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Déportations forcées des Tunisiens : Un accord passé sous le manteau avec l’Italie !

L’exode des Tunisiens vers l’Italie ne date pas d’hier mais le phénomène a pris une soudaine ampleur depuis les aurores de l’année 2011 pour aligner les pics au cours de la présente année, jetant sur les rives péninsulaires et insulaires les plus proches des milliers de migrants où les contingents tunisiens ont la part plus que belle.

Ostensiblement, ce sont la frustration et l’absence de perspectives qui sont derrière cette « fuite » alimentée par une crise économique de plus en plus grave, les inégalités sociales et la désillusion de la classe politique tunisienne qui, en dix ans, n’a même pas commencé à concrétiser les espoirs d’un véritable changement social dans le pays. Pour un nombre croissant de jeunes Tunisiens, le covid-19 aidant, c’est l’unique chance d’avoir u avenir meilleur.

Les chiffres le certifient, 41,2 % des 23 306 migrants en situation irrégulière arrivés en Italie depuis janvier sont des ressortissants tunisiens (au 28 septembre 2020). Sur l’ensemble de l’année 2019, les autorités italiennes n’ont compté qu’environ 2 600 arrivées irrégulières de migrants tunisiens. La Tunisie est désormais devenue de loin le pays d’origine le plus important des réfugiés arrivant en Italie. Machinalement, le gouvernement de Rome a considérablement augmenté sa pression sur la Tunisie au printemps de cette année, en demandant à plusieurs reprises aux autorités de Tunis de prendre des mesures plus cohérentes contre les bateaux quittant la côte tunisienne et d’accepter un nombre plus élevé de déportés. Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio, a même ouvertement menacé la Tunisie de bloquer 6,5 millions d’euros d’aide au développement déjà promis, si le pays ne se ravisait pas enfin et ne coopérait pas plus étroitement en matière de contrôle des migrations.

Les gardes-côtes tunisiens ont cependant arrêté cette année plus de bateaux de migrants que jamais auparavant. Toutefois, dans l’entretemps, la pression de Rome semble avoir un effet. Fin septembre, les quotidiens italiens La Repubblica et Il Foglio ont annoncé que l’accord d’expulsion entre l’Italie et la Tunisie, en vigueur depuis 2011, allait être prolongé, au moins temporairement. Selon les deux journaux, le nouveau chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi est parvenu à un accord avec la ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, lors de visites à Tunis en juillet et août 2020, aux termes duquel, à partir d’octobre, les migrants tunisiens en situation irrégulière arrivant en Italie feraient l’objet de « retours inhabituels ».
Une cadence accélérée

Jusqu’à présent, l’accord de 2011 permettait à l’Italie d’expulser jusqu’à 80 migrants tunisiens par semaine, sur deux vols allant de Palerme en Sicile à Enfidha. La Repubblica affirme qu’à l’avenir, il pourrait y avoir jusqu’à 600 retours de ce type par mois. Cela permettrait à l’Italie d’expulser presque le double du nombre actuel de Tunisiens chaque mois.

Mais les détails précis du nouvel accord ne sont pas encore connus, note le site allemand qantara.de. Ni le ministère tunisien des Affaires étrangères ni l’ambassade italienne à Tunis n’ont répondu aux demandes de réaction, affirme-t-il. Il n’y a toujours pas eu de confirmation officielle du nouvel accord. On ne sait donc toujours pas combien de personnes pourraient réellement être expulsées dans le cadre de ces « retours inhabituels », ni même combien de temps le nouvel accord pourrait être en vigueur.

En attendant, il n’est pas certain que le contenu précis de l’accord soit un jour rendu public, prévoit la même source. Même l’accord de 2011 sur la coopération en matière de migration, en vertu duquel l’Italie et la Tunisie ont convenu de fournir des équipements et des formations supplémentaires à l’appareil de sécurité tunisien, alors que le premier quota hebdomadaire spécifique d’expulsions, est toujours classé secret – en partie parce que l’accord de 2011 n’était pas un traité bilatéral formel, mais seulement un « accord verbal », qui n’est soumis à aucun contrôle parlementaire.

