AccueilLa UNEDeux femmes et une LFR à la «va-comme-je-te-pousse»

Deux femmes et une LFR à la «va-comme-je-te-pousse»

C’est sous la forme d’un document tout en tableaux et sans aucune explication qui soit des corrections faites à la LF (Loi de finances) 2021, que la LFR (Loi de Finances Rectificative) 2021 a été publiée, à 45 jours de la fin de l’exercice financier et économique, sans qu’elle ait été auparavant discutée avec qui que ce soit, et sans aucune mesure fiscale.

La « Dame des finances » était pourtant connue pour être la détentrice du savoir suprême en matière de législation fiscale. La LFR détermine pourtant la LF 2022, dont on pense que les mesures fiscales, auront essentiellement pour objectif de mobiliser l’argent nécessaire qui matérialiserait les objectifs des rectifications faites à la LF 2021.

La « Dame de La Kasbah », qui a longtemps travaillé avec la Banque Mondiale, sait pourtant aussi que ce genre d’instances financières internationales, comme le FMI avec qui elle est en discussion, sont généralement réticentes à ce type d’informations financières qui détermineront leurs aides, et auxquelles l’Etat doit la transparence des chiffres et la vérité des informations.   

–          Chiffres Kooli versus chiffres Nemsia. Où est la vérité ?

Selon les nouveaux chiffres de la LF 21 du gouvernement Mechichi, corrigés par la LFR 21 du gouvernement Bouden, le total du budget de l’exercice courant est passé de 51,8 Milliards DT à 55,2 Milliards DT, en hausse de 3,5 Milliards DT par rapport à celui d’Ali Kooli qui reprenait déjà le projet de Nizar Yaiche. C’est aussi la subvention des carburants qui a augmenté de plus de 3 Milliards DT, à cause des mauvaises prévisions des deux anciens ministres qui sont derrière le grand dérapage du budget de 2021, tel que fait par les deux anciens ministres des Finances.

L’endettement du pays passera aussi de 18,6 Milliards DT à 21,4 Milliards DT sur les tablettes de la ministre Sihem Nemsia, qui ne fait certes que le nouveau décompte de l’héritage Ali Kooli. Cela bien sûr, si l’on considère que le chiffre total de l’endettement est réel, puisqu’on n’y trouve pas trace de celui des entreprises publiques comme chez la BNA, ou encore les 800 MDT dues aux privés qui travaillent avec l’Etat.

Chose en tout cas étrange à propos du chiffre de l’endettement. En 2021, il était prévu à 13 Milliards DT, et en 221 aussi, mais « Made in Nemsia », il n’est plus que de 12 Milliards DT. A fin août 2021, la Tunisie avait déjà encaissé 4 Milliards DT en dettes. Se pose alors la question de savoir si le gouvernement pourra mobiliser les 8 Milliards DT restants, selon ce qui est désormais prévu ?

Et de se demander ensuite, puisque la ministre a certifié le chiffre de 12 Milliards DT en le couchant sur sa LFR 21, si la Tunisie n’aurait pas reçu des promesses d’aides financières, ou d’un crédit bilatéral de 3 Milliards USD de la part certains pays du Golfe arabique, qui pourraient combler les 8 Milliards DT requis par la nouvelle LFR 21. Des promesses qui n’ont en tout cas, jamais été rendues publiques.

–          Des recettes fiscales déjà prévues à presque 4 Milliards DT, avec une croissance nulle ?

Il faut ici rappeler que désormais, selon la LFR de la ministre Nemsia, le déficit budgétaire est estimé à plus de 9,792 Milliards DT, et qu’il est désormais plus important que prévu. Ce différentiel de déficit budgétaire est financé, à hauteur de 8 Milliards DT d’endettement, et 1 Milliard DT de recettes fiscales supplémentaires. Comment alors augmenter ces recettes fiscales, prévues à 20,5 Milliards DT dans la LF de Kooli qui les avaient déjà augmentées de 10,4 % par rapport à 2020, et alors que les prévisions avaient été faites sur la base d’un trou de croissance de 4 %. Tout cela donne la nette impression d’une LFR faite de bric- à- brac, sans aucune précision et aucun détail des chiffres donnés, une LFR faite « à la va comme j’te pousse », presque de la mauvaise foi, et à la limite du viol économique et financier, « sauf erreur ou omission » comme dit le langage bancaire, et sauf manipulation des chiffres donnés.

Autre constatation dans la LFR de l’actuelle ministre des Finances, la masse salariale qui n’aurait augmenté que de 300 MDT, alors qu’elle avait déjà augmenté de 5,7 % en glissement annuel entre août 2020 et août 2021 selon les derniers chiffres du même ministère des Finances. Une masse salariale, qui ne réjouira point les bailleurs de fonds institutionnels étrangers de la Tunisie, et qui pourrait rendre plus difficile l’accès de la Tunisie à l’endettement étranger.

- Publicité-

1 COMMENTAIRE

  1. On sait que la situation financière de la Tunisie est difficile et même caoutique, tout est basé sur les prévisions qui devraient être corrigées à fur et à mesure de l’avancement des travaux. Donc, je pense qu’il faut être constructif et laissez la ministre des finances travailler. Il faut aussi avoir de la patience sans commentaires négatifs ni de commeaires d’arrière pensées politique, la Tunisie ne pourra pas continuer tant qu’il y a des observateurs malhonnêtes qui travaillent pour des partis politiques malhonnêtes nabbara et tout le temps nabbara même si vous leur présenterez un financement sur des plateaux d’or, ils vous diront et la contre partie ?
    Cepandant, il est vrai que chaque tableau statistique contenant des chiffres doit être expliqué par une phrase correcte et précise

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -