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Derrière ce « Blue chip », il y a une femme

AM. T.V*

Les analystes de Tunisie Valeurs (T.V), l’appellent « Blue Chip », un terme qui désigne les sociétés cotées en Bourse qui bénéficient d’une capitalisation élevée et qui sont réputées dans le monde des affaires pour réaliser des profits importants, quelle que soit la situation économique du pays. Et derrière, il y a une femme, native de Radès, qui commence dans le secteur bancaire.

Aventurière, elle quitte la banque à 26 ans pour monter sa propre affaire. Une sacrée aventure qui l’emmènera en Afrique, où elle est l’une des rares à s’étendre. En témoigne, ce classement par Forbes en 2015 parmi « les femmes les plus influentes du monde arabe », et en 2020, le classement Forbes Middle East 2020 des 100 femmes les plus influentes du Moyen-Orient la place à la 37e position.

  • SAH, un groupe désormais panafricain

Créée en 1994 par Jalila Mezni, « la société SAH (Société d’Articles Hygiéniques) est l’un des fleurons de l’économie tunisienne », estime de but en blanc Tunisie Valeurs. Initialement lancée dans la fabrication des serviettes hygiéniques, la société a connu un développement considérable au fil des années. Récoltant les fruits d’une stratégie d’expansion régionale, de diversification et d’intégration en amont, SAH (818,345 MDT de Capi) est aujourd’hui à la tête d’un Groupe panafricain, fortement intégré de huit sociétés qui opèrent dans trois lignes de métier.

2019 a été une nouvelle année escale pour le Groupe SAH. Les retards dans l’entrée en exploitation de certains projets (détergents, augmentation de capacité de la filiale Azur et de la filiale au Sénégal) et dans la recapitalisation (une injection de fonds propres de 50MDT) n’ont pas été sans impacts sur la rentabilité. Lilas a accusé une quasi-stagnation de son résultat net part du groupe malgré une croissance à deux chiffres au niveau de ses revenus et de son EBITDA.

Le retour tant attendu aux dividendes au titre de l’exercice 2019 (un pay-out de 55%) après trois années blanches pour les actionnaires renvoie un signal positif au marché,  un signal que le Groupe est sur le point d’entamer une phase de génération de cash-flow, et de désendettement et de récolter les fruits de ses investissements dans les prochaines années.

2020 sera la vraie année du retour sur investissement, de nouveaux produits destinés aux professionnels et la production de marques de distributeurs. L’activité profitera également de l’augmentation de capacité de l’usine de Tunisie avec l’utilisation d’une nouvelle technologie de production plus performante et du démarrage, au dernier trimestre 2020, de l’extension de la capacité de production d’ouate de cellulose et de la nouvelle usine au Sénégal.

  • Une femme qui fait de très bonnes affaires, de Tunis et jusqu’en Côte d’Ivoire
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Pour l’année 2019, le constat est plutôt mitigé, quoique aussi « année de transformation fructueuse, le Groupe, passant du rang d’un acteur régional dans l’activité des couches bébés et de papier hygiénique à un groupe visant un leadership et une dimension continentale dans le secteur de l’hygiène. Le lancement réussi de l’activité « détergents » en juillet dernier témoigne d’un tel succès ».

2019, selon T.V, a aussi connu des retards dans l’entrée en exploitation de certains projets (détergents, augmentation de capacité de la filiale de papier et démarrage de la filiale au Sénégal) et dans la recapitalisation (une injection de fonds propres de 50MDt) n’ont pas été sans impacts sur la rentabilité. Le Groupe a donc « enregistré des réalisations en deçà des promesses de l’augmentation de capital. Lilas a accusé une quasi-stagnation de sa rentabilité malgré une croissance à deux chiffres de ses revenus. Ses revenus s’étaient pourtant consolidés et se sont accrus de 27% à 560,1MDT, soit un taux de réalisation de 70% par rapport au business plan communiqué en marge de la dernière recapitalisation.

La performance du Groupe est illustrée par une forte croissance des ventes en Tunisie et en Côte d’Ivoire, à savoir 22% respectivement ainsi qu’un solide démarrage d’Azur Détergent qui a généré un chiffre d’affaires de 57,8 MDT pour les six premiers mois de son activité, soit 10,3% des revenus consolidés du Groupe, toujours selon l’étude qui en a été faite par l’analyste boursier T.V.

La marge d’EBITDA a réalisé une augmentation de 31% et le taux de marge d’EBITDA a légèrement progressé de 0,4 point de taux à 14,5%. Les nouveaux projets notamment de la filiale ivoirienne et des détergents n’ayant pas encore atteint leur rythme de croisière, expliquent l’écart de marge d’EBITDA entre la période 2018-2019 (une marge moyenne de 14,3%) et la période 2015-2017 où la marge d’EBITDA s’est située aux alentours de 18,6%, en moyenne.

  • Gearing en baisse, prochaine usine au Kenya, et nouvelle ligne d’ouate

L’analyste boursier a aussi mis l’accent sur « le recours important à l’endettement, le retard dans l’opération de recapitalisation et la politique intensive d’investissement adoptée sur les dernières années, matérialisés par des amortissements importants et par la flambée des charges financières. Des charges qui ont pesé sur la rentabilité nette du Groupe en 2019, impactant le résultat net part du groupe, qui a ainsi fait du quasi-surplace à 23 MDT ».

L’analyste boursier se rattrape cependant vite, en faisant remarquer que « l‘exercice 2019 a été marqué l’amorce du processus de désendettement du Groupe », attirant l’attention sur le fait que l’entreprise a en effet pu réduire son gearing de 102%, à fin 2018 à 85% en 2019. L’analyste souligne que « les fondamentaux du Groupe restent solides et la montée en régime des nouveaux investissements devrait permettre de doper davantage les cash-flows et de désendetter le bilan du Groupe dans les prochaines années ».

TV rapporte, en parlant de l’avenir, que « après l’Afrique de l’Ouest, SAH Lilas compte, sur le moyen terme, pénétrer les marchés de l’Afrique de l’est. Pour ce faire, l’équipe de direction a annoncé sa volonté de créer une unité industrielle au Kenya, qui servira de tête de pont pour le Groupe pour l’Afrique de l’Est ». Le groupe de Jalila Mezni avait aussi déjà pris le virage du métier des détergents, mais voudrait désormais passer à l’export. Autre bonne nouvelle, un investissement dans la 2ème ligne d’ouate de cellulose qui serait opérationnel à partir du dernier trimestre 2020, pour sécuriser les approvisionnements de la société et exporter le surplus de production.

En bref, l’avenir de cette entreprise cotée sur la bourse de Tunis, et comme le dessine Tunisie Valeurs, c’est une croissance du chiffre d’affaires de 23% à 688,4 MDT, un doublement du résultat net part du groupe à 46,5MDT pour 2020, une progression du chiffre d’affaires de 12% à 771 MDT et une hausse du résultat net de 9% à 50,5 MDT pour 2021.

*Résumé de l’étude de Tunisie Valeurs

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