AccueilLa UNECorruption- Saïed & Chahed : Duo ou Duellistes ?

Corruption- Saïed & Chahed : Duo ou Duellistes ?

Le mardi 29 octobre 2019, une journée après l’annonce de la révocation de deux ministres du gouvernement de Youssef Chahed (Affaires étrangères et Défense), «de bonnes sources» ont confié par voie de fuites à une radio privée, que «la présidence de la République a demandé officiellement à la présidence du gouvernement de donner son feu vert aux services de contrôle financier de mener une opération d’audit des services administratifs de la présidence de la République». De son côté, la présidence du gouvernement décide un audit au sein du ministère des Affaires étrangères, dont le ministre venait d’être révoqué. Comme la révocation, l’audit avait été décidé en concertation entre Youssef Chahed et Kais Saïed. Le même jour, le 30 octobre, le consul général de Tunisie à Malte accusait le ministre démis Jhinaoui, de couvrir des affaires de corruption qu’il lui aurait divulguées par correspondance officielle.

On est alors tenté de comprendre que le chef de l’Etat aurait effectué son premier acte de lutte contre la corruption, si elle se vérifiait, à commencer par le ministère des affaires étrangères (MAE). On serait tout aussi enclin à croire que Kais Saïed n’exclurait pas non plus le siège de la présidence de la République. La question vaut alors d’être posée sur la cible de ce second audit. Serait-ce toujours l’AME ou le mandat de Béji Caïed Essebssi à Carthage. La nouvelle présidence de la République ne s’en est pas expliquée, et pourrait même nier, l’information sur l’audit à Carthage n’étant pas officielle, mais fuitée.

On ne peut, non plus, ne pas remarquer cette entente, inattendue car les deux personnalités étaient concurrentes pour la présidence de la République, entre Youssef Chahed le chef de gouvernement sortant, et Kais Saïed le nouveau chef de l’Etat qui jurait devant l’ARP être intraitable sur toute affaire de corruption.

Il faut remarquer que les dernières audiences entre les deux hommes dégageaient une nette impression d’entente, presque de complicité entre les deux personnalités, sur des photos où les poignées de mains étaient loin d’être froides, ou simplement diplomatiques, mais plutôt avec le sourire, ce qui est rare chez Kais Saïed. Une entente et une complicité qui auraient même poussé le chef de l’Etat à revenir sur la parole donnée à Abdelkrim Zbidi de le garder en place, après être intervenu pour que les deux hommes enterrent la hache de guerre.

Il y a en tout cas, au moins Adnen Mansar qui s’en réjouissait. Dans deux posts sur sa page fb, l’ancien porte-parole de la présidence de la République tunisienne en 2012, en parle comme d’une «douce brise qui monte depuis ce matin, et qui se transformera en violent orage, contre les réseaux de corrompus de de voleurs de l’argent public. Et j’en connais beaucoup qui commencent à trembler». Dans l’un de ses posts, Mansar mentionne même des exemples, sans aller jusqu’à donner des noms, et s’abstenant d’évoquer une affaire de marché de viande, et une autre concernant une piscine.

On ne sait pas s’il y a un lien entre ce que voudrait dire l’ancien CPR qui a rejoint le Harak de Moncef Marzouki en 2015, et les deux audits engagés par le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. On ne sait pas encore, non plus, si la révocation de Jhinaoui avait ou aurait un quelconque lien avec l’audit du MAE.

Chahed et Saïed seraient-ils complices dans ce nouvel épisode de la guerre contre la corruption, duo dans cette lutte ou simples duellistes, chacun menant sa guerre, pour commencer ou pour terminer en beauté ? Duo, ou serait-ce encore Saïed qui aurait poussé, ou même obligé, le chef du gouvernement, à engager ces audits ? L’avenir ne le dira pas, car la raison d’Etat aura certainement raison de l’Etat.

- Publicité-

1 COMMENTAIRE

  1. C’est un nouveau démarrage pour la recherche des pistes de la mauvaise gérance et d’autres signes de malaises au pays. Cependant l’audit ne doit pas s’arrêter à un seul ministère, mais il doit être généralisé et dans un esprit de vérification, de respect et de vérification objective loin de tout règlement de compte en vue de réduire puis supprimer les maux de la fonction publique.
    On ne peut pas mettre tout le monde dans un seul sac et souiller l’administration publique, dans laquelle se trouvent de bons patriotes honnêtes mais parfois gênés par l’ancienne machine dans le parfait accomplissement de leurs taches.
    Cette idée d’audit généralisé, aura donc comme objectif principal, le meilleur usage de nos ressources humaines et matérielles.
    La question qui se pose alors, quelles seront les mesures à prendre si l’audit dégage un surplus de personnel qui engendre, plus d’espaces à occuper ou à construire, plus d’énergie à dépenser pour le chauffage, la climatisation et le transport, ainsi que plus de salaires inutiles à payer par crédits en devises fortes?
    L’essentiel est de dénicher de prés les marionnettes qui font bouger les machines systèmes entravant la meilleure marche vers le développement intégral de notre pays. Le meilleur test de l’état réside en premier lieu dans la résolution des questions de banditisme exercé à partir des barrages des routes et voies ferrées pour des questions qui peuvent être traitées dans le calme entre l’administration publique et les revendicateurs.
    L’affaire du ministère des affaires étrangères c’est du Taktakou, le Fallakou (dialecte Tunisien), reste à prévenir, à bien maîtriser puis à résoudre avec efficacité et sans heurt dévastateur de part et d’autre. Un état fort veille à l’application de la loi, à sa généralisation et à sa vulgarisation à tous les citoyens, quelques soient leurs pauvreté ou richesse intellectuelle et matérielle.
    Il est vivement souhaitable que les deux présidents en duo, mettent en place un organisme officiel, indépendant des tensions politiques qui s’occupera du temps des Tunisiens (au travail productif, au repos et à la convalescence). Ce temps, facteur essentiel dans la production et l’usage de l’énergie humaine doit être pris au plus grand sérieux par les futurs gouvernants de notre pays.
    Faut-il auditer le temps perdu et à éviter de perdre par les Tunisiens dans les routes mal planifiées, mal dimensionnées, mal exécutées ainsi par tous les moyens de transport public (ciel, terre et mer)?
    Faut-il auditer le temps perdu et à éviter de perdre par les Tunisiens à cause du mauvais fonctionnement de certains organismes public et privés qui font trainer leurs projets ?
    Faut-il auditer le temps perdu et à éviter de perdre par les Tunisiens à cause des différentes grèves et sit-in légales et illégales ?
    Le dossier de corruption va surement toucher tous les réseaux de rançonneurs, de saboteurs achetés et de détecter toutes les pistes balisées par les marionnettistes qui font souffrir les Tunisiens

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -