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Crise du tabac : La RNTA et les débitants en ont un coup dans la pipe ! 

L’annonce faite par le ministère des Finances le 21 août dernier au sujet de la révision des  prix du tabac ne semble pas avoir apporté du nouveau, les prix  demeurant imperturbablement   « en hausse et hors de contrôle », se traduisant par le triple du prix sur le marché parallèle, qui représente plus de 52% du secteur.

Et c’est dans ce contexte que, dans une interview avec le président de l’Organisation tunisienne d’orientation des consommateurs, Lotfi Riahi,  celui-ci a confirmé les nombreuses plaintes concernant les prix très élevés du tabac, appelant l’Etat à revoir le système de distribution, soit par l’annulation des licences sous  leur forme actuelle, soit par d’autres mécanismes pour assurer la transparence des transactions dans le secteur, tout en mettant en garde contre l’augmentation de la contrebande et de la contrefaçon de cigarettes qui entraînent également des pertes financières importantes pour l’Etat tunisien.

Notons que le nombre total de cigarettes en Tunisie est subdivisé en 32 catégories, dont seulement 4 sont   fabriqués localement, tandis que le reste est importé.

Toutefois, le système de distribution du  tabac  demeure la cause principale de la manipulation des prix et le manque du produit du marché, selon les dires du membre de la Coordination nationale des détenteurs de licences de tabac, Saber Hosni, qui a souligné que la licence du tabac est purement «sociale » dès lors  qu’elle a vocation à être attribuée  aux personnes  à  besoins spécifiques  et aux familles nécessiteuses et à faible revenu ; et c’est ce système de distribution qui a ouvert la porte à la manipulation, d’autant plus que la plupart d’entre eux ne possèdent pas de points de vente.

Le stock de cigarettes épuisé au bout de quelques heures

Hosni estime, par ailleurs, que la part accordée aux personnes physiques bénéficiant de licences d’utilisation des débits de  tabac est très faible face à la demande croissante compte tenu du nombre élevé des consommateurs, sachant que le pourcentage de fumeurs en Tunisie est de 25%, ce qui est l’un des taux de consommation de tabac les plus élevés de la région de la Méditerranée orientale et méridionale, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Le responsable a noté que 4,9% des consommateurs en Tunisie fument des cigarettes électroniques, alors que le bilan des décès liés au tabac est de 13200 décès par an, soulignant que bon nombre de stocks de cigarettes s’épuisent avant même leur arrivée aux points de vente, les vendeurs saisissant l’occasion de les liquider dès leur réception.

D’autre part, selon la décision du ministre des Finances, la liste des produits relevant des autorités publiques  et leurs prix ont été mis à jour à partir du 21 août 2023, la Régie nationale du tabac et des allumettes a appelé tous les vendeurs de produits sous licence d’État, à respecter les prix officiels, mais ces décisions ne sont pas appliquées et ne sont mises en œuvre que dans quelques cas.

Du nouveau dans les espaces commerciaux ?

Dans le but de contrer le marché parallèle, il était prévu de permettre aux grands espaces commerciaux de vendre du tabac et des produits de monopole, en leur permettant d’avoir une marge bénéficiaire de 4%, ce qui est inférieur au taux dont bénéficient actuellement les détenteurs de licences, estimé à 6%, sauf que l’accord signé entre la Chambre des grandes surfaces , la RNTA ett la Manufacture de tabac de Kairouan a été suspendu.

C’est à cet effet que pour  en savoir davantage sur les derniers développements du dossier, « African Manager » a contacté le président de la Chambre nationale des grandes surfaces, Hedi Bakour, qui a exprimé son mécontentement face à la suspension de la mise en œuvre des termes de l’accord signé en juin 2021, ajoutant que la Chambre attend toujours une décision finale à ce sujet.

Il a souligné que les grands espaces commerciaux ont mobilisé des allocations financières importantes afin d’équiper les espaces vendant des cigarettes fabriquées localement et étrangères, mais ont été surpris en août 2021 par l’arrêt de leur mise en œuvre.

Selon les données publiées par la RNTA, la  prolifération du marché parallèle a coûté à la Régie des pertes de 1400 millions de dinars ces dernières années, réparties entre  955 millions de dinars provenant principalement de la contrebande de « Maassel » et  378 et 400 millions de dinars provenant de la contrebande de cigarettes.

La Régie  a souligné à plusieurs reprises que permettre aux grandes surfaces de vendre du tabac et des produits de monopole est une décision révolutionnaire qui profitera au consommateur tunisien et libérera le secteur des monopoles.

La pénurie de cigarettes a alimenté le phénomène du commerce parallèle et des hausses de prix, l’indice des prix des boissons alcoolisées et du groupe du tabac ayant connu une augmentation de 3% en raison de la hausse des prix du tabac de 3,2%, selon les derniers indicateurs statistiques publiés par l’Institut national de la statistique en août 2023.

La Chambre nationale des débitants de  tabac de l’UTICA a appelé à plusieurs reprises à augmenter la marge bénéficiaire et à mettre fin à la fluctuation de la distribution par région, les fournisseurs ne recevant que 25% des quantités dont ils ont besoin.

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