à changer la donne et à élaborer une stratégie de développement capable de satisfaire les besoins et les demandes urgentes. Il a tenu à préciser, par contre, que la Tunisie travaille dans l’urgence mais les instruments mis en place pour dépasser la crise ne lui sont pas adaptés.

De son côté, l’ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed a appelé, à changer le modèle économique actuel qui a été à l’origine de la Révolution, expliquant que ce modèle a négligé les PMN et PME alors que plus de 80 des entreprises tunisiennes sont des PME : « L’Etat doit être capable d’investir dans le secteur privé afin de réduire le chômage », a-t-il dit.

Il a appelé, aussi, à engager des réformes structurelles et orienter les dépenses vers l’investissement notamment en infrastructures. Il a critiqué, par contre, l’absence d’un marché financier à travers lequel, les PME peuvent lever des fonds.

Quant à elle, Douja Gharbi, vice présidente de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), a précisé que la période de transition a été trop longue et que la Tunisie manque encore de visibilité et de vision claire par rapport au futur, précisant qu’on n’a fait rien pour les grandes entreprises : « Aujourd’hui, les entreprises étrangères sont en train de partir alors que le gouvernement n’a pas bougé », a-t-elle dit.

S’agissant du rapport de BAD pour cette année, sujet principal de cette conférence, il ya lieu de signaler que le document estime que l’impact des différentes crises a été néfaste sur le plan microéconomique, notamment sur les PME, les travailleurs du secteur informel et les ménages les plus démunis, soulignant que les plans de relance budgétaire ont davantage concerné le commerce international et les entreprises exportatrices plutôt que les entreprises locales ou le développement régional.

Ainsi, selon le rapport, le printemps Arabe survenu en 2011 a contraint les gouvernements d’Afrique du Nord notamment la Tunisie à se montrer plus attentifs aux besoins des plus démunis et des chômeurs. Des politiques publiques mal ciblées et continuant de bénéficier essentiellement aux plus nantis, accentuent ainsi les inégalités et les vulnérabilités induites, selon le rapport.

La Tunisie ainsi que les autres pays de l’Afrique du Nord sont appelés, selon le rapport, à adopter une stratégie de croissance résiliente et essentielle aux évolutions tant attendues en Afrique du Nord en matière socio-économique pour atteindre une croissance plus stable et plus équitable qui réponde aux revendications de la Révolution. Il a appelé aussi à s’inspirer des meilleures pratiques internationales et réviser les politiques et programmes sociaux, cibler et protéger les ménages démunis et vulnérables, réformer les systèmes éducatifs et aider les institutions étatiques à restaurer la confiance et l’inclusion.

Il a souligné, aussi, l’importance de redéfinir à un nouveau modèle de développement inclusif et durable, diversifier les partenaires commerciaux et financiers, maintenir le processus de libéralisation du commerce et de privatisation, tout en veillant à prendre les mesures à même d’atténuer les risques associés à l’intégration mondiale, d’abolir les barrières juridiques et réglementaires qui entravant la croissance et l’innovation du secteur privé et de l’emploi.

Il ya lieu de signaler, dans ce cadre, que depuis l’année 1968, la BAD s’est engagée dans 116 opérations, en Tunisie, totalisant environ 7,19 milliards de dollars. En 2011 et 2012, la BAD a approuvé l’équivalent de 1,34 milliards de dollars.

Khadija Taboubi

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