Deux députés des blocs Ennahda et Qalb Tounès ont tenté d’exercer des pressions sur une délégation du Congrès américain pour obtenir une prise de position officielle condamnant le « coup d’Etat du président ».
« Des sommes d’argent massives ont été dépensées afin de tirer une seule déclaration des représentants du Congrès américain, à savoir ‘ce qui s’est passé est un coup d’État’, mais ils n’ont pas pu le faire », a écrit l’ancien ministre Hatem Ichi sur Facebook.
« L’administration américaine répond au pouls du peuple et non à ceux qui paient plus aux forces de lobbying, à l’exception de quelques pays bien connus, et la Tunisie n’en fait pas partie bien sûr », a-t-il poursuivi, ajoutant que les personnes intéressées devraient démissionner.
Le chef du mouvement Ennahda et président du Parlement, Rached Ghannouchi, a essuyé de nouvelles critiques après avoir délégué les députés Fathi Al-Ayadi et Ossama Khlifi pour le représenter à la conférence de l’Union interparlementaire (UIP). Khlifi y a appelé l’UIP à « soutenir le Parlement tunisien, en approuvant le processus démocratique dans le pays, et à former une délégation parlementaire pour visiter la Tunisie et s’informer des conditions de l’assemblée élue et de ses députés dans les plus brefs délais, et faire pression [sur le président Kais Saied] pour qu’il reprenne le cours de la constitution ».
L’intervention du député tunisien a suscité une vague de condamnations, qui a poussé le constitutionnaliste Rabeh Al-Kharaifi à demander au ministère public d’ouvrir une enquête impliquant Ghannouchi, Ayadi et Khlifi pour « violation des lois et recherche d’une intervention étrangère dans le pays ».