Le FTDES exige la transparence

C’est ce manque de transparence dans la coopération entre Rome et Tunis en matière de politique migratoire qui a fréquemment nourri le mécontentement de la société civile tunisienne dans le passé – et encore après la publication des derniers rapports sur les nouvelles expulsions. Dans une déclaration faite la semaine dernière, le FTDES a critiqué le manque de transparence dans les négociations pour le nouvel accord d’expulsion, et a appelé le parlement tunisien à demander des comptes au gouvernement pour sa coopération en matière de migration avec l’UE et l’Italie.
L’ONG est également indignée par les déclarations du ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, qui a nié fin septembre que l’Italie ait fait pression sur la Tunisie pour une plus grande coopération en matière de migration. Il n’y a pas eu de « déportations forcées » de migrants tunisiens d’Italie, a déclaré le diplomate à Mosaique FM ; les déportations ont eu lieu conformément à l’accord conclu entre les deux Etats.

Comme le porte-parole de la FTDES, Romdhane Ben Amor, l’a déclaré à Qantara.de, cela montre avant tout une chose : « La Tunisie n’a pas changé de politique, bien que le président Kais Saied ait promis une politique migratoire différente. Nous espérions que quelque chose allait bouger sous sa direction ».

En fait, Saied, qui n’est président de la République que depuis fin 2019, a jusqu’à présent créé une rhétorique qui a fait naître l’espoir d’une politique étrangère plus confiante en Tunisie. Il a plusieurs fois explicitement rejeté une approche qui considère la migration irrégulière comme une simple question de sécurité, et a insisté pour enfin commencer à combattre les ressorts et les causes profondes de cette migration en créant des emplois et des perspectives en Tunisie.

Le nouvel accord d’expulsion entre Rome et Tunis a donc laissé un sentiment de désillusion dans la société civile tunisienne, en partie parce que le parlement et le public ont été une fois de plus tenus à l’écart.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le problème est Tuniso-Tunisiens. En effet la mauvaise gérance et la mauvaise utilisation du potentiel humain local ont généré du chômage et de la misère chez nombre de jeunes et de moins jeunes. La corruption a rangé plusieurs organes essentiels du pays comme du cancer et notre société doit d’abord lutter sérieusement et avec efficacité contre ses maux sociaux pour que le reste s’arrange progressivement. Le problème n’est ni économique ni financier, il est d’abord psychologique et social. En effet la justice sociale fait accepter la souffrance due aux difficultés actuelles qui doivent être partagées par tous et offre l’espoir d’avoir un partage équitable des richesses en biens et services. L’équitable partage sera en fonction des énergies investies et bien évaluées de chaque citoyen. Les responsables de l’échec social sont : soient des personnes nourris de haine envers notre société, téléguidées par des marionnettistes. Ils sont achetés pour céder nos richesses humaines et souterraines à des féroces prédateurs internationaux. Soient des personnes paresseuses, malhonnêtes et se croyant intelligents en augmentant leurs égos et en fuyant leurs devoir envers la société qui les protège. Cependant, ils oublient que 10 grammes de bon détergent puissent nettoyer 10.000 grammes de linge sale avec la possibilité de ne pas l’abimer. Heureusement le bon détergent est en abondance en Tunisie, et viendra un jour où un groupe de personnes intelligentes et sages conduisent un efficace pilotage de sauvegarde nationale. D’ailleurs c’est pour cette raison qu’une majorité des Tunisiens ont voté pour certaines qualités de l’actuel président sans bien connaitre ses défauts et faiblesses. Nous avons besoins d’honnêtes personnes non vendues qui fédèrent leurs intelligences, leurs savoirs et leurs savoir-faire ainsi que leurs sagesses pour intervenir à temps. Les solutions existent et les fructueuses et non dévastatrices relations entre prédateurs et proies (à potentiels renouvelables) peuvent être envisagées dans une ambiance de paix et de respect des règles des jeux de loi de la jungle. Yes we can.

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